Ghaza : 1,6 million de Palestiniens confrontés à une insécurité alimentaire aiguë
Deux mois après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu fragile, la bande de Ghaza demeure plongée dans une catastrophe humanitaire sans précédent. Selon les dernières analyses du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), organisme onusien basé à Rome, 1,6 million de Palestiniens continuent de souffrir d’une insécurité alimentaire aiguë, tandis que 100 000 personnes se trouvent dans une situation qualifiée de catastrophique. Si le niveau de famine proprement dit (phase 5 de l’IPC) n’est plus atteint, l’ensemble du territoire reste classé en situation d’urgence (phase 4), une réalité qui témoigne de l’ampleur du désastre provoqué par plus de deux ans d’agression génocidaire sioniste. L’ONG Oxfam International, par le biais de sa branche belge, s’est dite « extrêmement préoccupée » par une situation qui pourrait encore se détériorer avec l’arrivée de l’hiver et des inondations qui l’accompagnent. « La famine à Ghaza atteint encore des niveaux effroyables qui pourraient être évités », a déclaré Eva Smets, directrice d’Oxfam Belgique, pointant du doigt la responsabilité directe de l’entité sioniste dans cette tragédie humanitaire. L’organisation révèle que l’occupation autorise beaucoup trop peu d’aide à entrer dans l’enclave assiégée et continue de bloquer activement les demandes de dizaines d’organisations humanitaires reconnues. À titre d’exemple, Oxfam dispose de 2,5 millions de dollars de marchandises humanitaires, dont 4 000 colis alimentaires, stockés dans des entrepôts situés juste de l’autre côté de la frontière, mais les autorités sionistes refusent catégoriquement tout passage.
Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a confirmé cette situation absurde en révélant que son agence dispose de colis alimentaires suffisants pour 1,1 million de personnes et de suffisamment de farine pour l’ensemble de la population de Ghaza, mais attend toujours l’autorisation d’y entrer. « Pour mettre fin à cette catastrophe, il est impératif de garantir un accès massif aux approvisionnements et de permettre aux travailleurs humanitaires d’exercer leur mission », a-t-il martelé, soulignant la fragilité des maigres progrès réalisés depuis le début du cessez-le-feu en octobre dernier. Oxfam dénonce avec force ce blocus illégal qui a conduit à « une réponse humanitaire délibérément limitée, imprévisible et totalement insuffisante pour faire face à la crise humanitaire actuelle ».
Selon les prévisions de l’IPC portant sur la période du 1er décembre au 15 avril 2026, la situation devrait rester grave, l’ensemble de la bande de Ghaza demeurant classé en situation d’urgence jusqu’à la mi-avril. Aucune zone n’échappe à cette classification dramatique, témoignant de l’étendue géographique de la catastrophe. Les organisations humanitaires alertent particulièrement sur le sort des milliers de personnes déplacées qui vivent dans le dénuement le plus total, entassées dans des abris de fortune et des écoles transformées en refuges, sans protection adéquate contre les intempéries hivernales.
Cette crise alimentaire et humanitaire se déroule dans un contexte marqué par la poursuite des violations du cessez-le-feu par l’armée d’occupation sioniste. Vendredi dernier, cinq civils palestiniens sont tombés en martyrs suite à une frappe sioniste sur l’École des martyrs de Ghaza, utilisée comme abri pour personnes déplacées dans le quartier de Tuffah, à l’est de la ville. Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, les corps ont été retrouvés sous les décombres après le bombardement. Ces nouvelles victimes s’ajoutent à un bilan déjà insoutenable : depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre dernier, 401 Palestiniens sont tombés en martyrs et 1 108 autres ont été blessés, tandis que les équipes de secours ont récupéré les corps de 641 martyrs.
Le bilan global de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023 s’établit désormais à 70 925 martyrs et 171 185 blessés, en majorité des femmes et des enfants, selon les dernières données communiquées par les autorités sanitaires palestiniennes. Au cours des dernières 48 heures seulement, les corps de 13 martyrs ainsi que 20 blessés ont été transférés vers les hôpitaux de Ghaza. Les autorités précisent que de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres, rendant impossible un décompte définitif de cette tragédie.
Face à cette situation, la communauté internationale demeure largement silencieuse, se contentant de déclarations de préoccupation sans conséquences concrètes. Le peuple palestinien de Ghaza, privé de nourriture, de soins médicaux et de conditions de vie dignes, continue de subir les conséquences d’un blocus criminel orchestré par l’entité sioniste, en violation flagrante du droit international humanitaire. Les organisations humanitaires appellent à une levée immédiate et inconditionnelle du blocus et à l’ouverture de tous les points de passage pour permettre l’acheminement massif de l’aide dont la population a désespérément besoin.
Lyes S.

