Hausse des prix du pain subventionné : Des poursuites judiciaires engagées
Les services du commerce réagissent enfin à la hausse des prix de la baguette de pain à 15 DA, imposée de manière unilatérale par certaines boulangeries depuis le 1er janvier en cours. Des poursuites judiciaires seront engagées contre les boulangeries qui ne respectent pas les dispositions réglementaires actuelles.
Les éléments des Directions de la concurrence et des prix au niveau de plusieurs wilayas se sont déployés sur le terrain pour débusquer les boulangers qui ne se seraient pliés au mot d’ordre et à l’appel à la vigilance lancé par leurs associations professionnelles et qui ont augmenté de manière unilatérale les prix du pain subventionné, ou qui aurait décidé de baisser rideau pour forcer la main aux pouvoirs publics.
Il faut savoir dans ce contexte que des dizaines de boulangers ont décidé de fermer leurs commerces dans plusieurs wilayas en signe de protestation contre le maintien du prix de la baguette subventionnée à 8,50 DA. A Béjaïa une bonne partie des boulangeries a fermé, tandis qu’à Constantine ce sont pas moins de soixante boulangeries qui ont baissé rideau. Les propriétaires de ces boulangeries ont d’ailleurs été convoqués par les services du commerce, qui menacent de sanctions. Il en est de même pour les boulangeries qui ont décidé de céder la baguette subventionnée à 15 DA.
À Annaba, la Direction du commerce a mobilisé des brigades pour débusquer les commerçants indélicats. Selon la DCP d’Annaba, les brigades doivent contrôler les prix de la baguette subventionnée. Cette hausse du prix soudaine et unilatérale a suscité la colère des consommateurs. Au terme de cette campagne, menée à travers les 12 communes de la wilaya, il a été enregistré des dizaines d’infractions, aboutissant à l’établissement de dossiers judiciaires à l’encontre des contrevenants. À l’issue de cette opération, les boulangers ont observé un mouvement de contestation devant la DCP. Certains d’entre les contestataires pour justifier cette augmentation, ont mis en avant, les coûts élevés des matières premières entrant dans la préparation du pain. À l’unanimité, les protestataires ont soulevé le défaut de la marge bénéficiaire, en raison également de la cherté de la main d’œuvre et l’électricité, sans omettre d’ouvrir une brèche sur le fisc. Il s’agit de doléances relevées à moult reprises à la tutelle qui, selon les mêmes protestataires, n’a pas affiché sa volonté de dialoguer. Par ailleurs, la foule de boulangers devant la DCP reflète la colère des professionnels du pain convoqués pour expliquer les raisons de ce dépassement. Selon une source de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) d’Annaba, aucune autorisation n’a été délivrée pour permettre les boulangers à augmenter les prix. C’est pour dire que ce comportement unilatéral expose le boulanger aux sanctions. La même source a fait savoir que les revendications des boulangers, ont été soumises aux pouvoirs publics pour les prendre en charge, notamment après la hausse des prix des intrants à l’instar de la levure et des améliorants, en vue de leur assurer une marge bénéficiaire acceptable sans pour autant compromettre le pouvoir d’achat du citoyen.
Sofia Chahine