Affaire des Moulins d’El Harrouch : Cinq ans de prison requis à l’encontre du directeur
Le représentant du ministère public près le tribunal correctionnel d’El Harrouch (Skikda), a requis ce jeudi, cinq ans de prison ferme à l’encontre du directeur général de l’entreprise publique « Les Moulins d’El Harrouch-SPA », a-t-on appris de source judiciaire. Le même magistrat a requis la même peine à l’encontre du directeur commercial, le directeur du marketing et un intermédiaire, a ajouté notre source. Après le procès tenu ce jeudi, le procureur général a également requis trois ans de prison à l’encontre de 20 commerçants, a encore ajouté la même source. Selon les précisions apportées, le directeur et les deux cadres des Moulins d’El Harrouch sont accusés d’abus de fonctions et d’octroi d’avantages non justifiés. Les commerçants, quant à eux, sont poursuivis pour pratiques frauduleuses et illégales. Lors du procès, le directeur des Moulins d’El Harroucha réfuté en blocles accusations retenues à sa charge, a fait savoir notre source. Le responsable a vainement expliqué au juge de l’audience que durant la crise sanitaire du Covid-19 la demande sur la semoule a fortement augmenté. Le responsable est allé jusqu’à dire qu’il avait œuvré à ce que la commercialisation se fasse dans les meilleures conditions, avecle recouvrement des fonds. Sur les agissements et dépassements constatés, le directeur a dit qu’il n’y a aucun dépassement et que toutes opérations de vente se faisaient, de manière légale, avec la coordination de la direction du commerce et le suivi des services de la wilaya. Idem pour les 20 commerçants, qui ont affirmé que les opérations d’achat des quotas de semoule étaient légales, a détaillé notre source, qui a indiqué que le verdict sera prononcé la semaine prochaine. En attendant, il est utile de rappeler que, l’affaire remonte à la période ayant été marquée par pénurie de semoule au début de la propagation du Coronavirus ainsi que durant le mois de ramadhan soit quelques semaine à peine après la mise en pratique de premières mesures de confinement partiel en raison de la pandémie. En Avril 2020, le procureur de la République près le tribunal d’El Harrouch avait ordonné l’ouverture d’une enquête sur des dépassements dans la vente et l’achat de la semoule. Enquête prise en charge par la gendarmerie nationale de Skikda. Un scandale qui a impliqué plusieurs personnes, dont les cadres cités en plus du responsable de la sécurité au sein de la minoterie étatique, des employés de l’entreprise, des commerçants grossistes en alimentation générale avaient été entendus. Au total 23 personnes dont un agent de banque ont été entendues par le juge. Parmi les mis en cause, certains avaient loué des registres de commerce pour s’emparer de grosses quantités. L’on cite des tonnes de semoule qui avait, d’ailleurs, contribué à exacerber la crise et la raréfaction du produit dans toute la région. À l’issue de l’instruction, le magistrat instructeur avait requis la mise sous mandat de dépôt à l’encontre de 13 personnes dont le directeur général, le directeur du marketing, et la mise sous contrôle judiciaire pour les autres personnes impliquées, rappelle-on encore.
Sofia Chahine