L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc : Clap de fin !
Près d’une semaine après la tenue du Haut-Conseil de sécurité et au cours de laquelle le président de la République a décidé de « réviser » les relations avec le voisin de l’Ouest, la sentence a été annoncée hier de manière officielle : l’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc.
C’est au cours d’une conférence de presse animée hier au Centre international des conférences (CIC) Abdelatif Rahal à Alger que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, RamtaneLamamraa annoncé la rupture des relations diplomatique avec le Maroc. Une rupture qui ne devra cependant pas affecter la vie de nos compatriotes algériens installés au Maroc, ni celle des ressortissants marocains vivant en Algérie, assure RamtaneLamamra. Car, si la rupture des relations diplomatiques signifie de ne point conserver de représentation diplomatique politique, elle permet le maintien de structures consulaires dont les activités seront limitées aux strictes missions administratives.
Idem pour certaines questions liant les deux pays, notamment celle relative à l’acheminement du gaz algérien vers l’Espagne, via le gazoduc qui traverse le territoire marocain. Là encore, le ministre rappelle que cette question est régie par des accords internationaux et que c’est la Compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach qui est en charge de ce dossier. Autrement-dit, l’ensemble des parties sont liées par des engagements contractuels régis par le droit international des affaires. Il faut cependant noter que le contrat en question arrive à échéance le 31 octobre prochain et que la Sonatrach qui réagissait à une forme de chantage marocain sur cette question a clairement fait part de cette question : Elle peut aisément se passer du gazoduc traversant le territoire marocain, d’autant qu’elle dispose d’un second gazoduc qui la relie directement à l’Espagne et qui lui permet d’acheminer 10 milliards de mètres cubes de gaz et couvrir ses engagements contractuels après cette date.
Il est vrai que cette décision, qui n’est pas la première du genre dans l’histoire des relations algéro-marocaines, était attendue et avait les faveurs de l’opinion publique nationale, tant les attaques et l’hostilité du régime marocain à l’égard de l’Algérie était manifeste.
Le soutien du Makhzen au terrorisme pointé du doigt
En ce sens, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a rappelé la patience dont a fait preuve l’Algérie jusque-là face aux multiples attaques émanant du Makhzen et de ses suppôts. RamtaneLamamra a en ce sens rappelé tous les évènements par lesquels s’est manifestée cette hostilité du Makhzen lequel a commencé à lancer ses attaques dès l’indépendance de l’Algérie. Il a ainsi rappelé la guerre des sables, l’agression marocain de 1963 qui s’est soldé par la mort de 850 soldats algériens. Et depuis le régime Marocain n’a pas cesse ses attaques contre l’Algérie.Le chef de la diplomatie algérienne, rappellera également que l’Algérie a malgré tout accepté de renouer ses relations avec le Maroc, après les rencontres qui ont eu lieu en 1972 à Rabat puis à Ifrane portant sur l’intangibilité des frontières, pour rappeler ensuite que le régime marocain avait pris une décision « unilatérale » de rompre ses relations en 1976 avec l’Algérie à cause de la question relative au Sahara Occidental. Il aura fallu attendre douze années après, soit en 1988 pour que les relations entre le Maroc et l’Algérie soient normalisées. Une réconciliation qui s’est faite sur la base d’engagements fermes inscrits dans la déclaration du 16mai 1988 et qui avait trait au respect du bon voisinage entre les deux pays dans le cadre du processus de l’édification de l’Unité Maghrébine. Or, rappelle Lamamra, ces engagements ne sont pas respectés par le Maroc qui a depuis multiplié ses attaques contre l’Algérie. De la décision unilatérale de fermer les frontières prises à l’affaire Pegasus, le ministre des Affaires étrangères a dressé un véritable réquisitoire contre la guerre menée par le Makhzen contre notre pays. Mais le point d’orgue de cette série d’hostilités reste les derniers évènements marqués par la note officielle distribuée par le représentant du régime marocain à l’ONU au cours d’une réunion des Non-alignés quant au soutien à prétendue « droit à l’autodétermination du peuple kabyle », mais aussi le soutien du Makhzen aux organisations terroristes MAK et Rachad. C’est d’ailleurs la première qu’un officiel algérien pointe du doigt, et sans ambages, la complicité avérée du Makhzen avec le MAK et Rachad, impliqués dans les récents incendies qui ont ravagé le pays ainsi que l’assassinat de Djamel Bensmail.
Complicité avec l’entité sioniste
Le chef de la diplomatie algérienne pointe également la complicité du Makhzen avec l’entité sioniste dans le seul objectif de cibler l’Algérie. C’est ainsi qu’il rappelle les propos du ministre israélien de la défense YaïrLapid, à Rabat encouragé par le ministre marocain des AE, Nasser Bourita, pour attaquer l’Algérie. Un fait inédit et gravissime rappelle RamtaneLamamra. Et c’est d’ailleurs dans ce sillage qu’il a pointé du doigt le soutien actif du régime marocain à l’entité sioniste pour l’obtention d’un statut d’observateur au sein de l’Union africaine. Le ministre a précisé qu’au sein de l’Afrique du Nord, seul le Maroc a soutenu cette adhésion, à contrario de l’Algérie, de la Mauritanie, du Sahara occidental, de la Tunisie, de la Libye et de l’Égypte qui s’y sont fermement opposées.
Il rappellera d’ailleurs que si 46 pays sur les 55 que compte l’Union africaine ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste, une bonne partie des pays africains ont adopté la position Algérienne à l’égard de la décision de la Commission de l’UA concernant l’octroi de statut d’observateur à l’entité sioniste au sein de l’UA, une décision considérée à la fois contraire à l’Acte Constitutif de cette organisation continentale mais aussi contraire aux positions et aux principes de l’UA vis-à-vis de la question palestinienne.
Boubekeur Amrani