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Afghanistan : Le chaos à l’aéroport de Kaboul fait ses premiers morts

Le chaos qui règne à l’aéroport de Kaboul, où des milliers d’Afghans tentent désespérément de monter dans un avion pour fuir le pays, a provoqué ses premiers morts samedi, au moment où la direction des talibans se réunissait pour définir les contours d’un gouvernement « inclusif ».Des images tournées par Sky News montrent les corps d’au moins trois personnes, vraisemblablement écrasées par la foule qui se presse contre les portes de l’aéroport. Samedi, les routes menant à l’aéroport de Kaboul continuaient d’être congestionnées. Des milliers de familles se massaient encore devant l’aérodrome, espérant monter par miracle dans un avion. Devant elles, des militaires américains et une brigade des forces spéciales afghanes se tenaient aux aguets pour les dissuader d’envahir les lieux.

Samedi, l’ambassade américaine à Kaboul a appelé ses ressortissants à éviter de s’approcher de l’aéroport pour cause de « potentielles menaces de sécurité ». »Nous conseillons aux citoyens américains d’éviter de se déplacer vers l’aéroport et d’éviter les portes de l’aéroport pour le moment, à moins que vous ne receviez des instructions individuelles d’un représentant du gouvernement américain pour ce faire », détaille le bulletin publié sur le site internet de l’ambassade.

Pour le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, il va être « impossible » d’évacuer tous les collaborateurs afghans des pouvoirs occidentaux avant le 31 août.L’administration américaine a fixé à cette date le retrait définitif de ses forces d’Afghanistan, et espère évacuer d’ici là tous les Américains (entre 10.000 et 15.000 personnes), et faire de même pour leurs alliés Afghans et leurs familles (entre 50.000 et 65.000 personnes). »Nous nous battons à la fois contre le temps et l’espace », a reconnu samedi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. Depuis le 14 août, quelque 17.000 personnes ont été évacuées par les Etats-Unis, dont 2.500 Américains. Des milliers d’autres ont été exfiltrées à bord d’avions militaires étrangers.

Les talibans ont reproché hier aux États-Unis d’être responsables du chaos à l’aéroport de Kaboul.Face à cette situation, les dirigeants du G7 vont tenir une réunion virtuelle demain, a annoncé le  Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays assure actuellement la présidence du groupe.Pendant que les évacuations se poursuivent, le cofondateur et numéro deux des talibans, Abdul Ghani Baradar, est arrivé samedi à Kaboul après avoir passé deux jours à Kandahar, berceau du mouvement.Depuis l’arrivée d’Abdul Ghani Baradar sur le sol afghan, les talibans ont assuré que leur règne serait « différent » du précédent (1996-2001)/ Ils ont répété vouloir former un gouvernement « inclusif », sans toutefois l’expliciter.Les talibans ont dit vouloir établir de « bonnes relations diplomatiques » avec tous les pays, mais prévenu qu’ils ne feraient aucun compromis sur leurs principes religieux.

R.I. avec AFP

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