Violences en Afrique du Sud : L’économie ciblée
Les émeutes qui ont secoué les provinces sud-africaines du Gauteng et du KwaZulu-Natal ces derniers jours visaient à saboter l’économie et à déstabiliser le pays, a accusé vendredi le président Cyril Ramaphosa pour qui ces événements ont été bien planifiés. »Il est clair maintenant que les événements de la semaine dernière n’étaient rien de moins qu’une attaque délibérée, coordonnée et bien planifiée contre notre démocratie », a-t-il déclaré. « Ces actions visent à paralyser l’économie, à provoquer une instabilité sociale et à affaiblir gravement – voire à déloger – l’Etat démocratique ».Pour M. Ramaphosa, ces personnes dont il n’a pas donné le nom « ont cherché à exploiter les conditions sociales et économiques dans lesquelles vivent de nombreux Sud-Africains – conditions qui se sont aggravées depuis le début de la pandémie de coronavirus – et à provoquer des citoyens ordinaires et des réseaux criminels pour qu’ils se livrent à des actes de pillage opportunistes ». »Le chaos en cours a été utilisé comme écran de fumée pour mener des actions de sabotage économique par des attaques ciblées contre des camions, des usines, des entrepôts et d’autres infrastructures nécessaires au fonctionnement de notre économie et à la fourniture de services à notre population », a-t-il dénoncé.Un rapport préliminaire a montré que des dégâts importants ont été causés dans 161 centres commerciaux et galeries marchandes, 11 entrepôts, huit usines et 161 points de vente et distributeurs d’alcool, a déraillé le président qui s’est rendu vendredi à Durban, l’épicentre des violences. »Sous le prétexte d’un grief politique, ceux qui sont derrière ces actes ont cherché à provoquer une insurrection populaire », a accusé M. Ramaphosa en qualifiant les destructions et les violences de « sans précédent ».
Deux cent douze personnes ont été tuées lors des violentes manifestations de la semaine dernière dans les régions orientales de l’Afrique du Sud, a indiqué vendredi la ministre par intérim à la Présidence Khumbudzo Ntshavheni, lors d’une conférence de presse.Le KwaZulu-Natal (KZN) a fait état de 89 décès supplémentaires vendredi, portant le total cumulé à 180 morts, tandis que le Gauteng a enregistré un total de 32 décès. La police a arrêté 862 personnes dans le Gauteng et 1.692 autres dans le KZN, selon la ministre.Mme Ntshavheni a affirmé que la situation dans le Gauteng et le KZN revient « progressivement, mais sûrement » à la normale depuis jeudi, mais qu’elle reste tendue dans certaines zones du KZN. La police a reçu des informations faisant état de 1.488 incidents dans le KZN au cours de la nuit, tandis qu’aucun nouvel incident n’a été signalé dans le Gauteng.La police a arrêté deux suspects dans le KZN en possession de 4.000 munitions et d’armes à feu sans permis.
R.I. avec agences