Gestion des groupes publics : « La dépénalisation de l’acte de gestion sera d’un apport considérable »
Le P-DG du groupe public Fondal, Noureddine Salhi, qui est également membre de l’Union nationale des entrepreneurs publics a estimé hier que le développement du partenariat public-privé nécessite une évolution des mentalités.
Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, Noureddine Salhi a mis l’accent sur «la nécessité que ce partenariat donne ses fruits pour le secteur public et pour le secteur privé», soulignant que «l’idée de voir une volonté de privatisation en tout partenariat entre les deux secteurs n’est pas juste». Noureddine Salhi a expliqué que «le partenariat repose sur la règle du gagnant-gagnant entre les deux parties dans un esprit de complémentarité». Les entreprises publiques doivent dans cette optique adopter une nouvelle méthode de gestion basée surtout sur la flexibilité qui permet aux responsables d’innover afin de rendre leurs entités concurrentielles pouvant rivaliser avec le secteur privé au niveau national et à l’international ». Le Président-Directeur général de Fondal a ainsi mis l’accent sur «la nécessité d’instaurer ce partenariat gagnant-gagnant pour parvenir à diversifier l’économie nationale et la sortir de la dépendance aux hydrocarbures ». Le partenariat peut être scellé via de nombreux moyens tels que « la coordination dans la gestion, l’ouverture du capital des entreprises, l’achat d’actions» a-t-il expliqué, précisant que l’un des obstacles qui freinent de partenariat est incontestablement la différence des mentalités régnant dans les deux secteurs. «Il est encore difficile de convaincre les travailleurs du secteur public du bien-fondé de l’entrée dans leur société du secteur privé » a-t-il ainsi relevé. Questionné sur le fait que le secteur public consomme beaucoup d’argent sans grand résultats, Noureddine Salhi explique cette faille par l’absence d’un suivi rigoureux dans la gestion de ces entreprises publiques tout en insistant sur le changement des mentalités dans la gestion pour permettre aux partenariats de réussir.Abordant la nouvelle approche adoptée par le président de la République qui veut libérer les initiatives parmi les responsables de ces entreprises publiques, le PDG Fondal a estimé que « la dépénalisation de l’acte de gestion sera d’un apport considérable et d’un impact très positif».
Concernant le chapitre de la gestion des risques, M. Salhi a indiqué que « l’Etat doit trouver la solution car les deux parties ne peuvent objectivement pas accepter de travailler avec une entreprise en faillite » appelant par là même les banques à s’adapter à cette nouvelle approche de partenariat et jouer un rôle important en facilitant les choses aux entreprises notamment par des prêts qui pourraient lui ouvrir les portes pour devenir des partenaires.
M. Salhi dira par ailleurs que «sa société connaît une situation financière difficile depuis quelques années aggravée surtout ces deux dernières années par l’impact de la pandémie du Covid 19». Une situation difficile causée notamment par la concurrence qui vient de l’importation des mêmes matières de moindre coût mais également de moindre qualité. M. Salhi incombera aussi cette difficulté par les grandes charges salariales qui empêche l’entreprise d’avoir des prix concurrentiels.
Akli Amor