Économie

Afin de bancariser les fonds de l’informel : L’option des paiements scripturaux et de l’amélioration des services bancaires

La captation des fonds circulant sur le marché parallèle est tributaire de la prise de mesures permettant d’élargir l’utilisation des moyens de paiement scripturaux et l’amélioration des services fournis par les banques, ont estimé dimanche des experts en Finance.Dans une déclaration à l’APS, l’enseignant universitaire, Abderrahmane Aya a affirmé que l’intégration des fonds circulant sur le marché parallèle, estimés par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune à presque 10.000 milliards de DA, requiert une série de mesures complémentaires qui visent à recouvrir la confiance dans les banques et la modernisation de ses services, tout en adoptant la numérisation.Pour ce faire, il estime nécessaire de proposer des prestations « faciles et rapides » concernant l’ouverture des comptes et les opérations de dépôt et de retrait, notamment pour les services bancaires à distance.Il a également appelé à imposer le recours aux monnaies scripturales dans les transactions commerciales (chèques, virements, cartes de paiement,…etc.), ce qui permettra, selon lui, de mobiliser de plus grandes capacités de financement au niveau des banques.Il a estimé, en outre, urgent de réviser le système fiscal suivant une approche réaliste qui prenne en compte le comportement des contribuables et propose des moyens de paiement simplifiés.Interrogé sur l’intérêt de recourir au changement de la monnaie nationale en vue d’absorber la liquidité sur le marché parallèle, M. Aya a affirmé que le changement total de la monnaie n’était pas une solution pratique, mais il importe de se diriger vers le retrait progressif des billets et de les changer suivant un calendrier précis, ce qui doit se faire parallèlement au travail de consolidation de la confiance dans les banques, en vue de préserver les fonds au niveau de ces établissements financiers.De son côté, l’expert en finances, Nabil Djemaa a estimé, dans une déclaration à l’APS, que drainer les fonds du marché parallèle passe forcément par une série de réformes économiques, comme l’ouverture de l’espace aux investissements et la création d’un climat propice en vue de stimuler les détenteurs de capitaux à transférer leurs fonds vers la sphère formelle.Il s’agit également de l’amélioration des services au niveau du système bancaire algérien de façon à ce que le client puisse maitriser au mieux ses fonds.Quant à l’enseignant universitaire Kamel Si Mohamed, il a appelé à plafonner la valeur autorisée dans les transactions monétaires et à imposer les moyens de paiement scripturaux à partir d’un plafonnement étudié.Cette mesure peut être entamée dans une première étape au niveau des transactions financières effectuées par voie d’un médiateur financier, administratif ou juridique tel que le notaire, a précisé l’expert à l’APS.Cependant, a-t-il estimé, cette opération peut rencontrer une forme d’opposition dès son application, bien que « cette mesure technique ne peut en aucun cas affecter les activités commerciales et non commerciales, étant donné que la vitesse de circulation de la monnaie en Algérie n’est pas assez grande, car ne dépassant pas 1,5 % ».Il s’agit également d’imposer une facture ou un titre de vente, généraliser le e-paiement et encourager l’épargne au niveau des banques. »Il est inconcevable que le rendement de l’épargne oscille entre 1 et 3 %, alors que les taux d’intérêt applicables sur les prêts avoisinent 8 %, soit un écart injustifié », a-t-il relevé.

Pour lui, le chiffre avancé de 10.000 milliards de DA « est un chiffre logique », puisque l’économie parallèle constitue approximativement 45 % du volume de l’économie nationale.Les capitaux circulant hors circuit bancaire ne sont pas forcément des fonds thésaurisés, mais qui circulent dans le marché, emploient beaucoup de commissions et génèrent des bénéfices, tandis que leurs titulaires se soustraient à leurs obligations fiscales, a ajouté Dr. Si Mohamed.Lors de la cérémonie d’installation des membres du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a déclaré que le volume des fonds circulant sur le marché parallèle en Algérie s’élève à 10.000 milliards DA, soit 90 milliards USD, a-t-on rappelé.

APS

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *