COP 30 : Le GECF défend le rôle du gaz
À l’approche de la COP30 prévue à Belém, au Brésil, le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) réaffirme sa conviction que le gaz naturel demeure un pilier indispensable de la transition énergétique mondiale. Réunis lundi à Doha, les représentants des États membres ont insisté sur la nécessité d’une approche « juste, équitable et inclusive » face aux enjeux climatiques et aux mutations du paysage énergétique international. La rencontre, organisée au siège du GECF dans la capitale qatarie, a rassemblé des représentants de haut niveau des pays membres, en présence de Mukhtar Babayev, président de la COP29 et envoyé spécial du président de la République d’Azerbaïdjan pour les questions climatiques. Dans son allocution d’ouverture, le secrétaire général du GECF, Mohamed Hamel, a rappelé « le rôle essentiel du gaz naturel dans le développement durable et dans la conduite d’une transition énergétique ordonnée, juste et inclusive ». Selon lui, les objectifs de développement et de décarbonation « ne sont pas contradictoires, mais complémentaires », à condition qu’ils soient menés « dans le respect des principes d’équité et de responsabilités communes mais différenciées », tels qu’énoncés dans la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). M. Hamel a également mis en garde contre « les mesures unilatérales qui ne sont pas conformes aux dispositions de l’Accord de Paris et risquent de fragmenter la coopération internationale ». Il a plaidé pour un renforcement du multilatéralisme dans le processus climatique onusien, seul cadre, selon lui, capable de garantir un dialogue équilibré entre les nations productrices d’énergie et les économies consommatrices. Les travaux de la réunion se sont articulés autour de deux sessions principales. La première, intitulée « Paysage des négociations : état des lieux », a permis de faire le point sur les dernières évolutions du processus de la CCNUCC, « de Bakou à Belém ». La seconde, plus technique, s’est concentrée sur les dossiers clés des négociations climatiques : le rapport sur les « écarts de contribution déterminée au niveau national (NDC 3.0) », la mise en œuvre de l’article 6 relatif aux mécanismes de coopération, le financement climatique via les marchés mondiaux du carbone, ainsi que l’impact des mesures unilatérales sur les équilibres internationaux.
Les experts ont également présenté la feuille de route “Baku to Belém”, qui prévoit une mobilisation potentielle de 1 300 milliards de dollars pour soutenir les actions climatiques et énergétiques d’ici 2030. Une session à huis clos entre les États membres a permis, selon le communiqué, « d’échanger sur les positions communes et de renforcer la coordination » avant la conférence mondiale sur le climat. Le GECF prépare activement sa participation à la COP30, où il « délivrera une déclaration lors du segment de haut niveau », coorganisera « un événement parallèle accrédité par la CCNUCC avec la Fondation Al-Attiyah » et tiendra « une réunion de coordination avec l’OPEP ». L’organisation invite par ailleurs ses membres « à participer activement aux travaux de la COP30 et aux activités du Forum », réaffirmant sa disponibilité « à soutenir les délégations nationales tout au long des négociations ». En réaffirmant la place du gaz dans le futur mix énergétique mondial, le GECF entend peser dans les discussions internationales sur le climat. Pour ses membres, qui représentent plus de 70 % des réserves mondiales de gaz, la ressource demeure un allié de la transition, capable d’assurer la sécurité énergétique tout en réduisant les émissions par rapport aux combustibles plus polluants. À quelques semaines de l’ouverture de la COP30, le message du Forum se veut clair : l’avenir énergétique ne peut se concevoir sans le gaz, « partenaire naturel d’une transition ordonnée et équitable ».
Samira Ghrib

