Les pluies torrentielles aggravent le calvaire humanitaire à Ghaza : Des milliers de Palestiniens meurent de froid
Des pluies torrentielles ont submergé mardi des milliers de tentes abritant des déplacés palestiniens et inondé le complexe hospitalier Al-Shifa, alors que l’entité sioniste maintient ses restrictions sur l’acheminement de l’aide humanitaire, menaçant la survie de centaines de milliers de personnes exposées au froid et privées d’abris dignes, deux mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.
La tempête Byron, qui frappe depuis une semaine la bande de Ghaza, a transformé le calvaire des Palestiniens déplacés en tragédie humanitaire d’une ampleur sans précédent. Mardi matin, des milliers de personnes se sont réveillées dans des tentes submergées, leurs maigres biens dispersés par les vents violents, et leurs derniers refuges emportés par les eaux. Le complexe médical Al-Shifa, le plus grand hôpital de l’enclave palestinienne, n’a pas été épargné : les services d’urgence et d’accueil ont été envahis par les eaux de pluie, perturbant gravement les activités médicales dans un établissement déjà lourdement endommagé par les bombardements et incendies lors des attaques de l’armée d’occupation sioniste. Malgré les efforts de réparation entrepris par les autorités sanitaires de Ghaza depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre 2025, l’hôpital peine à retrouver une fonctionnalité normale, situation aggravée par le manque de ressources et les restrictions imposées par l’armée d’occupation sioniste sur l’entrée de matériel médical, d’équipements et de médicaments. Sur le terrain, le spectacle est désolant. Des centaines de familles ont cherché refuge sous les vestiges de bâtiments détruits par l’armée d’occupation, s’exposant à un danger mortel que le porte-parole de la Défense civile à Ghaza, Mahmoud Basal, n’a pas manqué de souligner. « Ces bâtiments représentent un grave danger pour la vie de centaines de milliers de Palestiniens sans abri. Nous avons averti le monde à plusieurs reprises, sans résultat », a-t-il déclaré, alertant sur le risque d’effondrement imminent de milliers de maisons partiellement détruites par les attaques sionistes, fragilisées davantage par l’effet conjugué des pluies et des vents. Cette situation dramatique illustre l’ampleur d’une catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, deux mois après un cessez-le-feu qui devait marquer la fin des souffrances.
Face à cette détresse, la communauté internationale peine à apporter des réponses à la hauteur des besoins. Le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, a lancé lundi soir un appel urgent à la levée des restrictions imposées par l’entité sioniste à l’acheminement de l’aide humanitaire. « Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des personnes dans la bande de Ghaza meurent de froid », a-t-il alerté sur les réseaux sociaux, dénonçant une situation où « les ruines détrempées par l’eau, où ces personnes trouvent refuge, s’effondrent, provoquant une exposition encore plus grande au froid ». Le responsable onusien a souligné que les travailleurs humanitaires peinent à répondre à l’ampleur des besoins, alors que les restrictions sionistes se poursuivent sur l’entrée des tentes et d’autres matériaux d’abri à Ghaza. « Nos fournitures attendent désormais depuis des mois pour entrer à Ghaza. Elles permettraient de répondre aux besoins de centaines de milliers de personnes en situation de détresse », a précisé Philippe Lazzarini, insistant sur la nécessité d’autoriser l’aide à entrer massivement et sans délai, afin d’éviter de mettre encore davantage de familles déplacées en grave danger.
Les ONG sonnent l’alarme
Cette crise humanitaire s’inscrit dans un contexte plus large de paralysie de l’action humanitaire dans l’enclave palestinienne. Les organisations non gouvernementales opérant à Ghaza restent dans l’incertitude à l’approche de la date limite du 31 décembre, leur avenir dépendant encore des décisions de l’entité sioniste qui a instauré, il y a quelques mois, une nouvelle procédure d’enregistrement pour les ONG actives dans la bande de Ghaza. Cette situation suscite une vive inquiétude parmi les acteurs humanitaires, alors que Ghaza dépendait déjà, avant la guerre génocidaire sioniste, à près de 80 % de l’aide extérieure. Aujourd’hui, ces organisations, indispensables à la survie de la population palestinienne, voient leur capacité d’action sérieusement menacée. Parmi les ONG présentes sur le terrain figurent des organisations de renom telles que Médecins sans frontières, Handicap International, le Norwegian Refugee Council ou encore la World Central Kitchen. Selon les données disponibles, près d’une centaine de demandes d’enregistrement avaient été déposées en novembre. À ce jour, 14 ont été rejetées, 11 approuvées, et plusieurs sont encore en cours de traitement, faisant peser la menace d’une paralysie de l’action humanitaire alors que les besoins ne cessent de s’aggraver.
Sur le plan politique, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté lundi soir, à une écrasante majorité, une résolution réaffirmant la souveraineté permanente du peuple palestinien sur ses ressources naturelles. Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, 156 pays ont voté en faveur de cette résolution qui affirme un ensemble de principes juridiques relatifs aux ressources naturelles palestiniennes, y compris l’applicabilité de la quatrième Convention de Genève et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Le texte fait également référence à l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice le 19 juillet 2024 concernant l’illégalité de la présence continue de l’entité sioniste dans le territoire palestinien occupé. La résolution appelle l’entité sioniste à cesser d’exploiter les ressources palestiniennes et souligne le droit du peuple palestinien à exiger une compensation. Le représentant permanent de l’État de Palestine auprès de l’ONU, Riyad Mansour, a exprimé ses remerciements aux pays qui ont voté pour la résolution, saluant la sympathie croissante de la communauté internationale, en particulier à la lumière de l’agression génocidaire sioniste lancée contre le peuple palestinien.
La colonisation s’accélère en Cisjordanie
Parallèlement, la politique de colonisation se poursuit en Cisjordanie occupée, suscitant la condamnation du Qatar qui a dénoncé mardi l’approbation par l’entité sioniste de la création de 19 colonies, la qualifiant de violation flagrante des résolutions de la légalité internationale, en particulier de la résolution 2334 du Conseil de sécurité. Le ministère qatari des Affaires étrangères a souligné la nécessité pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités juridiques et morales afin de contraindre l’entité sioniste à mettre fin à sa politique de colonisation. En Cisjordanie toujours, le directeur des affaires de l’UNRWA, Roland Friedrich, a dénoncé l’émission par les forces d’occupation d’un nouvel ordre de démolition visant le camp de Nour Shams, plaçant près de 25 bâtiments sous la menace d’une démolition imminente à compter du 18 décembre, ce qui affectera des centaines de réfugiés palestiniens ayant déjà été victimes de déplacements forcés. Selon des images satellitaires, environ 48 pour cent de l’ensemble des bâtiments du camp avaient été endommagés ou détruits avant même l’émission du dernier ordre, témoignant d’une volonté d’imposer un contrôle à long terme et de modifier le caractère géographique de ces camps.
Le bilan humain de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza continue de s’alourdir, atteignant mardi 70 667 martyrs et 171 151 blessés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en octobre dernier, 393 Palestiniens sont tombés en martyrs et 1 074 autres ont été blessés, tandis que les corps de 634 martyrs ont été récupérés, les corps de nombreuses victimes se trouvant encore sous les décombres.
Lyes Saïdi

