Abdelaziz Rahabi, ancien diplomate : « Le Maroc a fait le choix de l’escalade »
Réagissant à l’attaque de l’armée d’occupationmarocaine contre des civils algériens, l’ancien ministre et diplomate, Abdelaziz Rahabi, a considéré que cette agression « est une provocation qui relève d’une volonté délibérée de passer de la stratégie de la tension diplomatique permanente, qui a montré ses limites, à celle du choix de l’option (de) la pleine militarisation de la question du Sahara occidental ». Dans un post publié sur sa page Facebook, l’ancien diplomate a estimé que « la gravité de la situation donne à la réaction de l’Algérie toute sa légitimité, tout comme elle justifie les mesures adaptées qu’elle sera amenée à prendre, après l’assassinat de trois citoyens algériens par les forces d’occupation marocaines sur l’axe Nouakchott-Ouargla ».
« Le Maroc fait le choix de l’escalade au moment où la communauté internationale appelle à l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et porte ainsi l’entière responsabilité de son acte et de ses conséquences sur la paix et la stabilité de la région », a fait remarquer Rahabi qui n’a pas omis de rappeler que « le Sahara occidental est un territoire non autonome qui relève de la décolonisation, au titre de la Charte des Nations unies et toutes ses déclarations et résolutions pertinentes depuis 1963. Il est reconnu comme tel par la communauté internationale et le Conseil de sécurité vient de le rappeler tout récemment ». Pour l’ancien diplomate algérien, le territoire du Sahara Occidental « ne peut servir de base arrière à la puissance occupante pour lancer une attaque militaire de quelque nature que ce soit dans ce territoire sous contrôle de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) ».
Il faut rappeler que les réactions continuent de tomber sur les plans national et international condamnant énergiquement l’attaque de l’armée marocaine contre des civils algériens commerçants de leur état. De l’indignation qui a atteint les cinq continents et les pays les plus lointains mais qui portent haut et fort le droit du peuple sahraoui pour son autodétermination. C’est en effet au Chili, pays d’Amérique latine, que l’Association chilienne d’amitié avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) vient de condamner ce qu’elle qualifie de « lâche attentat » et de « meurtre » de trois civils algériens au Sahara occidental « perpétrés par le Maroc en exprimant sa pleine solidarité avec le peuple et le gouvernement algériens face à cette lâche agression ».
En effet, les réactions continuent et les condamnations se multiplient à travers le monde. Des réactions qui mettent en évidence la faillite de la politique marocaine. L’attaque discrédite d’avantage un Maroc déjà unanimement condamné par ses voisins et même par les pays qui le parrainent pour ses pratiques d’espionnage dont la dernière a été révélée par des médias européens.
Akli Amor