Le président de la République l’a affirmé mors d’une rencontre avec les médias: «L’Algérie est une puissance régionale ciblée»

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé dimanche que « l’Algérie était aux yeux du monde, une puissance régionale à qui on voue tout le respect », mettant en garde contre toutes les tentatives de « minimiser » son rôle pionnier à travers des « prescriptions édictées en coulisse » visant à sa déstabilisation.

Lors d’une rencontre périodique avec les médias, le Président Abdelmadjid Tebboune a insisté sur la nécessité pour les citoyens algériens d’être persuadés, que leur pays est une « puissance régionale », mettant en garde contre les tentatives de « minimiser » son rôle de pionnier dirigées par des parties qui édictent « des prescriptions en coulisses par le biais des guerres, dites de quatrième génération qui visent la déstabilisation du pays en exploitant ses enfants ».
Le chef de l’État a souligné qu’en plus « d’être une arme utilisée par ceux qui veulent déstabiliser le pays, par le biais des réseaux sociaux », les rumeurs « attentent à la sécurité nationale, ce qui nous a amené à la création d’un pôle pénal dédié à la lutte contre les crimes cybernétiques ». Poursuivant son intervention concernant les moyens mis en place par l’Algérie pour faire face aux attaques qui la visent via le net, le président de la République, fait état de « moyens ultra sophistiqués » qui seront mis à la disposition de ce pôle pénal à compétence nationale, tenant à assurer « une politique de tolérance zéro » à l’égard de toute tentative d’atteinte à l’unité et à la stabilité nationale.
Concernant les attaques qui visent l’institution militaire, le chef de l’Etat affirme que celles-ci visent « à déposséder les Algériens de la protection », précisant que « l’Armée est la protectrice de la cohésion nationale et l’épine dorsale de l’Etat algérien », conformément à la Déclaration du 1er-Novembre. C’est par rapport à ce même contexte que le président Abdelmadjid Tebboune a lancé un appel en direction des jeunes « de ne pas se laisser entrainer derrière les tentatives de manipulation politicienne », soulignant que « l’Etat assurait la prise en charge des préoccupations de tous les citoyens notamment les jeunes ». Il a indiqué à cet effet, l’existence de contestations « sociales d’apparence mais qui sont en vérité manipulées par certaines parties », avant d’annoncer une révision à la hausse de l’allocation accordée aux chômeurs pour « préserver la dignité du jeune Algérien ». « L’Etat est là pour prendre en charge les préoccupations de tous les citoyens, notamment celles des jeunes, car l’Algérie est un pays de jeunes ». Il annoncera d’ailleurs « le lancement, dans deux mois, de programmes au profit des wilayas défavorisées, notamment dans les Hauts plateaux et le Sud ».
Au sujet de la situation sanitaire qui prévaut dans le pays, le président de la République tenait à « saluer les sacrifices et efforts de l’armée blanche dans la lutte anti covid-19 », annonçant « une révision des statuts particuliers des personnels de la santé et du texte de loi sur le service civil, en sus des salaires des personnels soignants en coordination avec le partenaire social ». Il louera en ce sens l’élan de solidarité du peuple algérien et le soutien de la diaspora Algérienne, lequel a démontré l’unité du peuple Algérien, en rappelant que « l’Etat avait dépensé jusqu’à présent trois milliards de dollars US pour l’acquisition de matériels, des vaccins et d’autres équipements ». Concernant les perturbations signalées en matière d’approvisionnement en oxygène, le président de la République a tenu à expliquer que « le problème est d’ordre organisationnel et non de moyens ». Il appellera les citoyens à « la nécessité de se faire vacciner afin d’atteindre une immunité collective », mettant toutefois en garde contre les campagnes appelant au boycott de la vaccination lancées sur les réseaux sociaux soulignant que les auteurs de telles campagnes, « veulent provoquer une catastrophe sanitaire dans le pays ». L’alimentation en eau potable a été l’autre point abordé lors de cette rencontre télévisuelle, à travers laquelle le chef de l’Etat a assuré que le problème lié à l’AEP devrait être réglé dés le prochain été avec l’entrée en service de plusieurs projets de dessalement de l’eau de mer, appelant les citoyens à faire preuve « de patience » en attendant l’achèvement de la réalisation de ces stations qui nécessite plusieurs mois.
La diplomatie algérienne a retrouvé sa place
Au plan international, le chef de l’Etat a assuré que la diplomatie algérienne avait récemment recouvré, « sa véritable place » soutenant que les responsables Africains « se sont plaints de l’absence de l’Algérie ». Il citera l’exemple de la médiation algérienne au sujet du barrage de La Renaissance en Ethiopie en se disant « optimiste » quant au succès de l’initiative Algérienne, soulignant « la nécessité d’une large interaction de la part des parties de la crise avec cette initiative ». À une question à propos du dernier discours du roi du Maroc et son appel à « tourner la page », le président Tebboune n’a pas souhaité donner plus de crédit aux propos de Mohamed VI en les commentant. Il soulignera toutefois que « le Maroc n’avait toujours pas réagi suite au problème survenu après la convocation par l’Algérie de son ambassadeur à Rabat pour une consultation au sujet des déclarations du représentant Marocain auprès des Nations Unies ». Autrement dit, il faudra bien plus que des paroles pour apaiser les tensions actuelles, provoquées d’ailleurs par le Makhzen. Sur la question du Sahara Occidental, le président de la République, a tenu à rappeler que ce dossier est entre les mains de l’ONU, au niveau du comité de décolonisation affichant la disponibilité de l’Algérie à abriter toute éventuelle rencontre entre la République Sahraouie et le Maroc et à mettre à leur disposition tous les moyens nécessaires. Tout en estimant que les récents événements qui se sont déroulés en Tunisie « étaient une affaire interne » à ce pays voisin, « capable de résoudre ses problèmes seul et sans pression étrangère » le président de la République a affirmé concernant la situation en Libye que « les Libyens étaient convaincus que l’Algérie est à leurs cotés et n’a aucune convoitise ». L’autre dossier abordé est celui du Mali et à ce sujet le président de la République dira que « l’Algérie et les frères Maliens sont convaincus que la solution émanera tout d’abord de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger qui est à l’origine de l’apaisement de la situation et grâce auquel le Nord et le sud vivent dans un seul Etat Uni ». Quant à une question en ce qui concerne le départ annoncé de la force Barkhane, le Président Tebboune a rappelé que l’Algérie a largement les moyens d’assurer sa défense. Voilà qui est dit.
Boubekeur Amrani