Octroi du statut d’observateur à l’entité sioniste au sein de l’Union Africaine : Les mises en garde de Ramtane Lamamra
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger,RamtaneLamamra, met en garde contre l’intégration de l’entité sioniste en tant qu’observateur au sein de l’Union africaine. Le chef de la diplomatie algérienne qui a récemment mené une offensive diplomatique d’envergure, pour s’opposer à la récente décision unilatérale du président de la commission de l’UA, Moussa Faki, met ce dernier devant ses responsabilités et avertit contre les risques de divisions au sein de l’organisation panafricaine, d’autant que Faki persiste et veut justifier une décision prise sans consulter au préalable les membres de l’Union africaine.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, avait affirmé avant-hier dans une déclaration relayée par les médias, « que la décision d’octroi de statut de membre observateur à Israël, rejetée par l’Algérie et d’autres pays membres, relève de mes prérogatives ».
Une affirmation qui a fait réagir Ramtane Lamamra. Dans une déclaration au quotidien arabophone El Fadjr, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a indiqué que « la déclaration de Moussa Fakiest une tentative d’auto-défense, qui ne prend pas en compte les conséquences qui peuvent en découler ». Il lance un avertissement en indiquant que « ces positions peuvent mener à l’éclatement de l’Union africaine ». Il affirmera toutefois que les déclarations de Moussa Saki « n’influent en rien les positions des représentations diplomatiques opposées à cette décision ».
Le chef de la diplomatie algérienne indique que ces représentations diplomatiques opposées à l’octroi de statut d’observateur au sein de l’UA à l’entité sioniste, « poursuivront leur travail en vue de coordonner leur position et initiatives pour aboutir au résultat escompté ».
Pour rappel, l’ambassade algérienne à Addis-Abeba, où se situe le siège de l’UA, avait envoyé mardi passé une note à la Commission de paix et de sécurité (CPS) de cette organisation continentale à travers laquelle elle a exprimé son opposition à l’octroi à l’entité sioniste ce statut d’observateur au sein de l’UA.
Une note que partage également sept pays membres dont l’Egypte, les Iles Comores, l’Ile Maurice, la Mauritanie, la Libye, Djibouti et la Tunisie, ainsi que l’Afrique du sud et la Namibie qui à travers leurs représentations diplomatiques qui avaient également exprimé leur opposition à l’égard de l’intégration de l’entité sioniste comme membre observateur de l’instance africaine qui est selon les pays contestataires contraire aux principes et aux objectifs qu’ainsi à l’Acte constitutif de l’UA, exigeant l’inscription de ce point à l’ordre du jour de la réunion du Conseil exécutif de ladite organisation continentale.
Dans un communiqué de la Commission de l’organisation panafricaine, cette décision prise par Moussa Faki, octroyant le statut d’observateur à l’entité sioniste, sera inscrite à l’ordre du jour du prochain Conseil exécutif de l’UA.« M Moussa Faki Mahamat, a affiché son intention d’inscrire à l’ordre du jour du prochain conseil exécutif de l’UA, les réserves exprimées par plusieurs Etats membres de l’Union Africaine à cette décision », est-il indiqué dans ce communiqué de la Commission de l’UA.
Pour rappel, les sept pays opposés à cette décision avaient indiqué à travers une note envoyée à la dite commission que « nous souhaitons aviser cette Commission de notre opposition à la décision sensible de son président d’ordre politique, à savoir l’octroi du statut d’observateur auprès de l’UA à Israël ».
Dans cette note verbale, il est également mentionné que « les décisions de l’UA, depuis longtemps claires, ont exprimé leur position en faveur de la cause palestinienne et en défaveur de toute formes de pratiques Israéliennes à l’encontre du peuple palestinien frère et contraire même à l’intérêt suprême, aux valeurs, idéaux et décisions de l’organisation panafricaine ».Ces sept pays se sont dits inquiets des démarches également « contraires aux préoccupations des pays membres, des critères d’octroi du statut d’observateur et du système d’accréditation au sein de l’UA adoptés par le Conseil exécutif en juillet 2005 ».
Notons que l’Algérie avait vite réagi à la démarche de ladite Commission affirmant que « cette décision prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etas membres, n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportement dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l’Acte constitutif de l’Union africaine ».
Pour sa part, la RASD (République du Sahara occidental » considère la décision prise par ladite Commission comme un acte « qui a totalement ignoré l’intérêt suprême de l’Organisation africaine et des avis et des préoccupations connues des Etats membres » soulignant d’aborder cette question comme priorité au vu de ses répercussions politiques et juridiques à long terme pour l’UA, ses politiques et positions sur les questions régionales et internationales.Dans son communiqué la RASD avait souligné que cette décision « intervient à l’image de l’opposition de plusieurs Etats membres, sachant que l’UA avait précédemment examiné la demande d’adhésion d’Israël en tant que membre observateur à l’UA, une demande qui a été rejetée en 2013 et en 2016 ».
Boubekeur Amrani