Reconnaissance du Somaliland par l’entité sioniste : La mise en garde du groupe A3+
Le groupe A3+ au Conseil de sécurité des Nations Unies a lancé lundi soir à New York une mise en garde solennelle contre la reconnaissance du Somaliland par l’entité sioniste, qualifiant cette décision de grave précédent menaçant la paix et la sécurité régionales et internationales, et exigeant son retrait immédiat. S’exprimant au nom des membres du groupe A3+, composé de l’Algérie, de la Somalie, de la Sierra Leone et du Guyana, le représentant permanent de la Somalie auprès des Nations Unies, Abukar Dahir Osman, a réitéré sa condamnation de cette atteinte flagrante portée à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de son pays lors d’une séance consacrée aux menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales. Il a d’emblée exprimé sa gratitude à la présidence du Conseil de sécurité pour la tenue de cette réunion dans un bref délai, à la demande des trois pays africains du groupe, auxquels se sont joints la Chine, le Pakistan et la Russie, témoignant ainsi de l’ampleur de la mobilisation internationale face à cette décision unilatérale. Cette reconnaissance constitue « une violation flagrante de la Charte des Nations Unies, des principes fondamentaux de l’Union africaine et du fondement du droit international et de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États », a affirmé le diplomate somalien. Il a prévenu que « cet acte d’agression vise à encourager la fragmentation du territoire somalien, notamment la région nord-est, qui constitue une partie intégrante et indivisible de ce pays, ce qui risque de déstabiliser la Corne de l’Afrique et la région de la mer Rouge ». Le représentant somalien a insisté sur la nécessité que cet acte soit rejeté et condamné sans équivoque par tous les pays membres du Conseil de sécurité, demandant le retrait de cette reconnaissance par l’entité sioniste. Le groupe A3+ a également joint sa voix au récent communiqué signé par le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, sur le rejet catégorique de toute tentative de remettre en cause l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Somalie. Abukar Dahir Osman a, dans ce cadre, appelé l’ensemble des membres du Conseil de sécurité à adopter une position unifiée contre cette action illégale qui « sape les fondements du droit international », saisissant l’occasion pour saluer l’ensemble des partenaires bilatéraux et régionaux ayant exprimé leur soutien et leur ferme engagement en faveur de l’intégrité territoriale, de l’unité et de l’indépendance de la Somalie. Au-delà de la question somalienne, le groupe A3+ a rejeté sans équivoque toute mesure visant à favoriser le déplacement forcé des Palestiniens vers d’autres pays, y compris les tentatives de l’entité sioniste de déplacer le peuple palestinien de Ghaza vers le nord-est de la Somalie. « Ces actions sont non seulement illégales, mais aussi inacceptables et répréhensibles », a insisté le représentant somalien, rappelant les avis de la Cour internationale de justice. Les A3+ ont réaffirmé leur soutien ferme au droit légitime du peuple palestinien, notamment son droit à l’autodétermination et à une patrie conformément à la solution à deux États, appelant à nouveau la communauté internationale à assumer ses responsabilités au titre de la Charte des Nations Unies.
Le soutien international à la position somalienne s’est rapidement manifesté sur plusieurs continents. Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Pakistan, Ishaq Dar, a déclaré lors d’un échange téléphonique avec son homologue somalien que « le Pakistan continuera à soutenir fermement la Somalie au sein de l’ONU et sur les plateformes internationales, ainsi qu’à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Somalie ». Islamabad a réaffirmé son attachement au respect du droit international, à la souveraineté de l’État et à la promotion de la stabilité régionale et mondiale, notamment dans des régions stratégiques telles que la Corne de l’Afrique et la mer Rouge. L’Afrique du Sud s’est également déclarée « préoccupée » par cette reconnaissance, considérant cette décision comme « une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République fédérale de Somalie, et une menace directe pour la paix dans la Corne de l’Afrique ». Selon la diplomatie sud-africaine, les actions de l’entité sioniste « légalisent la fragmentation et font peser le risque d’une réaction en chaîne d’instabilité ». La Communauté d’Afrique de l’Est, qui regroupe huit pays dont la Somalie, a également manifesté son soutien dans une déclaration appelant au respect de l’unité et de l’intégrité territoriale de la Somalie et exhortant toutes les parties prenantes à agir dans le cadre des normes juridiques régionales et internationales établies.
R.I.

