Justice : 10 ans de prison ferme requis contre Tayeb Louh et Tarek Kouninef
Le procureur de la République près le Pole pénal économique et financier du Tribunal de Sidi M’hamed a requis une peine de 10 années de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de dinars et 5 ans d’inéligibilité, à l’encontre de l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh. Ce dernier est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, dont notamment, abus de confiance, trafic d’influence et entrave à la Justice. Une sentence de 08 années d’emprisonnement ferme et une amende d’un million de dinars a été requise à l’encontre de l’ancien inspecteur général du ministère de la Justice, Taieb Hachemi, accusé, lui aussi, pour les mêmes chefs d’inculpations. Le représentant du ministère public a requis une peine de 10 ans de prison ferme et 1 million de dinars à l’encontre de l’homme d’affaire Tarek-Noah Kouninef, en plus de la saisie de ses biens mobiliers et immobiliers. Le procès de l’ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh et Tarek-Noah Kouninef a débuté hier au pôle pénal financier et économique du Tribunal de Sidi Mhamed à Alger. Prévu pour la semaine passée, le procès a été reporté. Le collectif de défense de Tayeb Louh ne s’est pas présenté la semaine dernière au Tribunal pour des raisons de santé liées à la crise sanitaire. Cette affaire est liée à l’intervention de l’ex-ministre de la Justice en faveur de l’homme d’affaires Tarek Noah Kouninef qui était incriminé dans une affaire liée à l’évasion fiscale, en relation avec une autre affaire traitée par la Cour de la wilaya de Mostaganem. Elle porte l’estampille des lots de terrains agricoles et le foncier touristique accordés à l’homme d’affaire dans le cadre de la concession portant sur la réalisation des projets d’investissementL’ancien ministre de la Justice, Tayeb, est accusé d’être intervenu en ordonnant la cessation de la procédure judiciaire lancée à l’encontre de Tarek Noah Kouninef et l’annulation du mandat d’arrêt lancé à son encontre. L’enquête a révélé les pressions exercées et les interventions téléphoniques exercées par proches du cercle de Bouteflika pour contraindre les enquêteurs à abandonner des charges retenues contre des hommes d’affaires, dont les frères Kouninef. Ces derniers sont en détention depuis 2019. Les mis en cause sont tous accusés de «blanchiment d’argent», «violation des marchés publics et de la réglementation des changes», «trafic d’influence», «incitation d’agents publics à l’obtention d’indus avantages» et «financement occulte de la campagne électorale ». L’ancien ministre de la Justice a été jugé et condamné, le 13 octobre dernier, par le tribunal de Dar El-Beida, à une peine de 6 ans de prison ferme pour des chefs d’inculpations liés à «entrave au bon déroulement de la justice, faux en écriture officielle et incitation à la partialité». Dans cette affaire, dite des SMS, le même tribunal a condamné Saïd Bouteflika à 2 années de prison ferme.
Mourad Benabdelène