Pétrole : Le baril pourrait atteindre 150 dollars en 2023
Le prix du pétrole brut pourrait s’envoler à 125 dollars le baril l’année prochaine et à 150 dollars en 2023 en raison de la capacité limitée de l’OPEP à augmenter sa production, estiment les analystes de JP Morgan dans leur nouveau rapport.
« L’OPEP+ n’est pas à l’abri des impacts du sous-investissement….. Nous estimons que la ‘vraie’ capacité de réserve de l’OPEP en 2022 sera d’environ 2 millions de barils par jour (43%) inférieure aux estimations du consensus de 4,8 millions », a écrit l’équipe d’analystes de la JP Morgan, dirigée par Christyan Malek, citée par le site internet d’information financière TheStreet.
Les prix du pétrole ont fortement chuté après la divulgation de l’émergence d’Omicron, mais ont rapidement commencé à se redresser. Hier matin, les cours repartaient fortement avant le sommet de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Vers 10H55, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, avançait de 5,19% à 72,82 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour le mois de janvier gagnait 4,88% à 69,41 dollars.
Ces deux contrats, qui avaient perdu plus de 5% mardi, « se reprennent alors que les principaux producteurs vont essayer de contrer la menace portée à la demande de carburant par le variant Omicron », explique Avtar Sandu, analyste de Philip Futures.
Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), emmenés par l’Arabie saoudite, ont débuté un sommet par visioconférence hierpeu avant 13H30 avec pour objectif de statuer sur leur niveau de production en début d’année prochaine. Interrogé par l’agence de presse nationale, le ministre irakien du Pétrole Ihssan Ismaïl avait considéré comme possibles deux options, continuer à produire 400.000 barils de plus par jour, ce que fait l’alliance depuis le mois de mai, ou cesser de le faire. Évoquant une attitude à la fois prudente et proactive dans un discours introductif à la réunion, le ministre angolais du Pétrole Diamantino Azevedo a également ouvert la voie aux deux options. Rien ne sera de toute façon entériné avant l’accord de leurs dix alliés, emmenés par la Russie, qui les rejoignent jeudi lors du sommet OPEP+. De nombreux analystes tablent toutefois sur la pause des augmentations de production après l’apparition du nouveau variant du Covid-19, baptisé Omicron par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et qui plane sur la reprise de la demande mondiale de brut. Cette stratégie serait aussi une tentative de juguler tant bien que mal une chute de plus de 10% depuis jeudi soir et ce malgré le rebond actuel. Le marché surveille également de près les négociations sur le nucléaire iranien qui ont repris lundi. L’Iran, producteur historique de l’OPEP, est écarté du marché depuis la dénonciation en 2018 par Donald Trump de l’accord de 2015 sur le nucléaire. Une éventuelle levée des sanctions conduirait à une hausse de l’offre de l’alliance pétrolère dans un contexte devenu plus incertain pour la demande.
R.E.