Visite du Président du Parlement de Libye à Alger : Relancer le processus de règlement de la crise
Le président du Parlement (Chambre des représentants) de Libye, Aguila Salah Isaa a entamé, hier, une visite officielle de trois jours en Algérie, à l’invitation du président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali. Cette visite du président de la chambre des représentants en Libye revêt un caractère politiquepuisqu’elle intervient au moment où le processus de transition connaît des couacs, liés essentiellement au désaccord induit par l’approbation unilatérale du Parlement de Tobrok d’une loi électorale qui fait débat en Libye. Une situation qui jette une ombre sur l’organisation des élections prévue le 24 décembre prochain. Une élection qui doit être l’aboutissement de la démarche de réconciliation nation en Libye et du processus de transition opéré dans le cadre du Forum de dialogueinterlibyen.
C’est dans l’optique de la relance du processus que la visite du président du Parlement de Tobrok intervient à l’invitation du président de l’Assemblée populaire nationale Brahim Boughali. L’Algérie, qui se tient à équidistance des différents acteurs en conflits en Libye, est encore une fois pour jouer un rôle de facilitateur en réconciliant les différentes parties politiques en Libye car elle a toujours adopté une position neutre vis-à-vis de ces parties.
Ainsi, le Président du Parlement libyen Aguila Salah a déclaré, à son arrivée à Alger que «la Libye compte sur le soutien du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune et du peuple algérien pour sortir de sa crise qui tire à sa fin», ajoutant que «la Libye a besoin de l’Algérie en toutes circonstances». Le président du Parlement libyen s’est dit « ravi de l’invitation qu’il a reçue de l’Algérie », à laquelle la Libye « est liée par des relations séculaires qui remontent à la lutte contre l’occupation française », rappelant dans ce contexte la commémoration par les deux pays, il y a quelques jours, de la bataille d' »Issine », contre l’occupant français. Continuant sur sa lancée, ce responsable libyen a souligné que «nous sommes fiers de l’Algérie, qui est un pays pivot dans le monde arabe, tout comme nous sommes fiers du peuple algérien digne et courageux qui s’est toujours dressé contre l’avilissement», mettant l’accent sur « son histoire riche de hauts faits dans la lutte qu’il a menée pour la libération de son pays ». Ce responsable a soutenu que «nous avons besoin de notre voisine l’Algérie en toutes circonstances, nous sommes en contact avec l’Algérie dont nous n’oublions jamais les positions en notre faveur durant les circonstances difficiles traversées par la Libye». A ce propos, M. Aguila Salah a insisté sur l’importance du rôle algérien dans le règlement de la crise libyenne, précisant que «nous comptons sur le président et le peuple algérien pour aider la Libye à sortir de sa crise, qui touche à sa fin».
Notons que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a mis en avant, hier dans son message à l’occasion de la journée de la diplomatie, les efforts de l’Algérie en faveur du rétablissement de la sécurité et de la stabilité en Libye à travers l’encouragement du dialogue libyen et la création du mécanisme des Etats voisins. Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que «la contribution de l’Algérie se manifeste à travers les efforts qu’elle n’a eu de cesse de consentir pour le rétablissement de la paix et de la stabilité en Libye. Outre le soutien au processus de dialogue national, notre pays a œuvré à la création et à l’activation du mécanisme des Etats voisins de la Libye». Et d’ajouter : «l’Algérie demeure attachée à l’intensification de la coordination et de la coopération pour faire aboutir le processus politique en cours dans ce pays frère où nous souhaitons que les prochaines élections permettent effectivement de tourner la page de la crise». Plus explicite, le ministre Lamamra a affirmé que «l’Algérie reste disposée à poursuivre ses efforts de soutien à nos frères et à leur permettre de tirer parti de son expérience en matière de réconciliation nationale».
F. Bedjaoui