Prix exorbitants des articles scolaires : Un autre fardeau pour les ménages
La rentrée scolaire s’annonce chaude cette année. Les prix des articles scolaires ont pris contre toute attente une courbe ascendante au point que les parents s’inquiètent au plus haut degré. Les ménages qui s’apprêtent déjà à entamer une rentrée difficile au vu de la cherté de la vie vont hélas devoir faire face à une autre augmentation inattendue, celle des articles scolaires. Les parents d’élèves constatent avec dépit les prix très chers des cahiers, des cartables et de tous les articles connexes. Une hausse que les vendeurs refusent de commenter étant donné que son origine découle clairement de règles commerciales « tordues ». La spéculation semble clairement être l’élément déclencheur étant donné que les prix à l’importation sont restés sur la même courbe horizontale que l’année passée. D’ailleurs, les parents s’interrogeaient hier sur cette pratique qui commence à s’installer consistant à vendre les articles scolaires à même le trottoir. « D’où viennent ces jeunes vendeurs et d’où leur vient toute cette marchandise exposée», s’interroge un père de famille accosté en compagnie de ses trois enfants. « Pour le cartable et la blouse, j’ai dépensé 2.800 DA. Les autres articles comme les livres, cahiers et leurs protèges, stylos, ardoise, nécessitent un budget de pas moins de 3.000 DA, selon la qualité », affirme, pour sa part, une dame. Rue, Laarbi Ben M’hidi, à Alger-centre, un vendeur spécialisé dans les manuels et fournitures scolaires, affirme que le budget moyen des articles pour un écolier du primaire s’élève à 4.500 dinars, le cartable compris. « Les parents aux moyens revenus, notamment ceux ayant en charge plus d’un enfant scolarisé, ne sont pas en mesure d’assurer les dépenses liées à la scolarisation »,.
Devant cette situation, le président de l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce), Mustapha Zebdi, reconnaît que cette rentrée s’annonce « difficile » pour les parents d’élèves en raison de la cherté des articles scolaires. M. Zebdi explique par ailleurs cette hausse par le coût du transport maritime qui a « explosé » avec la conjoncture sanitaire liée à la Covid-19, les pratiques spéculatives de certains commerçants et la dévaluation du dinar » déplorant ainsi la dépendance totale de l’Algérie des marchés extérieurs en matière d’articles scolaires à cause notamment du déclin de l’industrie locale dans ce domaine vers les années 90.Par contre, pour le président de l’Association nationale de parents d’élèves (ANPE), Khaled Ahmed, les pouvoirs publics doivent immédiatement intervenir sur le marché. « L’Etat doit absolument agir afin de garantir aux consommateurs des produits de qualité conformes aux normes et à des prix abordables », a-t-il plaidé, précisant que les prix ont augmenté « de plus de 30 % » par rapport à l’année précédente. Le même responsable a également plaidé pour un travail de partenariat entre les pouvoirs publics et les communes et les daïras pour la vente des trousseaux scolaires au sein même des écoles primaires, collèges et lycées au même titre que les manuels scolaires.
Enfin, devant cette situation, le président de l’association El Aman a appelé les enseignants à ne pas demander aux élèves de ne présenter que les articles scolaires indispensables et de ne pas exiger l’utilisation d’articles neufs.
Akli Amor