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Ghaza, un cimetière à ciel ouvert

L’agression sioniste contre la Bande de Ghaza a fait plus de 31.700 morts comptabilisés, en majorité des enfants. Selon l’Unicef au mois 13.000 enfants Palestiniens ont été tués par les bombardements et les raids israéliens, alors que la famine s’installe dans l’enclave a déjà emporté une vingtaine d’enfant. Un génocide qui suscite l’indignation et pousse les alliés de l’entité sioniste à se démarquer de leur position initiale de soutien inconditionnel.

L’agression meurtrière menée par l’occupation israélienne contre la Bande de Ghaza a des dizaines de milliers de morts, de blessés et de disparus. L’essentiel des victimes sont des enfants qui meurent sous les bombardements, mais aussi de la famine provoquée sciemment par l’occupant.  Le porte-parole du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), James Elder, a indiqué un message partagé sur la plateforme « X que plus de 13 000 enfants ont été tués à Ghaza.

Le directeur général adjoint de l’UNICEF, Ted Chaiban a, lui, dénoncé la « mort lente et douloureuse » de 23 enfants dans le nord de Ghaza, due à la malnutrition et à la déshydratation. Il souligne que ce drame « ne serait que la pointe de l’iceberg », car seuls ceux qui ont pu être transportés dans les hôpitaux sont signalé. Selon M. Chaiban, un enfant sur trois dans le nord de Ghaza souffre de malnutrition aiguë. « Il faut des inspections plus rapides à Rafah (…) afin que la population puisse obtenir le soutien dont elle a besoin », a-t-il pressé, ajoutant qu' »il s’agit d’une compression délibérée de l’espace humanitaire ». Chaque itinéraire alternatif d’acheminement de l’aide devrait être utilisé, a-t-il souligné, relevant qu' »il y a des centaines de camions qui attendent à la frontière égyptienne ».

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a qualifié hier le dernier rapport sur l’insécurité alimentaire à Ghaza de « constat effroyable » concernant les conditions que subissent les civils dans la région. Guterres a souligné que plus de la moitié de la population, soit 1,1 million de Palestiniens, ont épuisé leurs réserves alimentaires, les exposant à une famine catastrophique. Selon le chef de l’ONU, « les Palestiniens à Gaza endurent des niveaux horribles de faim et de souffrance ». « Il s’agit du plus grand nombre de personnes confrontées à une famine catastrophique jamais enregistré par le système intégré de classification de la sécurité alimentaire – n’importe où et n’importe quand », a-t-il souligné. Guterres a qualifié la situation à Gaza de « désastre entièrement provoqué par l’homme » et a déclaré que la situation pouvait être stoppée.

Les déclarations de Guterres font suite au rapport de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC) indiquant que dans le scénario le plus probable, les gouvernorats du nord de Gaza et de Gaza sont classés dans la phase 5 de l’IPC (Famine) avec des preuves substantielles. On estime qu’environ 70 % de la population, soit environ 210 000 personnes, se trouve en phase 5 de l’IPC (catastrophe).

Soulignant la nécessité urgente d’une cessation immédiate des hostilités et d’un accès durable à la fourniture de provisions et de services essentiels, le rapport avertit que la famine « est imminente dans les gouvernorats du nord et devrait survenir à tout moment entre la mi-mars et le mois de mai 2024 ». « Le seuil de famine pour l’insécurité alimentaire aiguë des ménages a déjà été largement dépassé », a ajouté la même source

Selon l’échelle à cinq niveaux de l’IPC, la phase 5 de « catastrophe/famine » est marquée par « la famine, la mort, la misère et des niveaux de malnutrition aiguë extrêmement critiques ». Il recommande une action urgente pour inverser ou prévenir « une mortalité à grande échelle et un effondrement total des moyens de subsistance ».

Le chef de l’UNRWA interdit d’entrer à Ghaza

Pour sa part, le chef de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a mis en avant le risque immédiat de mort que fait peser la faim dans la bande de Ghaza. Une faim « d’origine humaine », souligne-t-il « Nous sommes engagés dans une course contre la montre pour tenter d’inverser l’impact de la faim croissante et de la famine imminente dans la bande de Ghaza », a déclaré le chef de l’UNRWA Philippe Lazzarini lors d’une conférence de presse au Caire. La crise peut être résolue et inversée grâce à une volonté politique appropriée et Ghaza peut être « inondée » de nourriture via les points de passage, a-t-il ajouté. C’est dans ce contexte que le chef de l’Unrwa, Philippe Lazzarini, a annoncé que l’entité sioniste lui avait interdit d’entrer dans la bande de Ghaza. Sur la plateforme X, il a précisé que l’entité sioniste lui avait « refusé » l’entrée à Ghaza.   L’ONG Oxfam a pour sa part accusé l’entité d’empêcher « délibérément » l’entrée de l’aide humanitaire.

Les agissements de l’entité sioniste qui utilise la faim comme arme de génocide suscite de l’indignation et pousse les dirigeants politiques les plus zélés dans leur soutien au sionisme à se raviser quelque peu. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a mis en garde hier contre la famine qui sévit à Ghaza et appelé à un cessez-le-feu « rapide » dans l’enclave palestinienne assiégée. « Ghaza est confrontée à la famine et nous ne pouvons l’accepter », a déclaré, lors d’une conférence de presse. « Il est primordial de parvenir rapidement à un accord sur un cessez-le-feu, qui permette d’acheminer davantage d’aide humanitaire à Ghaza », a-t-elle ajouté.

L’Allemagne a pour sa part mis en garde l’entité sioniste contre l’utilisation de la famine comme arme à Ghaza. « La faim ne doit jamais être utilisée comme une arme et c’est pourquoi, entre autres, nous nous engageons à garantir que davantage d’aide humanitaire arrive à la bande de Ghaza », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sebastian Fischer, lors d’un point de presse à Berlin. Le diplomate allemand répondait à une question d’un journaliste sur une déclaration du Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, qui avait averti plus tôt dans la journée à Bruxelles que l’entité sioniste « utilisait la famine comme arme de guerre ». Borell qui dénonce d’ailleurs les agissements de l’entité sioniste depuis quelques semaines a averti que Ghaea est devenue un « cimetière à ciel ouvert ».

Pour sa part, la ministre belge de la Coopération au Développement, Caroline Gennez a alerté sur les plans de l’entité sioniste visant à déplacer la population de Ghaza. « Nous devons prévenir le génocide, nous devons veiller à prévenir le nettoyage ethnique, nous devons veiller à empêcher la recolonisation », a déclaré Gennez. Et d’ajouter : « Nous devons nous assurer de ne pas jouer à un jeu cynique qui sert l’agenda des mouvements de colonisation ».

Lyes Saidi

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