Algérie-Tchad : Un rapprochement énergétique au coeur d’enjeux stratégiques
La ministre du Pétrole, des Mines et de la Géologie du Tchad, Ndolenodji Alixe Naïmbaye, effectue depuis mardi une visite de travail de trois jours en Algérie, qui s’inscrit dans le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays africains. Cette mission diplomatique et économique, qui intervient à l’invitation du ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, place les secteurs énergétique et minier au cœur d’un partenariat stratégique en pleine expansion. Selon le communiqué du ministère des Hydrocarbures et des Mines, cette visite s’inscrit dans une dynamique de coopération qui connaît « ces dernières années une dynamique croissante, grâce aux échanges de visites entre les hauts responsables des deux pays ». La ministre tchadienne est accompagnée d’une délégation technique de haut niveau, composée de responsables et cadres d’entreprises publiques stratégiques, notamment la Société tchadienne des hydrocarbures, la Société tchadienne de pétrole et la Société Nationale d’Exploitation Minière et de Contrôle. Le timing de cette visite revêt une signification particulière. Elle intervient trois mois après le déplacement du président tchadien Mahamat Idriss Déby à Alger en septembre 2025, lors duquel « les dirigeants des deux pays ont réaffirmé l’orientation stratégique visant à renforcer la coopération, notamment dans les secteurs des hydrocarbures et des mines », selon le communiqué officiel. La délégation tchadienne participera à des rencontres au plus haut niveau avec le ministre Mohamed Arkab et la secrétaire d’État chargée des Mines, Karima Bakir Tafer. Des entretiens techniques sont également prévus avec les dirigeants des géants publics algériens Sonatrach et Sonarem, qui disposent d’une expertise reconnue sur le continent africain. Des visites de terrain dans plusieurs installations énergétiques et instituts de formation spécialisés permettront aux responsables tchadiens de découvrir l’expérience algérienne et d’identifier des opportunités de transfert de compétences.
Les enjeux de ce rapprochement sont multiples. Pour le Tchad, pays enclavé d’Afrique centrale devenu producteur pétrolier depuis 2003, l’expertise algérienne représente un atout précieux pour moderniser son industrie extractive et diversifier ses revenus. L’Algérie, de son côté, cherche à élargir son les partenariats économiques en Afrique subsaharienne et à valoriser son savoir-faire technologique et industriel. Le communiqué souligne que cette visite vient « affirmer la profondeur des liens de fraternité et de solidarité unissant l’Algérie et le Tchad, et ancrer la volonté politique commune de renforcer et d’élargir la coopération ».
Au-delà des hydrocarbures, le secteur minier constitue un axe prometteur de cette collaboration. Les deux pays disposent de ressources minérales importantes et partagent l’ambition de mieux valoriser ces richesses naturelles dans un contexte de transition énergétique mondiale qui accroît la demande en minerais stratégiques. Cette visite reflète ainsi « la volonté commune d’ouvrir de nouvelles perspectives pour le développement de la coopération bilatérale », dans une logique gagnant-gagnant entre deux nations liées par une histoire commune et des défis similaires.
Samira Ghrib
