La visite du président Tebboune en Tunisie sanctionnée par la « Déclaration de Carthage » : Redéfinir l’espace régional
L’espace régional doit être redéfini de manière à apporter des réponses aux principaux défis auxquels fait face la région. Dans ce contexte, la refondation de la coopération entre l’Algérie et la Tunisie, dans une dimension stratégique et la mise en place d’un dialogue permanent entre les deux pays est l’axe, le cœur de ce nouvel espace régional qui peser sur le cours des évènements.
Sanctionnée par une déclaration commune, la « Déclaration de Carthage », la visite de deux jours en Tunisie du président de la république Abdelmadjid Tebboune à l’invitation de son homologue tunisien, Kaïs Saïed, aura permis aux deux dirigeants des deux pays de jeter les bases d’un partenariat fondé sur une nouvelle orientation stratégique. Marquée par d’intenses activités du président, la visite, affirme la déclaration, confirme ainsi la convergence de vues des présidents des deux pays quant à la nécessité d’une « nouvelle approche de coopération, à même d’asseoir de nouvelles bases de partenariat bilatéral ».
Une visite qui intervient dans une conjoncture qui voit l’Algérie jouer un rôle axial dans la région marquée notamment par des conflits d’ordre sécuritaire menaçant la stabilité et la paix. A ce titre, et plusieurs égards, cette visite est une grande réussite car elle aura permis de tracer les contours d’un un espace régional qui « offrira des réponses coordonnées et efficientes aux défis sécuritaires, économiques et sanitaires, ainsi qu’aux développements actuels et futurs à l’échelle régionale et internationale ».
Par ailleurs, la déclaration de Carthage mentionne que suite aux enseignements tirés des précédentes expériences et compte tenu des acquis remportés par les relations entre les deux pays, les deux Présidents ont souligné l’importance d’adopter une vision ambitieuse pour l’instauration d’un nouvel espace régional unificateur, complémentaire et intégré fondé sur les valeurs, les idéaux et les principes communs ». Une approche différente des cadres classiques de coopération, en vue d’asseoir de nouvelles bases de coopération entre les deux pays, pour davantage de complémentarité stratégique et de développement solidaire et intégré », en ce sens que les deux parties ont salué « le renforcement du cadre juridique à travers la signature d’un nombre important d’accords, à même d’élargir et de consolider les domaines de coopération et de partenariat ».
Quelques 27 accords et mémorandums ont d’ailleurs été signé signifiant ainsi le démarrage d’une nouvelle dynamique des relations bilatérales dans le développement des régions frontalières à travers deux accords de jumelage entre les wilayas de Jendouba et El Taref, et Le Kef et Souk Ahras. D’autres accords sont également signés dans les secteurs de la Justice, l’Environnement, l’Energie, la Pêche, les PME et les startups, l’Industrie pharmaceutique, l’Education, la Formation professionnelle, les Affaires religieuses et l’échange entre les radios.
Par ailleurs, il convient de souligner l’accueil fraternel et officiel qui a été réservé au président de la République, à son arrivée à Tunis, traduisant la profondeur des relations historiques et stratégiques liant les deux pays et les deux peuples frères. Des relations fraternelles exprimées d’ailleurs par la partie tunisienne qui a en marge d’un diner offert à son honneur et la délégation qui l’accompagne, décerné au président Abdelmadjid Tebboune le Grand Collier de l’Ordre National du Tunis pour les efforts qu’il déploie pour réaliser les aspirations du peuple algérien et sa contribution à la promotion des relations étroites entre les deux pays au mieux des intérêts des deux peuples frères.
Akli Amor