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Le peuple sahraoui déterminé à intensifier le combat

 Le peuple sahraoui boucle aujourd’huii la 3e année de la reprise de la lutte armée contre l’occupant marocain, dans un contexte marqué par la détermination de son représentant légitime, le Front Polisario, à intensifier le combat sur le terrain pour arracher l’indépendance du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique.

Lors d’une réunion présidée dimanche dernier par le président sahraoui Brahim Ghali, l’Etat-major général de l’APLS a passé en revue les derniers développements de la question sahraouie et les efforts déployés pour « accélérer le rythme de l’escalade des combats » contre les forces d’occupation marocaines. Les participants à cette réunion avaient notamment salué les opérations « spécifiques et croissantes » menées par l’armée sahraouie contre les forces d’occupation marocaines, ainsi que « l’efficacité de la guerre d’usure ». Ils ont aussi salué la réponse du peuple sahraoui dans les territoires occupés, malgré le siège et les restrictions systématiques imposés par les forces d’occupation.

La reprise de la lutte armée a été imposée au peuple sahraoui, suite à la violation de l’accord de cessez-le-feu, en vigueur depuis 1991, par le Maroc, après l’agression, le 13 novembre 2020, de civils sahraouis qui manifestaient pacifiquement contre l’ouverture par le Maroc  d’une brèche illégale dans la zone tampon d’El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental. Depuis cette date, le Maroc, qui impose un black-out médiatique pour essayer de cacher la réalité de la situation au Sahara occidental, continue de subir de lourdes pertes humaines et matérielles infligées par l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS), le long du mur de sable. Commentant les derniers développements au Sahara occidental, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a, de son côté, « vivement » exprimé sa « préoccupation » concernant l' »enracinement » de l’état « délétère » de la situation dans ce territoire non autonome, appelant à l’infléchir de toute urgence pour éviter toute nouvelle escalade dans la région. Dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental qu’il a présenté le 16 octobre devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, M. Guterres avait indiqué que « la poursuite des hostilités et l’absence de cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario marquent un net recul dans la recherche d’une solution politique » à ce conflit de longue date. Réagissant à ce rapport, le président sahraoui avait, dans un message adressé au SG de l’ONU, dénoncé le « silence injustifié » de ce dernier, sa « réticence à dire la vérité » et à tenir l’Etat d’occupation marocain responsable des conséquences de sa violation du cessez-le-feu de 1991. Il avait, entre autres, dénoncé les carences du rapport sur les violations des droits de l’Homme par l’occupant marocain, affirmant qu’elles « ne reflètent pas l’ampleur des exactions systématiques commises par les autorités d’occupation contre les civils sahraouis et les défenseurs des droits de l’Homme, loin de la surveillance internationale, en raison de la poursuite du blocus militaire et du black-out médiatique imposé au Sahara occidental occupé »‘.

Parallèlement à la lutte armée, le Front Polisario mène une intense bataille judiciaire devant les juridictions européennes pour mettre un terme à l’exploitation illégale des ressources sahraouies par le Maroc. En septembre 2021, le Tribunal de l’Union européenne (UE) avait statué en faveur du Front Polisario qui soutenait que l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc a été conclu sans le consentement du peuple du Sahara occidental.

Les Conseil et Commission européens avaient introduit un recours en appel en décembre de la même année. Cet accord d’une validité de 4 ans, arrivé à terme en juillet dernier, fait actuellement l’objet d’une procédure judiciaire devant la Cour de justice de l’UE (CJUE) pour éviter sa reconduction. Au terme de deux jours d’audience publique (les 23 et 24 octobre derniers, ndlr) relative au recours introduit par les Commission et Conseil européens, l’avocat du Front Polisario, Me Gilles Devers, s’est dit confiant quant à l’issue du procès. Il a notamment assuré que « beaucoup d’éléments sont en possession du Front Polisario et que l’arrêt de la CJUE de 2016, mentionnant que le Maroc et le Sahara occidental étaient deux territoires distincts et séparés, constitue une base sur laquelle on peut voir jusqu’où peut-on aller pour obtenir l’annulation de ces accords ».  Le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a fait savoir que la CJUE allait annoncer les conclusions relatives aux accords d’association UE/Maroc, étendus illégalement au Sahara occidental occupé, le 21 mars 2024.

Une délégation de partis algérien dans les camps de réfugiés

Notons qu’une délégation composée de chefs et représentants de partis politiques algériens se rendront dans les camps de réfugiés sahraouis, aujourd’hui, pour témoigner de leur solidarité avec le peuple sahraoui et lui apporter leur soutien dans sa juste lutte pour l’autodétermination, ont annoncé dimanche les organisateurs de cette initiative. Lors de cette visite, les membres de cette importante délégation auront avec les responsables sahraouis des échanges sur les derniers développements de la question sahraouie et feront également « une évaluation objective de la situation pour mieux situer les défis et enjeux générés par l’occupation marocaine du territoire du Sahara occidental, suite aux sinistres Accords de Madrid », a indiqué un communiqué de l’Alliance nationale républicaine (ANR), qui fera partie de cette délégation. Le communiqué rappelle, dans ce contexte, que « les Nations unies et l’Union africaine sont interpellées pour l’application, sans délai, des textes qui les régissent, afin de permettre l’émancipation du dernier peuple colonisé du continent africain ». Outre l’ANR, la délégation comptera aussi des membres de l’Union des forces démocratiques et sociales (UFDS), des partis El Karama, El Wassit, EI Assala et Tajamoue Amal El Djazair (TAJ), du Front démocratique libre (FDL), du Front Nidhal El Watani, du Parti algérien vert pour le développement (PAVD), du mouvement El Islah, du Parti du renouveau algérien (PRA) et du Parti du renouveau et du développement (PRD).

R.I.

Espagne : Manifestation soutenant la cause sahraouie et condamnant les Accords de Madrid

Une manifestation regroupant des milliers de Sahraouis et de sympathisants a eu lieu samedi dans la capitale espagnole pour exprimer leur soutien à la cause sahraouie et condamner les sinistres accords tripartites de Madrid, signés le 14 novembre 1975, a rapporté l’agence de presse SPS. La manifestation a été organisée à l’occasion du 46e anniversaire des sinistres Accords de Madrid, qui ont eu pour conséquence, la partition du Sahara occidental, puis l’invasion marocaine des territoires sahraouis. Organisée par la Coordination espagnole des associations solidaires avec le Sahara occidental et la communauté sahraouie d’Espagne, la manifestation a vu la participation de milliers de Sahraouis et sympathisants de la cause sahraouie ainsi que les membres des associations de solidarité avec le peuple sahraoui. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au régime du Makhzen marocain et au gouvernement espagnol qui continue de se soustraire à ses responsabilités historiques vis-à-vis de la question sahraouie, selon SPS. Ils ont demandé en outre à la communauté internationale de « permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à la liberté et à l’indépendance », et exigé davantage de pression sur l’occupant marocain pour qu’il se conforme à la légalité internationale, ainsi que sur l’Espagne, puissance administrante, pour qu’elle soutienne le peuple sahraoui jusqu’à ce qu’il atteigne son objectif, celui de l’autodétermination et de l’indépendance.  Au cours de la manifestation, le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdullah Arabi, a dénoncé les Accords tripartites de Madrid de 1975, les décrivant comme « la cause des souffrances du peuple sahraoui pendant plus de quatre décennies ».

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