L’OPGI de Annaba traque les squatteurs : 37 logements récupérés à ce jour
Les services de l’Office de la Promotion et de la Gestion immobilières d’Annaba (OPGI) a lancé une vaste opération d’expulsion des squatteurs et ont récupéré, depuis le lancement de l’opération, 37 logements squattées, apprend-on de source proche de l’institution.
Les unités récupérées sont situées dans 4 communes de la wilaya d’Annaba que des indu-occupants avaient squattés. Ces derniers ont rendu les clés desdits appartements avant que les agents de l’Office n’en murent les portes d’entrée en attendant leur cession à leurs bénéficiaires légaux. Ces logements se trouvent dans les communes de Sidi Amar, El Bouni, Berrahal, Tréat Chabbia et Kherraza. Il faut préciser que plusieurs dizaines de logements avaient été investis illégalement par les sinistrés des inondations de 2018. Plusieurs d’entre les indu-occupants ont refusé de quitter les lieux, ce qui a contraint l’OPGI d’user de son droit au cours à la Justice. Au terme des poursuites judiciaires qui s’étaient soldées par des condamnations, le département de l’OPGI d’Annabaa récupéré des dizaines d’appartements occupés illégalement.
Les services de l’OPGI poursuivent l’opération de récupération, en attendant de reprendre tous les logements squattés, notamment ceux de la cité des 500 logements des localités respectives de Chabbia et Kherraza. Une récupération très attendue par les bénéficiaires légaux qui attendent depuis des années pour occuper leurs logements. Ces derniers ont, convient-il de le souligner, versé la caution réclamée, pour pouvoir enfin profiter du logement social qui leur a été attribué légalement, notamment ceux à qui on a démoli leurs habitations précaires. Parmi les sinistrés des inondations de 2018, 70 familles, dont les habitations avaient été inondées suite à la décrue de l’Oued Seybouse, avant que le nombre ne soit revu à la hausse, atteignant un chiffre de près de 300 familles. Plusieurs habitations inondées ont été récupérées après la décrue, mais leurs occupants ont continué à profiter des logements neufs. Les squatteurs ont occasionné une dégradation significative aux unités squattées, ont constaté les services de l’OPGI. Par ailleurs, il faut noter que, des réseaux de repris de justice ont fait des logements fermés, un marché lucratif, proposant la vente de dizaines d’appartements achevés et fermés dans l’attente de leur attribution aux ayant droits. Or, la lenteur des procédures d’étude des dossiers des demandeurs de logements a donné lieu à l’apparition d’un nouveau mode d’escroquerie. En effet, la plupart des appartements squattés dans les communes et localités citées ci-dessus, ont alimenté un nouveau marché informel de l’immobilier. Il s’agit de la vente en sous-main de certains des appartements à des acheteurs de plusieurs wilayas, dont Souk Ahras, Tébessa entre autres. Des appartements vendus à 50.000 et 100.000 DA l’appartement, une aubaine pour l’acheteur qui au bout d’une année se retrouve en situation irrégulière vis-à-vis de l’OPGI et la justice. En outre, le cas des 500 logements de Chabia n’était pas anodin, puisqu’il s’est généralisé dans plusieurs communes de la wilaya, prenant l’allure d’un phénomène. Aussitôt, les enquêtes diligentées par les services de sécurité ont abouti à une complicité des gardiens (non pas un agent de sécurité), dont la majorité sont également des repris de justice. Situation restée longtemps impunie, obligeant les bénéficiaires légaux à revendiquer leurs logements, par la contestation et les sit-in. Depuis le changement des commandes du ministère de l’Habitat, la donne a pris une autre tournure. Tarek Belaribi, ministre de l’Habitat, n’est pas passé par le dos de la cuillère, pour mettre les pendules à l’heure. Aussitôt, toutes les dispositions ont été prises par les autorités de la wilaya d’Annaba, qui après une inertie démesurée, ont engagé des procédures pour déloger les squatteurs des logements vides à Annaba. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que des dizaines d’indu-occupants ont libéré les unités squattées, depuis que la justice a été saisie.
Sofia Chahine