Hausse des investissements, Medgaz et TSGP : Sonatrach à plein gaz !
La Compagnie nationale des hydrocarbures compte se redéployer en cette année 2022 et renforcer sa présence sur les marchés internationaux, et notamment celui du gaz. D’autant que le contexte s’y prête, avec les tensions qui caractérisent actuellement l’approvisionnement du marché européen en gaz.
L’inauguration du quatrième turbocompresseur de la station de Béni Saf qui doit augmenter les capacités du gazoduc Medgaz reliant l’Algérie à l’Espagne annonce la couleur. Il s’agit non seulement de permettre à la Sonatrach de respecter ses engagements contractuels et assurer un approvisionnement particulier, mais aussi de consolider sa position en tant que l’un des principaux fournisseurs de gaz du marché européens, tout comme d’autres marchés d’ailleurs en renforçant ses investissements en amont, mais aussi et concrétisant l’alliance avec le Nigéria dans le cadre du gazoduc transsaharien qui doit permettre d’acheminer le gaz nigérian vers la Méditerranée à travers l’Algérie.
En ce sens le Président-Directeur général de la Sonatrach, Toufik Hakkar a tenu à clarifier les choses et affiché un optimisme certain en ce qui concerne les perspectives à moyen terme de la Sonatrach. Lors d’une émission diffusée dimanche soir par la chaine internationale AL24 News, le P-DG de la Sonatrach a indiqué que le groupe pétrolier compte mettre en service ce janvier le 4e turbocompresseur du gazoduc Medgaz qui assure le transport du gaz algérien vers l’Espagne et le Portugal. Toufik Hakkar a précisé que ce turbocompresseur permettra d’assurer les approvisionnements des marchés espagnol et portugais en gaz algérien conformément aux quantités contractuelles et de répondre aux éventuelles demandes de quantités supplémentaires. Et d’ajouter, dans le même ordre d’idée, que ‘l’Algérie a pu, à travers Sonatrach, honorer tous ses engagements contractuels avec la partie espagnole (10,5 milliards de mètres cubes) via le gazoduc Medgaz a lui seul « sans le moindre problème » et qu’elle décidé de renoncer, à partir de novembre 2021, à l’exploitation du Gazoduc Maghreb Europe (GME), lequel rappelons-le traverse le Maroc, pour l’approvisionnement de l’Espagne et du Portugal. Et cela a le mérite d’être clair et met fin à toutes les supputations fomentées par le Makhzen, d’autant que la Sonatrach est prête à aller au-delà de ses engagements si besoin est, ainsi que de livrer des quantités supplémentaires. Hakkar précise cependant que les clients espagnols n’ont demandé à ce jour aucune quantité au-delà de celles prévues dans les contrats, mais s’ils le font, « Sonatrach est prête à négocier la quantité, le prix et les modes de transport », d’autant que l’Algérie dispose d’importantes capacités de liquéfactionqui « peuvent être utilisées pour répondre à toute demande de quantités supplémentaires par l’Espagne ». Au vu sa proximité géographique, l’Espagne pourra recevoir sa commande en moins de 24 heures.
Au registre de la désinformation justement, le patron de la première entreprise africaine
Le président directeur général du groupe pétrolier algérien abordera les informations faisant état du déplacement, ces derniers mois au Maroc, de navires de transport de gaz de le Sonatrach, en expliquant qu’il s’agissait du « transport de petites quantités de gaz propane et butane dans le cadre d’anciens contrats aves des clients marocains, lesquels sont arrivés à expiration fin 2021, et n’ont pas été renouvelés conformément aux décisions souveraines de l’Algérie en la matière » et les « les quantités qui étaient initialement destinées au marché marocain ont été réorientées vers d’autres marchés méditerranéens », a expliqué M. Hakkar, soulignant que « l’expérience de Sonatrach dans ce domaine lui a permis de trouver rapidement de nouveaux marchés ».
Le P-DG de la Sonatrach a également évoqué le gazoduc transsahrahien appelé à redynamiser l’axe Alger-Abuja avec des prévisions d’investissements importantes pour les prochaines années. M. Hakkar a fait savoir que gazoduc qui a été lancé en 2009 vise également à accompagner le développement d’autres activités sur l’axe Alger-Abuja qui est jusqu’à présent sujet de tractations entre les pays concernés.
Au chapitre de la situation actuelle du marché européen du gaz, M. Hakkar a affirmé que celle-ci n’est pas le fruit du hasard mais plutôt due aux choix des pays européens qui ont opté pour les énergies renouvelables. L’Algérie avait averti, note-t-il, des conséquences de cette politique non réfléchies et la précipitation qui a entouré sa mise en application avec l’absence de vision à long terme dans ses projections. Avant cette nouvelle donne appelée la transition énergétique, explique-t-il, les contrats à long terme qui liaient les producteurs et les pays consommateurs déterminaient les prix référencés sur ceux du pétrole mais, après l’élan européen vers la politique approximative de la transition énergétique a engendré l’absence de vision dans les contrats. Le directeur général du groupe Sonatrach a opté depuis le passé pour les contrats à long terme qui assurent la régularité de l’approvisionnement avec une révision exceptionnelle et conjoncturelle chaque trois ans. Aussi, Sonatrach est toujours en négociation avec ses partenaires.
Kamel Nait Ameur