Économie

Société nationale de Sidérurgie : Le PDG de Sider El Hadjar limogé

Après près d’un an à la tête du plus grand groupe public sidérurgique du pays, le président-directeur général de Sider El Hadjar et un autre haut cadre ont été relevés de leurs fonctions. Houari Miloud Khelladi, PDG du groupe public Sider El Hadjar, a été relevé de ses fonctions après moins d’un an de nomination, selon des sources proches du complexe El Hadjar. Ce limogeage, annoncé dimanche soir, intervient dans un contexte de fortes turbulences au sein de la plus grande entité sidérurgique du pays. Selon les mêmes sources, cette décision serait liée à l’incapacité de Houari Miloud Khelladi à remplir la mission qui lui a été confiée et à atteindre les objectifs de gestion et de production fixés par le ministère de tutelle, notamment l’objectif d’atteindre une capacité de production annuelle d’un million de tonnes d’acier. Selon nos sources, Yahi Hacene, président-directeur général de Batimetal, filiale du groupe SNS (ex-Imetal), a également été relevé de ses fonctions. Les deux hauts cadres ont été limogés ce dimanche sur décision du ministère de tutelle, nous précise-t-on.

Les causes invoquées, selon les mêmes sources, incluent une série de dysfonctionnements liés à « un mauvais management et à des soupçons de corruption ayant marqué la gestion du complexe ces dernières années », nous dit-on. La mise à l’écart du dirigeant coïncide par ailleurs avec l’arrêt total du haut-fourneau pour des raisons encore floues, ce qui menace la continuité de la production et le fonctionnement de plusieurs unités au sein du complexe. Rappelons qu’en novembre 2024, Houari Miloud Khelladi avait été désigné pour incarner une gouvernance tournée vers l’efficacité et la consolidation des performances dans cette société publique. Or, ce changement stratégique opéré à la tête du complexe Al Solb (ex-Sider El Hadjar), dont l’objectif était de renforcer la performance et la confiance, n’a pas produit les résultats escomptés. En effet, il convient de souligner que ni l’impulsion d’une nouvelle dynamique de croissance ni le renforcement des objectifs de production n’ont été réalisés. En somme, ces changements inscrits dans une vision ambitieuse visant à renforcer la position du complexe en Algérie et à répondre aux enjeux actuels en s’appuyant sur des dirigeants expérimentés se sont avérés insuffisants.

La situation actuelle du complexe en témoigne, notamment avec l’arrêt du haut-fourneau n°2 en raison de l’épuisement du combustible, le coke en l’occurrence. Une situation préoccupante à plus d’un titre, d’autant plus que cette Société nationale de sidérurgie, premier jalon du lancement de l’industrie sidérurgique en Algérie, s’achemine vers une nouvelle stratégie en adéquation avec la vision des plus hautes autorités du pays en matière de promotion et de développement du secteur sidérurgique. Par ailleurs, il convient de rappeler que le complexe d’El Hadjar se trouve au cœur d’un nouveau projet et d’une nouvelle étape, marquée par les négociations engagées depuis fin décembre dernier entre le conglomérat industriel malaisien « Lion » et les autorités algériennes autour d’un partenariat industriel dans le secteur de la sidérurgie.

La question se pose : les perspectives d’un avenir fructueux planent-elles toujours sur le complexe Al Solb El Hadjar, ou sera-t-il affecté par les sempiternelles nominations de responsables qui, jusqu’à preuve du contraire, peinent à donner le meilleur de leurs compétences et de leurs capacités pour gérer le complexe et le mener à bon port, conformément à la stratégie des pouvoirs publics qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas lésiné sur les moyens et les mécanismes pour le maintenir à flot ?

Sofia Chahine

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