Pr. Kamel Djenouhat, président de l’Association algérienne d’immunologie : « Le défaut de vaccination conduit à formes sévères de la maladie »
Le président de l’Association algérienne de l’immunologie et directeur du laboratoire central, Pr Kamel Djenouhat qui a longuement abordé, hier sur les ondes de la Radio algérienne, le début de la campagne de vaccination antigrippale a fait remarquer que « la population qui doit bénéficier de la vaccination antigrippale n’est pas la même qui doit bénéficier de la vaccination anti Covid19 », précisant que la vaccination contre le Covid 19 concerne tous les citoyens sans distinction d’âge ni de catégories alors que la vaccination antigrippale se limite, elle, à la catégorie des personnes âgées et atteinte de maladies chroniques.
Plus précis, Pr Djenouhat explique que « la vaccination contre le Covid 19 ne peut pas remplacer la vaccination antigrippale et vice-versa » tout en précisant à ce sujet que « si une personne ne fait ni le vaccin antigrippal ni le vaccin anti Covid 19, la maladie peut évoluer vers la forme sévère ». Par ailleurs, questionné sur la réticence des Algériens à la vaccination anti Covid-19, le président de l’Association algérienne d’immunologie expliquera que « ce phénomène est spécifique chez les Algériens et nécessite des études approfondies », ajoutant que « les Algériens sont très influencés par les réseaux sociaux faisant que même si on donne une centaine de bonnes informations sur le vaccin et une seule mauvaise, l’on ne retient que la mauvaise ».
En second lieu, ajoute Pr Djenouhat, « l’absence d’instructions fermes fera que l’on ne pourra jamais atteindre le taux de vaccination de 70% même dans les pays développés ». Mais, le président de l’Association algérienne de l’immunologie et directeur du laboratoire central ira plus loin pour déplorer le faible taux de vaccination au sein du corps médical. « C’est honteux d’avoir un corps soignant qui n’est vacciné qu’à 20% », regrette-t-il allant jusqu’à dire que « le corps médical national ne maîtrise pas la « vaccinologie » étant donné que ce sujet ne tient que 30 à 40 minute de leur cursus de sept ans. Pr Djenouhat préconisera ainsi de « passer à l’obligation de pass sanitaire qui poussera le personnel médical à se faire vacciner » ou « d’aller exercer ailleurs ». Pour l’intervenant, « le pass sanitaire devra aussi être élargi à d’autres endroits comme les cafés et les restaurants pour que son effet soit plus grand ».
Enfin, Pr Djenouhat a estimé que « la résurgence de la pandémie se voit depuis deux semaines », précisant que « l’essentiel n’est pas dans la nomination de quatrième ou troisième vague mais dans d’autres aspects » car, explique-t-il, « jusqu’à 400 cas par jour la situation restera toujours maîtrisable mais cela venait à dépasser les mille cas, on sera un peu dépassé comme on l’a été par le passé ». Pour Pr Djenouhat, la vague ne vient pas ; on l’amène », par notre comportement.
Kamel Nait Ameur
