Code de la route : Les acteurs du transport saluent l’« amorce d »une réforme nationale »
Les orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, relatives au projet du nouveau Code de la route, suscitent une large adhésion parmi les organisations et associations actives dans le domaine du transport et de la sécurité routière. Celles-ci voient dans les mesures annoncées une véritable relance du processus de réforme du système de circulation en Algérie. Lors du Conseil des ministres tenu dimanche, le chef de l’État a présenté les grandes lignes du nouveau projet de Code de la route, un texte de 193 articles comprenant plus de 50 nouvelles mesures. Ce dispositif vise à durcir la lutte contre l’insécurité routière, souvent qualifiée de « terrorisme routier », et à moderniser l’ensemble de la chaîne de circulation. Abdelmadjid Tebboune a souligné que le texte « prend en compte tous les acteurs concernés – auto-écoles, conducteurs, véhicules et forces de l’ordre – afin d’instaurer un système cohérent et préventif ». Le président a également demandé au gouvernement de veiller à ce que les modifications facilitent le travail du pouvoir judiciaire et des services de sécurité, notamment pour engager les poursuites appropriées. Il a jugé « nécessaire de nommer des agents assermentés », désignés par la justice, pour contrôler les véhicules et enquêter sur les accidents, afin d’éviter « toute tentative de falsification ou de signalement mensonger ». Parmi les nouveautés phares, le projet prévoit des examens médicaux périodiques et inopinés pour les conducteurs de tous types de véhicules, afin de vérifier leur aptitude à la conduite. Le chef de l’État a aussi ordonné l’équipement des forces de sécurité en matériel technologique permettant notamment le paiement électronique des amendes, le dépistage de drogues et le contrôle du poids aux points de contrôle routiers.
Ces orientations ont été largement saluées par les professionnels du secteur. Pour Nabila Ferhat, présidente de l’Association nationale des moniteurs professionnels de conduite, elles traduisent « la volonté de responsabiliser l’ensemble des acteurs concernés par la sécurité routière, amorçant ainsi une réforme effective du système de circulation en Algérie ». Elle a estimé dans une déclaration à l’APS que le projet de loi constitue « un mécanisme efficace de lutte contre l’insécurité routière, à même de garantir la protection des vies humaines et le maintien de l’ordre public ». Selon elle, cette réforme reflète « une vision stratégique globale visant à mettre en place un système national inclusif fondé sur la loi, la formation et le contrôle ». De son côté, Abdelkader Boucherit, président de la Fédération nationale de transport des voyageurs et marchandises (FNTVM), affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), a salué une démarche « équilibrée et pragmatique ». Pour lui, « le respect de ces orientations contribuera, sans nul doute, à réduire les accidents de la route ainsi que les dommages qui en découlent », à condition que « la loi soit appliquée de manière stricte ». Il a également insisté sur la nécessité de prendre en compte « tous les facteurs à l’origine des accidents, comme l’état des routes, la disponibilité des pièces de rechange d’origine et l’instauration d’examens médicaux réguliers pour les conducteurs ». Mohamed Benzineb, président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxis, estime pour sa part que les décisions du président Tebboune sont « à même de servir le secteur des transports en Algérie, y compris le transport collectif ». Il a rappelé que « la sensibilisation constitue une responsabilité partagée entre tous » et que la réduction des drames routiers passe aussi par « la correction des insuffisances constatées au niveau des routes et des pièces de rechange ». Pour Ali Chekian, président de l’Académie nationale de la sécurité routière, ces nouvelles orientations représentent « un véritable tournant dans le processus de réforme du système de sécurité routière en Algérie ». Le projet, explique-t-il, « prend effectivement en charge tous les éléments de la chaîne routière, y compris les dispositifs de contrôle concernant toute personne dont la responsabilité peut être engagée dans un accident de la route ». Selon lui, cette approche traduit « la forte volonté politique de l’État algérien de lutter contre les accidents de la route, un enjeu désormais national nécessitant la mobilisation de tout un chacun ». À travers cette réforme d’ampleur, le gouvernement entend poser les bases d’un nouvel équilibre entre prévention, contrôle et sanction, dans un pays où la mortalité routière demeure élevée. Les associations espèrent désormais que les mesures annoncées se traduiront rapidement dans les faits, pour faire du nouveau Code de la route un véritable instrument de protection des vies et de modernisation du transport en Algérie.
Lyna Larbi
