Commémoration du 67e anniversaire du déclenchement de la révolution de Novembre : Une mémoire à perpétuer
La commémoration du 67e anniversaire du déclenchement de la révolution nationale, intervient cette année dans un contexte marqué par une série d’attaques aux relents racistes et auxquelles fait l’objet le pays, lesquelles attaques venant de l’ancien pays colonisateur.
C’est face à ce discours de déni, incessant que le peuple algérien a toujours affiché son attachement viscéral à sa patrie et à sa mémoire collective faisant rappeler à l’ancien colonisateur ses crimes de guerre et contre l’humanité dont il est coupable durant toute sa présence en Algérie. Et c’est dans cette mémoire collective que la Nation algérienne trouve sa force et les ressorts nécessaires pour se soulever et arracher son indépendance en 1962 après une lutte armée de sept longues et douloureuses années marquées d’incommensurables sacrifices.
La France coloniale a eu recours 132 années durant, à des crimes de guerre, basé sur une volonté de procéder à une purification ethnique en vue de remplacer les populations autochtones par des apports de populations étrangères.
Selon des chercheurs et des historiens, le nombre d’Algériens massacrés durant toute la période coloniale, dépasse les cinq millions et de demi soit plus de la moitié du nombre de la population de l’époque a été tuée. Cette commémoration du 67e anniversaire du déclenchement de la lutte libératrice, intervient également dans le sillage de la commémoration des massacres du 17octobre 1961. Date à laquelle Maurice Papon, préfet de Paris avait ordonné le massacre des Algériens venus manifester pacifiquement dans la capitale Française, leur soutien à la révolution et ses dirigeants réunis autour du FLN/ALN révolutionnaires.
Des algériens froidement exécutés par balle et d’autres noyés dans la Seine ou battus à mort, comme témoignent des survivants à ces massacres mais aussi d’anciens policiers de Paris, présents ce jour là.
L’ancien responsable du FLN dans la région nord de Paris durant la révolution, Mohamed Ghafir, estime le nombre de victimes le 17 octobre 1961 à un millier. De nombreux historiens Algériens et Français, réclament à la France officielle de reconnaitre ces massacres comme étant un crime d’Etat.
Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de sa dernière rencontre périodique avec des représentants, a affirmé que « La France a commis durant la colonisation, des crimes à l’encontre du peuple Algérien que les paroles ne sauraient occulter » en référence à des propos tenus par le président Français Emmanuel Macron.
Le chef de l’Etat, avait décrété la veille de la commémoration des massacres du 17octobre 1961, l’observation d’une minute de silence le 17 octobre de chaque année à 11h, à travers l’ensemble du territoire national, à la mémoire des chouhadas tombés lors de ces tragiques événements.
En réponse aux propos tenus par le chef de l’Etat Français, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris, et le président Abdelmadjid Tebboune avait lors de cette rencontre avec les médias conditionné le retour de l’ambassadeur Algérien dans la capitale Française par « le respect total de l’Etat Algérien », soulignant que « la France doit oublier que l’Algérie était une colonie ».
Pour rappel, le président Abdelmadjid Tebboune avait institué en 2020, la journée nationale de la mémoire à l’occasion du 75e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, afin de préserver cette mémoire, élément déterminant de l’identité nationale, de toute altération et de la transmettre aux générations futures.
Le 8 mai 1945, les Français au même titre que les pays alliés célébraient la victoire sur l’Allemagne Nazie, marquant la fin de la deuxième guerre mondiale (1939-1945), des dizaines de milliers d’Algériens avaient investi les rues de Sétif, Guelma, Kherata…pour revendiquer pacifiquement l’indépendance de leur pays, comme l’avait promis la France s’ils la soutenaient dans son combat contre le nazisme. Mais la réponse du gouvernement Français, fut terrible marquée par une brutalité dépassant l’entendement ayant causé la mort de plus de 45000 Algériens, assassinés par les forces de sécurités du pays colonisateur.
Ce sont ces massacres qui ont constitué le tournant décisif dans le parcours du mouvement National et la prise de conscience que seule la lutte armée pouvait libérer l’Algérie.
En plus de l’institution de cette journée du 8mai, comme journée dédiée à la mémoire nationale, une chaine de télévision publique spécialisée dans l’histoire ayant pour vocation la préservation de la mémoire nationale en vue de la transmettre aux générations actuelles et futures, a débuté la diffusion de ses programmes depuis l’année passée.
Le dossier relatif à la mémoire nationale concernant la période coloniale et de la guerre de libération nationale revêt une grande importance pour l’Algérie qui exige la reconnaissance des crimes coloniaux et le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé à ce propos que « cette question hypothèque beaucoup de choses dans les relations bilatérales » entre l’Algérie et la France.
Un dossier qui renferme également les questions de la restitution de la totalité des archives de l’Algérie transférées vers la France, des explosions nucléaires dans le sud du pays et des disparus durant la guerre de libération nationale.
B. Amrani