Pr. Mhande Berouk, expert des questions géostratégiques : « Le Maroc est l’exécutant des agendas étrangers »
Qualifiant de « lâche » l’attaque par le Maroc des véhicules des trois ressortissants algériens, l’expert des questions géostratégies, Pr MhandBerkouk a affirmé que le « Maroc continue de représenter le bras exécutant des agendas étrangers visant à donner à un conflit géré sous les offices de l’ONU, une dimension armée et militaire ». L’attaque qui vise, ajoute-t-il, à « toucher les symboles de notre pays étant donné qu’elle coïncide avec la date du 1er novembre et vise aussi à cacher l’échec interne de ce pays qui utilise le gaz algérien pour fabriquer son électricité par l’existence d’un ennemi extérieur ».
Le monde vit une transformation vers des situations conflictuelles diverses notamment vers la naissance de nouveaux pôles et de nouvelles zones d’influence, a affirmé hier lors d’une intervention sur les ondes de la Radio algérienne, le spécialiste des questions géostratégiques, qui a expliqué que du point de vue stratégique, un pays ami signifie une vision commune et des positions de principes intangibles et enfin absence de tout conflit entre les pays. Ces dernières années, la diplomatie algérienne connaît un rebond basé sur trois axes fondamentaux ont notamment la recherche de solutions pour de nombreux conflits tels que la question libyenne, la crise malienne ainsi que la crise du Corne d’Afrique. Le deuxième axe consiste, ajoute-t-il, en la recherche de nouveaux consensus sur des questions d’abord concernant le voisinage, continental, arabe et enfin sur les questions internationales.
Pr M’Hand Berkouk soulignera d’ailleurs, la nécessité désormais d’aborder la situation prévalant dans le monde actuellement avec une approche prospective afin, explique-t-il de faire des choix stratégiques objectifs et bénéfiques pour le pays. Une approche prospective qui permet, ajoute-t-il, de « s’adapter aux situations naissantes et les transformations et les variables stratégiques telles que le déploiement de la Chine, le redéploiement américain, la crise d’identité que connaît la stratégie européenne ainsi que l’émergence de nouvelles orientations stratégiques de la Russie ».Le spécialiste des questions géostratégiques a également relevé l’importance pour la diplomatie algérienne d’aborder les transformations actuelles marquée notamment par l’émergence de nouveaux pôles après une longue période marqué par l’unicisme polaire dominée par les États-Unis tous seuls, précisant qu’aujourd’hui, « la Chine s’impose comme un deuxième pôle en attendant la formation d’autres dont notamment l’Inde, la Corée, l’Indonésie, l’Allemagne et la Russie ». Une situation à laquelle l’Algérie devra s’adapter étant située dans le corridor stratégique qui attire la concurrence entre de nombreux pôles dont la Chine, les États-Unis, la Russie et l’Union Européenne, explique-t-il.
Aussi, dans cette nouvelle configuration, l’Algérie, explique P M’Hand Berkouk, « devra réaliser une certaine résilience stratégique afin de faire valoir les intérêts nationaux et surtout renforcer son influence et sa sécurité ». A ce chapitre justement et commentant les développements des relations avec le voisin de l’Ouest, le Maroc, M’Hand Berkouk fera remarquer que l’Algérie était déjà visée depuis longtemps, citant pour exemple la décennie noire qui était, selon lui, en grande partie téléguidée par des forces étrangères avec hélas des mains internes. Actuellement, « notre pays est situé dans une zone marquée par de nombreux facteurs d’instabilité dont la crise libyenne et malienne qui risque de favoriser le retour d’El Qaeda » ajoute-il. Berkouk notera à cet effet la multiplication des agendas internationaux avec 13 pays agissant au Sahel dans la finalité n’est en fait que la volonté de disperser la force de frappe de l’Algérie en l’attirant dans ces conflits.Le Maroc, estime-t-il, « est et restera un bras pour les projets occidentaux et sert actuellement le projet sioniste qui vise notamment à redessiner les cartes des pays en créant des zones de conflits à l’intérieur dont la finalité est la réussite du projet de remodelage du Moyen-Orient et par la suite faire accepter la Pax Israélienne ». De toute façon, estime-t-il, « le Maroc est un mauvais voisin qui n’a pas d’autonomie de décision d’où la nécessité , pour la diplomatie algérienne de se déployer afin de renforcer son réseau de pays amis et de veiller à son image des attaques de la France qui donne une mauvaise image de l’Algérie aux pays européens et le Maroc qui en fait de même avec les pays arabes ».Enfin, Pr Berkouk estimera que l’Afrique attire, par ses points faibles et ses richesses, beaucoup de convoitises.
Akli Amor