Nouvelle crise au FLN / Baâdji sur la sellette
Une nouvelle crise secoue l’ex-parti unique. Le SG du Parti du Front de libération nationale fait, de nouveau, face à une dissidence. C’est sa légitimité qui est actuellement remise en cause par les contestataires qui exigent l’organisation du 11e congrès du parti, afin de se conformer aux statuts du parti et à la loi.
Il est vrai que la crise qui secoue le PFLN ne date pas d’aujourd’hui. Elle remonte déjà à quelques mois lorsque les premiers contestataires avaient exigé la tenue du 11e congrès afin d’éviter à ce parti d’être en situation d’irrégularité vis-à-vis de la loi sur les partis.
Or, la fracture semble s’approfondir, en raison de l’actuelle levée de boucliers contre l’actuel secrétaire général Abou Al-Fadhl Baâdji, sévèrement critiqué pour ses choix depuis l’annonce des législatives anticipées et qui se sont tenues le 12 juin dernier.
Baâdji est sévèrement critiqué pour avoir tenté de se présenter à la députation au niveau de la circonscription d’Alger avant quel’Autorité nationale indépendante des élections ne rejette purement et simplement son dossier de candidature après avoir relevé l’absence de document pouvant justifier sa situation vis-à-vis du service national.
Mais ce mouvement de contestation, qui tend à s’élargir à toutes les structures de la base, a pris il ya deux jours une autre tournure suite à la tenue d’un sit-in par les militants et cadres du parti, devant le siège national sis à Hydra et à travers lequel, ils lui ont imputé la responsabilité du recul de ce parti dans les dernières législatives. Les contestataires ont également exigé la du 11e congrès du parti d’où sera issu le nouveau secrétaire général.
Il est vrai que depuis quelques années, le PFLN vit au rythme de nominations et d’évictions polémiques de ses secrétaires généraux. Après trois évictions successives, celle d’Ould Abbas puis celle de Mouad Bouchareb dans le sillage du mouvement populaire du 22 février 2019 s’en est suivi celle de Djemai, suite à une condamnation par la justice pour des affaires liées à la corruption, cette formation politique à élire en juin 2019 dans des conditions qualifiées de « floues » Abou El Fadhl Bâadji, à l’issue d’une réunion de l’instance nationale en attendant la tenue de ces 11e assises nationales aujourd’hui revendiquées par presque tous.
Retour de Belkhadem ?
En réaction à ces contestations, Bâadji a pris la décision hier d’annuler la décision de désignation de Nacer Farah au bureau politique. Une réaction qui démontre à ne point en douter que Bâadji est déstabilisé par la pétition engagée par des responsables du FLN réclamant une session extraordinaire de l’instance nationale pour demander son départ.
Il y a déjà quelques jours, nos sources avaient avancé le retour à la tête de cette formation politique d’Abdelaziz Belkhadem. Une information qui semble atteindre le cercle le plus proche de Bâadji, en accusant cet ancien secrétaire général d’être l’instigateur en chef de ce mouvement de contestation. Ces accusations touchent également d’anciens députés et d’actuels membres du Conseil de la Nation ainsi que des membres du comité central, tous désignés comme étant à l’origine du remous qui secoue l’ex-parti unique. C’est ce qui peut d’ailleurs expliquer la décision du SG du parti de désigner les représentants du groupe parlementaire FLN au niveau des structures de la Chambre haute, au lieu de passer par l’élection. Ce qui n’a fait qu’alimenter les tensions au sein de la formation politique.
Une chose demeure certaine, le PFLN est forcément appelé à tenir son 11e congrès faute de quoi elle aura le statut d’un parti activant dans l’illégalité. C’est cet argument qui fait la force de la dissidence.
Boubekeur Amrani