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Industrialiser

« L’histoire de l’industrie est le livre ouvert des facultés humaines. » Karl Marx, philosophe et économiste allemand. 

L’année 2022 sera celle de la transformation économique. Les changements devront bouleverser tous les aspects de la vie économique. L’agriculture devra passer du développement de la production maraîchère, laquelle a d’ailleurs permis au secteur de contribuer à hauteur de 13% au PIB, et de générer des revenus agricoles équivalents à 25 milliards de dollars, à l’agriculture stratégique. Les changements opérés doivent aussi assurer la transition énergétique et participer à l’émergence d’une véritable économie. 

Des transformations qui n’auront cependant qu’un impact limité sans un maillon essentiel de la chaîne, celui du développement industriel. Car comme l’a bien souligné Célestin Monga, chef-économiste de la Banque africaine de développement, il ne faut surtout pas croire qu’une économie peut passer le cap de la révolution 4.0 sans une industrie compétitive et performante. 

L’industrialisation est donc le fer de lance de la transformation économique. En ce sens l’approche des pouvoirs publics est loin d’être passéiste. Exit donc l’approche de l’industrie industrialisante prônée par De Bernis et selon lequel l’industrie lourde devait entraîner l’ensemble du développement industriel. La vision est aujourd’hui pragmatique. Certes, l’Algérie a besoin de gros complexes devant permettre d’exploiter ses ressources énergétiques et minérales. Mais elle opte pour des complexes industriels intégrés dans la pétrochimie et l’industrie minière pour fournir des intrants aux industries manufacturières. C’est en sens que les pouvoirs publics plaident aujourd’hui pour une approche intégrée devant associer les industries lourdes, les industries militaires, la manufacture, l’agriculture et l’agroalimentaire, les PME de sous-traitance et les startups versées dans les services et l’innovation. La finalité étant de créer un cercle vertueux dans lequel l’ensemble des filières peuvent prospérer et les entreprises peuvent s’épanouir dans une chaine de valeur locale assise sur un certain degré d’autosuffisance. Une approche qui mise aussi sur la compétitivité. Car si le développement industriel doit répondre à l’une des principales failles de l’économie nationale, à savoir l’insuffisance de l’offre locale, il doit aussi pousser les entreprises nationales à aller chercher leur place sur les marchés nationaux et ce n’est certainement pas le protectionnisme qui les y aidera. Et le Premier ministre a été clair hier à ce propos. Certes, l’État affiche sa prédisposition à protéger les entreprises nationales par des mesures de sauvegarde à chaque fois que cela s’avère nécessaire et à les accompagner, Cependant, celles-ci doivent commencer à voir grand et dès maintenant !

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