Le compte bancaire du complexe sidérurgique gelé par la Justice : La gestion du complexe El Hadjar en question !
La justice s’est prononcée à la faveur du gel du compte bancaire du complexe SiderEl Hadjar. La Justice avait été saisie la Sonelgaz, afin de recouvrir une créancedépassant les 200 milliards de centimes.
La démarche fait suite à plusieurs mises en demeure auxquellesle directoire de l’entreprise Sider El Hadjarn’a pas répondu. Le recours à la Justice fut l’ultime voie, pour le groupe industriel énergétique algérien Sonelgaz, notamment après que le complexe sidérurgique n’ait pas pu honorer son engagement, signé en 2020 à l’effet d’assainir cette dette. Ainsi, dépêché, mercredi dernier, un huissier de justice muni d’une décision de justice a procédé au gel du compte bancaire de l’entreprise Sider El Hadjar, domicilié à la BEA (Banque extérieure d’Algérie). La nouvelle a foudroyé les travailleurs qui ont manifesté intra muros devant le siège de la direction générale de Sider pour protester contre ladite décision. Le gel du compte bancaire de leur complexe est synonyme de défaut de versement de salaire, ce qui a provoqué la panique au sein des sidérurgistes.
Au-delà, toute cette affaire démonte une fois de plus les limites dans la gestion du complexe. Une situation qui a d’ailleurs induit une intervention du ministre de l’Industrie lequel est allé à la rescousse du complexe, et des démarches ont été entreprises, aboutissant à des discussions entre les deux parties, Sider El-Hadjar et les représentants de Sonelgaz. C’est ce qu’a expliqué le DG de Sider aux travailleurs.« Le gel du compte a été levé, sur la base de la mise en place d’un échéancier que la direction de Sider El Hadjar, va honorer ». Lotfi Menaa a souligné aux travailleurs que « les salaires des travailleurs sont une ligne rouge ». Il a indiqué dans le sillage que « les créances de Sonelgaz sur Sider El-Hadjar représentent 10% du montant global des dettes du complexe sidérurgique ». Par ailleurs, le responsable de Sider a, sur la page Facebook du complexe Sider, justifié le cumule de ces dettes, en raison « du retard dans le versement des fondsdestinés au plan d’investissement ».
Cependant toute cette affaire laisse pantois quant à la gestion du complexe El Hadjar. Il est vrai qu’un plan d’investissement a été mobilisé par l’État au profit du complexe. Or, celui-ci est destiné à la réhabilitation du complexe, la rénovation de ses infrastructures et de ses unités de productions et la relance de la production.
Et il est impératif de noter qu’outre les dettes de Sider El Hadjar envers la Sonelgaz, le complexe sidérurgique est toujours endetté envers la SNTF, la SNTR et l’EPEA pour différentes prestations de service. Des dettes qui traînent encore en dépit du plan de charge important du complexe, comportant des dizaines d’exportations ! Cela suscite de réelles interrogations sur le management de l’entreprise publique qui peine à trouver des solutions concrètes et qui ouvre ainsi la voie à la montée des pressions sociales.
Au moment de la mise sous presse, la tension est encore de mise au sein des sidérurgistes. D’autres ont déploré la démarche du gel du compte de l’usine par la Sonelgaz, estimant qu’il aurait été préférable d’engager des discussions avec la direction du complexe. Ces interlocuteurs contactés par téléphone semblent ignorer les avertissements et les mises en demeure adressées par la Sonelgaz à la direction de Sider El Hadjar, tout comme ils ne mesurent par l’impact auquel font face les créanciers, qui comptent des milliards de dinars bloqués. C’est le cas dela Sonelgaz, cette entreprise dont le rôle dans le développement économique et social est plus que prépondérant. Au-delà, c’est la gestion type des EPE qui est cœur du questionnement. Car la montée des tensions sociales au sein d’El Hadjar rappelle aussi ce qui se passa au sein de l’Eniem. Les fonds débloqués par l’État pour la réhabilitation et la relance de ces entreprises s’opposent à une gestion inefficiente de ces entreprises, avec un impact prépondérant sur les travailleurs. Cela génère des pressions sociales qui induisent le plus souvent une intervention de l’État. C’est un cercle vicieux qu’il est nécessaire aujourd’hui de briser. Un cercle vicieux que le gouvernement entend briser une imposant des contrats de performance pour les managers publics, afin d’imposer une autonomie réelle des EPE, fixer des objectifs précis et amener ces entreprises à jouer pleinement leur rôle dans le développement de l’économie nationale.
Sofia Chahine