Le système de certification ASC se retire du Sahara Occidental occupé
Le système de certification basé aux Pays-Bas, l’Aquaculture Stewardship Council (ASC), a décidé de se retirer du Sahara occidental occupé jusqu’à ce que « le processus d’autodétermination soit achevé sur le territoire », a annoncé l’Observatoire international de surveillance des ressources naturelles au Sahara occidental, Western Sahara Resource Watch (WSRW) sur son site internet. Selon cette ONG, c’est le directeur technique d’ASC, Alastair Dingwall, qui l’a informé lundi dernier de sa décision de mettre fin à sa collaboration avec « Azura Aquaculture ». Dans un courrier adressé à WSRW, Alastair Dingwall a précisé qu’Azura Aquaculture dont le certificat ASC actuel expire le 3 juillet 2026 « ne sera pas éligible au renouvellement ». « Se fondant sur la position des Nations unies », l’ASC a estimé que toute activité au Sahara Occidental exige une procédure de diligence raisonnable renforcée en matière de droits humains. Etant actuellement dans l’incapacité de mener à bien une telle procédure, ASC, considéré comme la référence du secteur aquacole, a décidé d’ « interrompre ses activités au Sahara Occidental » jusqu’à ce que ses ressources permettent une évaluation adéquate, ou jusqu’à ce que « le processus d’autodétermination soit achevé sur le territoire », a souligné la société dans son courrier. Erik Hagen de WSRW s’est félicité de la décision d’ASC qui « assume pleinement ses responsabilités ». « Cela contraste fortement avec les systèmes de certification qui ne répondent pas aux questions fondamentales, ignorent les erreurs documentées ou dissimulent les failles importantes de leurs certificats », a-t-il déploré. En octobre, LSQA, un organisme de certification uruguayen, a tiré une conclusion similaire après avoir évalué l’un des concurrents d’Azura dans le secteur aquacole de Dakhla, en territoires sahraouis occupés. « ASC et LSQA montrent ce que signifie agir de manière responsable, s’engager et apprendre », a déclaré Hagen. Pour lui, ces deux systèmes « contrastent fortement avec des systèmes comme MarinTrust et GlobalG.A.P., qui affichent des normes strictes sur le papier, mais ferment les yeux sur leur application ». En 2024, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a réaffirmé que le Maroc n’exerce aucune souveraineté sur le territoire ni sur les eaux du Sahara Occidental et a annulé tous les accords commerciaux de l’UE concernant ce territoire. La Cour a statué à dix reprises que le Sahara Occidental ne fait pas partie du Maroc et que le commerce impliquant ce territoire sans le consentement du peuple sahraoui viole ses droits fondamentaux.
APS

