Staffan de Mistura poursuit sa visite dans les camps des réfugiés sahraouis : Les Sahraouis affichent leur attachement à l’indépendance
L’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a poursuivi hier sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis dans le cadre de sa première tournée dans la région depuis sa nomination en novembre 2021.
L’occasion pour le responsable onusien de s’enquérir de la situation et de rencontrer les responsables sahraouis avec pour objectif de relancer le processus onusien qui doit aboutir à l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Au deuxième jour de sa visite, Staffan de Mistura a fait plusieurs haltes dans la wilaya de Boujdour où il a visité l’école du Chahid « Khalil Sid M’hamed », le Musée national de la résistance, le Centre des documents numériques, le Croissant-Rouge sahraoui et la Commission sahraouie des droits de l’homme, avant de rencontrer le ministre sahraoui de l’Intérieur, des Affaires des territoires occupés et des communautés, Mustapha Sidi El-Bachir, et le président du Conseil national sahraoui, Hamma Salama, et enfin le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali.
Pour les sahraouis, il s’agit de réaffirmer leurs positions légitimes et leurs aspirations à l’indépendance. Des positions qui ont déjà été mises en avant par les responsables sahraouis que l’envoyé spécial de l’ONU ont rencontré samedi. Ainsi, le représentant du Front Polisario à l’ONU et coordonnateur avec la MINURSO, Sidi Mohamed Omar, a insisté sur la revendication de l’indépendance nationale totale, soulignant que « les Sahraouis acceptent le référendum comme solution médiane entre leur revendication légitime à travers leur lutte pour asseoir la souveraineté sur l’ensemble du territoire de la République sahraouie, d’une part, et la proposition marocaine illégitime d’annexion des territoires sahraouis, d’autre part ».
Pour sa part, le négociateur en chef, responsable du secrétariat de l’organisation politique du Front Polisario Khatri Addouh a affirmé samedi que l’ONU doit chercher une solution pour un règlement pacifique, en revoyant les raisons de l’échec de toutes les démarches entreprises, tous les processus engagés et les efforts des envoyés spéciaux du Secrétaire général de l’ONU. Dans une déclaration à l’APS, à l’issue de sa réunion avec l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU, Staffan De Mistura, M. Addouh a précisé que le processus de règlement pacifique interpelle l’ONU, la communauté internationale et le Conseil de sécurité à la nécessité de chercher une solution en s’appuyant sur les raisons de l »échec de toutes les démarches et processus engagés, et les efforts des envoyés spéciaux du SG de l’ONU.Il a indiqué que « l’échec de toutes les entreprises par le passé est dû à l’entêtement du régime marocain et à son refus de respecter la légitimité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, en connivence avec des pays influents au sein du Conseil de sécurité de l’ONU ». « Nous sommes actuellement, a-t-il précisé, dans une situation de confrontation militaire et de blocage du processus de règlement pacifique du conflit, ce qui a amené l’ONU à tenter de relancer le processus pour trouver une solution juste et définitive à la question de décolonisation du Sahara Occidental.
Enfin, le chef d’état-major de l’Armée sahraouie, Mohamed El-Ouali Akeik a indiqué, hier à Chahid El-Hafedh, dans les camps de réfugiés sahraouis, que la situation aujourd’hui sur le terrain était une répétition de la politique génocidaire adoptée en 1975 par le Maroc à l’encontre du peuple sahraoui. Dans une déclaration à l’APS, en marge de la tournée de Staffan De Mistura, dans la région, M.Akeik a indiqué que la politique de l’occupant marocain ne diffère pas aujourd’hui de celle de la terre brûlée et de l’anéantissement du peuple sahraouie qu’il avait adoptée en 1975. « Seize ans de lutte contre l’occupation marocaine par les combattants de l’Armée de libération sahraouie ont conduit à une déroute, reconnue devant le monde entier, de l’armée marocaine qui a réclamé une trêve à un moment où l’armée sahraouie n’est pas du tout défaite », a-t-il ajouté. Pour le chef d’état-major de l’Armée sahraouie, la communauté internationale a échoué, 30 ans après le cessez-le feu, à trouver une solution au conflit, ne réalisant aucune avancée durant toute cette période durant laquelle le peuple sahraoui a souffert en silence, dans des conditions difficiles face à l’occupation. « Le cessez-le-feu n’a apporté aucune solution, contraignant le peuple sahraoui à reprendre la lutte armée, surtout après sa (cessez-le feu) violation flagrante par le Maroc dans la zone tampon d’El-Guerguerat », a-t-il encore soutenu. Et d’ajouter que l’ONU n’a pas réagi après la violation par le Maroc du cessez-le-feu, pour ramener ce dernier à la raison, « ce qui nous amène à dire que la poursuite de la lutte armée doit se poursuivre aujourd’hui, nonobstant les tentatives du Maroc de nier l’existence de cette guerre au Sahara Occidental, mais aussi de contenir la MINURSO (mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara-Occidental) dans une position laissant penser à l’inexistence d’une guerre ».
Chokri Hafed