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11 décembre 1960 : Une étape charnière dans le cours de la guerre de libération

Des chercheurs en l’histoire de la guerre de libération ont qualifié les manifestations du 11 décembre 1960, survenues dans plusieurs villes du pays en signe de rejet de la visite du président français De Gaulle en Algérie, d’ « étape charnière » dans le cours de la révolution armée. Ces événements ont mis en échec le projet de maintien de l’Algérie sous domination coloniale à travers le slogan « Algérie algérienne » et permis un large soutien à la cause algérienne au niveau international, ont-ils souligné. Le Dr. Mohamed Bendjabbour, enseignant au département d’histoire de l’Université d’Oran 1 « Ahmed Ben Bella » a indiqué à l’APS à la veille de la célébration du 61e anniversaire de cet événement, que les manifestations du 11 décembre 1960, qui ont duré toute une semaine, sont considérés comme l’un des jalons les plus importants de la révolution armée, particulièrement après le retour du Général De Gaulle au pouvoir en 1958. Le chercheur a précisé que ces manifestations ont d’abord éclaté à Aïn Temouchent, le 9 décembre 1960, après la visite du président français dans cette région, au titre d’une tournée dans plusieurs villes algériennes. « Le but de cette tournée a été de faire la promotion d’une nouvelle politique coloniale devant épargner à la France le lourd fardeau de la guerre qui a impacté son économie » a expliqué l’universitaire. Il a rappelé que le peuple algérien s’est soulevé contre cette nouvelle politique de De Gaulle, dans plusieurs villes du pays comme Aïn Temouchent, Oran, Blida, Alger, Tizi Ouzou, Bejaïa, Collo, Skikda, Batna, Biskra, Tebessa. Le mot d’ordre brandi par les manifestants était que « l’Algérie ne peut pas être française » et qu’ « il n’a d’autre choix que la reconnaissance du droit des Algériens à recouvrer leur souveraineté nationale ». Le Dr Bendjabbour a souligné que le chef de l’Etat français était accompagné, lors de sa visite en Algérie, d’un grand nombre de journalistes étrangers qui ont constaté de visu la réalité algérienne et la détermination du peuple à poursuivre la lutte armée jusqu’au recouvrement de l’indépendance nationale. Concernant les retombées de ces manifestations, le professeur d’histoire a souligné qu’il s’agissait de consolider le soutien à la cause algérienne à l’échelle internationale. « De nombreux pays soutenant les thèses françaises ont changé de position en faveur de la révolution algérienne », a-t-il rappelé, ajoutant que l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, le 20 décembre 1960, une liste de pays reconnaissant le droit du peuple algérien à son autodétermination. Pour sa part, le Dr Mohamed Belhadj, spécialiste de l’histoire de la guerre de libération nationale à la même université oranaise, a rappelé que l’un des objectifs de l’organisation des manifestations du 11 décembre était d’exprimer le soutien du peuple algérien à sa révolution armée et de réaffirmer que le FLN est son seul représentant légitime. « A travers ces manifestations, les algériens ont montré qu’ils sont déterminés plus que jamais à poursuivre la lutte armée et son intensification jusqu’à la victoire finale », a-t-il indiqué. L’universitaire a ajouté qu’à la suite de ces manifestations, ayant touché la plupart des villes algériennes et auxquelles ont participé hommes, femmes et enfants, le Général de Gaulle s’est trouvé contraint à reconnaître le FLN comme le seul représentant légitime du peuple algérien et à entamer des « négociations sérieuses » avec le GPRA.

APS

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