Henni assure que la pénurie est en voie de règlement : Il n’y aura pas d’augmentation du prix du lait subventionné
Les prix du lait subventionné ne connaîtra pas d’augmentation, a assuré hier le ministre de l’Agriculture et du Développement rural.
Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio Algérienne, Mohamed Abdelhafid Henni, a indiqué « de manière formelle, il n y’aura pas d’augmentation du prix du lait en sachet subventionné. Il demeurera à 25 dinars ». S’agissant du développement de la filière laitière, le ministre mise notamment sur repeuplement des bâtiments d’élevage en vache laitière à travers l’importation de vaches laitières. L’importation de génisses pleines destinées à la production de lait a été relancée durant le mois en cours, note M. Henni appelant au strict respect des mesures instaurées dans le nouveau cahier des charges régissant ces opérations. Il a rappelé dans ce sens que l’abattage des vaches laitières de moins de sept ans est « strictement interdit » et que des instructions « fermes » ont été données pour assurer cette disposition. Il s’agit de suivre les animaux importés au niveau des centres de quarantaine où ils seront vaccinés contre la fièvre aphteuse, ainsi que les lieux d’élevage qui seront contrôlés par les services vétérinaires « localité par localité ».En outre, les importateurs sont soumis à l’obligation d’assurer leurs bétails laitiers, ce qui impliquera également l’expertise des compagnies d’assurance dans le suivi. Le nombre des génisses pleines destinées à la production de lait qui devront être importées, sera déterminé en fonction de la demande des opérateurs privés. Il devrait s’élever « au minimum » à 20.000 têtes par an « si tout se passe bien », selon le ministre. Concernant les primes relatives à la collecte du lait, M. Henni a annoncé que ces primes font actuellement l’objet d’une étude par son département ministériel en vue d’une éventuelle augmentation. Evoquant la pression sur le lait conditionné fabriqué à partir de la poudre importée, le ministre a souligné que le marché reprenait suite à la libération des autorisations d’importation à partir du 22 décembre.
Le ministre s’est également longuement étalé sur la filière céréalière, qu’il qualifiée de «stratégique». Il a ainsi a affirmé que «le Gouvernement s’est penché de manière précise sur ce dossier», saluant «la décision d’augmenter le prix d’achat, par l’Etat, de la production nationale de blé». Le quintal de blé dur étant passé de 4500 DA à 6000 DA, l’’Etat a consacré une enveloppe supplémentaire de 30 milliards de dinars consacrée pour soutenir cette politique. «C’est une très bonne nouvelle pour les agriculteurs», a expliqué le ministre ; ce dernier a souligné que «la feuille de route est claire». Et d’ajouter que «tous les efforts du secteur sont orientés sur l’augmentation de la production agricole», avant de préciser que «le premier objectif est de couvrir davantage les besoins de la population et en deuxième lieu, de réduire de façon significative la facture d’importation, notamment celle des produits alimentaires».
Céréales : Réduire la facture de 25%
Pour cela, explique le ministre, «un plan de développement multisectoriel a été mis en place, en collaboration avec le ministère des Ressources en Eau, et les Walis, pour avoir facilité l’accès aux forages d’eau pour les agriculteurs. Abdelhafid Henni a souligné que «le département œuvre d’abord sur la mise à disposition des semences et des intrants d’une manière générale». «Et puis, il y a l’augmentation du prix d’achat des cultures », a-t-il expliqué ajoutant que «cette décision ne peut être que saluée». Affirmant que «la semence est nationale, l’Algérie n’importe plus de semence pour les céréales», a déclaré Abdelhafid Henni. Il garantit que «l’Etat est mobilisé pour financer cette augmentation des prix d’achat des récoltes», et qualifie de «témoignage de la reconnaissance de l’Etat et de la volonté de dynamiser cette filière». L’Algérie ambitionne d’atteindre une récolte uantité allant de 27 et 30 millions de quintaux de blé sur 2021-2022, ce qui permettra de réduire les importations de 25%. En ce sens, le ministre affirme que «nous attendons énormément de cette saison agricole avec l’ensemble de ces dispositions techniques et financières prises en faveur des agriculteurs». Il a précisé que «le département compte également étendre la superficie dédiée à la céréaliculture». Cette dernière, qui est actuellement de quelque 3,3 millions d’hectares, compte certaines zones dont les rendements atteignent les 45 à 50 quintaux à l’hectare ». Le ministère compte augmenter les rendements dans ces zones pour atteindre les 60 à 70 quintaux à l’hectare. Le ministre a rappelé que «l’effort de l’Etat pour soutenir la filière comprend également la subvention sur l’orge, une céréale affectée à l’alimentation de bétail, cette dernière est cédée à 2000 DA le quintal aux éleveurs alors qu’elle coûte l’équivalent de 4000 DA sur le marché international». Le ministre a expliqué que «nous visons «la protection de la filière ovine algérienne, qui compte quelques 26 millions de têtes». La même source a fait état de la politique avalisée par son département visant essentiellement le développement de l’agriculture saharienne. «Si l’on prend comme exemple la filière des céréales, aujourd’hui nous sommes à 200 mille hectares en agriculture saharienne, avec l’irrigation permanente, en respectant l’itinéraire technique, en ayant la qualité des semences requise et en disposant des intrants en matière d’engrais de fonds et de couverture», a-t-il affirmé, soulignant que «les rendements peuvent atteindre les 100 quintaux à l’hectare». Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, a détaillé le potentiel national en matière d’agriculture. Il dira que «l’Algérie compte une superficie agricole utile de près de 9 millions d’hectares, 4 millions d’hectares de massif forestier, plus de 32 millions d’hectares de zones de parcours, 1 million 260 mille exploitations agricoles et plus d’un million 100 mille exploitants». L’agriculture participe au Pib à hauteur de 13,5%, avec un taux de croissance de 2%», a-t-il souligné. Il a ajouté que «le secteur agricole compte 2,6 millions d’emplois, soit 20% de la population active». «La valeur de la production agricole annuelle est de l’ordre de 25,6 milliards de dollars tandis que la production agricole nationale couvre 73% des besoins de la population», a indiqué le ministre.
Salim Abdenour