Conseil des ministres : Les jeunes entrepreneurs en difficulté exemptés de poursuites judiciaires
Les jeunes porteurs de projets en difficulté seront désormais exempts de poursuites judiciaires.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a instruit hier le gouvernement à l’effet de donner une chance au jeunes porteurs de projets en difficultés ayant bénéficié des dispositifs de soutien à l’emploi en les exemptant de poursuites judiciaires. Présidant la réunion périodique du Conseil des ministres, le chef de l’État a ordonné d’«accorder une chance aux jeunes en difficulté, ayant bénéficié de crédits de soutien à l’emploi en les exemptant des poursuites judiciaires tout en adoptant une approche économique en matière de traitement selon un échéancier de remboursement des dettes ». Des instructions qui entrent dans un cadre plus global, marqué par la mise en place par le ministère délégué auprès du Premier ministre chargé des microentreprises pour le refinancement des PME en difficultés. Et c’est dans ce contexte justement que le président de la République a également ordonné d’unifier la gestion de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (ANADE), de l’Agence nationale de gestion de micro-crédit (ANGEM) et de la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC) en les plaçant sous la tutelle du ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Micro-entreprise, dans un délai ne dépassant pas un mois. Il a également chargé le premier responsable de ce secteur de présenter un recensement périodique semestriel concernant le nombre des postes d’emploi créés. Il est vrai que la création d’emplois pérennes est l’une des priorités du programme du Président Tebboune. Des emplois tributaires de la relance des PME en difficulté et de du soutien aux porteurs de projets ainsi qu’aux stratups, mais aussi de la relance de l’investissement dans divers secteurs, notamment de l’industrie. Dans ce contexte, le président de la République a salué les résultats positifs enregistrés dans le secteur de l’industrie à la suite des mesures de relance prises.
Il a cependant donné de nouvelles instructions pour améliorer le climat des affaires. Il a ainsi ordonné de régulariser la situation de toutes les entreprises économiques privées productives réalisées sur des terrains agricoles en leur délivrant des permis de construire. Il a aussi chargé le Médiateur de la République de la prise en charge des préoccupations des industriels dont les projets sont en suspens pour des raisons bureaucratiques remontant à la gestion de la période précédente. Il s’agit aussi de conférer une formule commerciale et économique au guichet unique consacré à la régularisation des dossiers d’investissement à l’avenir.
Dans le domaine de la pêche et des ressources halieutiques, le Président Tebboune a donné des instructions pour l’extension de l’activité de construction navale à l’ensemble de la bande côtière algérienne, et octroyer davantage de facilitations en matière de foncier aux véritables investisseurs dans le secteur de la pêche, secteur stratégique, générateur de richesses et un des piliers de la sécurité alimentaire.
Concrétiser la transition énergétique
Le Conseil des ministres s’est également penché sur le dossier de la transition énergétique. C’est dans ce sens que le président de la République a insisté sur la nécessité de concrétiser la transition énergétique et l’accélérer, tout en soulignant l’importance de rationaliser la consommation locale du gaz en vue de préserver les ressources énergétiques, et augmenter partant les capacités d’exportation. Il ainsi donné des orientations pour développer la coopération avec les pays disposant de connaissances avancées dans les recherches sur les techniques de généralisation de l’utilisation des énergies renouvelables. Il a également fixé un délai ne dépassant pas trois mois pour la transition énergétique par le recours à l’énergie solaire dans certains établissements et structures de l’Etat, notamment les secteurs de la santé et l’éducation. Il s’agit aussi d’obliger toutes les communes du pays à utiliser l’énergie solaire dans l’éclairage public, y compris au niveau des voies express et les zones montagneuses à l’instar des Aurès, l’Ouarsenis et Djurdjura.-Il a ordonné l’installation du Haut conseil de l’énergie, dans les meilleurs délais, pour lui confier les tâches de prospective et d’évaluation dans ce domaine. Pour ce qui est de la rationalisation de la consommation énergétique, le chef de l’État a instruit de redéfinir les normes de construction en interdisant l’utilisation du bois dans les projets de réalisation de logements, et le remplacer par du PVC, afin de préserver la richesse forestière et améliorer les rendements énergétiques des logements. Il s’agit aussi de redéfinir les critères relatifs à l’importation des chauffages à utilisation domestique de manière à prendre en considération les normes de sécurité et la transition énergétique en cours.
Enfin le président de la République a chargé son directeur de cabinet d’évaluer les décisions émanant du Conseil des ministres déjà mises en œuvre et d’assurer le suivi de celles non encore exécutées.
Chokri Hafed