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Alors que la situation à Ghaza demeure catastrophique : L’occupation multiplie les violations de la trêve

L’occupation israélienne démontre chaque sa ferme intention de s’éloigner du chemin de la paix et sa propension à vouloir relancer les hostilités à tout prix, en multipliant les violations de la trêve entrée en vigueur vendredi et qui doit expirer demain après prolongation pour deux jours. Les soldats de l’occupation tirent sur les civils qui cherchent à rejoindre leurs maisons et ce qui voudraient retourner dans le Nord de la Bande de Ghaza. Hier encore, quatre civils palestiniens ont été blessés par les balles sionistes, dont un grièvement, dans la ville de Ghaza, victime d’un génocide sioniste barbare. « Les forces de l’occupation sioniste ont tiré des balles réelles en direction des citoyens palestiniens alors qu’ils retournaient à leurs maisons dans les quartiers d’Al-Nassr et Al-Shiekh Radwan, ce qui a causé quatre blessés », a rapporté l’agence palestinienne Wafa « L’artillerie de l’occupation a tiré plusieurs obus sur les maisons des citoyens dans de nombreuses zones de la ville de Ghaza, provoquant des incendies », a-t-on ajouté. « En outre, les civils dans le quartier de Tal Al-Hawa ont été ciblés par les balles de l’armée de l’occupation sioniste, alors qu’ils inspectaient leurs maisons détruites », selon la même source.  L’occupation continue de violer la trêve humanitaire, au cinquième jour, en tirant des balles en direction des citoyens et leurs maisons au sud de la bande de Ghaza, rappelle-t-on. L’occupation a également provoqué un affrontement avec la résistance palestinienne. Ainsi les Brigades al-Qassam, l’aile militaire du mouvement palestinien Hamas, ont annoncé, hier, qu’un affrontement sur le terrain s’était produit dans le nord de la bande de Ghaza, entre ses combattants palestiniens et l’armée d’occupation, cette dernière ayant été à l’origine d’une « violation » de la trêve humanitaire.

« Nous sommes attachés à la trêve aussi longtemps que l’ennemi s’y engage », a souligné la faction palestinienne dans un communiqué. Al-Qassam a appelé « les médiateurs à faire pression sur l’occupation pour qu’elle respecte tous les termes de la trêve, au sol et dans les airs ». L’occupation intensifie également et malgré la trêve ses raids en Cisjordanie occupée et ses attaques contre le Sud du Liban. Ainsi, le nombre de Palestiniens tués par Israël en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre contre Gaza le 7 octobre dernier a dépassé le nombre total de Palestiniens tués tout au long de 2022, enregistrant 242, contre 171 tués.

Les données du ministère palestinien de la Santé indiquent que 242 Palestiniens ont été tués par les balles de l’armée israélienne, des colons et des bombardements en Cisjordanie occupée, y compris la ville D’El Qods-Est, depuis le 7 octobre dernier. Les données indiquent également que plus de 3 000 Palestiniens ont été blessés suite aux attaques israéliennes. Par ailleurs et selon l’agence de presse officielle libanaise (ANI) l’armée d’occupation israélienne a tiré hier matin un obus d’artillerie visant la périphérie d’une ville du sud du Liban.

Risque de famine à Ghaza

Dans la Bande de Ghaza, la trêve permet à la population de compter et enterrer leurs morts, alors que la situation humanitaire demeure catastrophique. Ainsi, pas moins de 160 corps de martyrs palestiniens ont été retrouvés sous les décombres et dans les rues et les routes à Ghaza au cours des dernières 24 heures.   Selon les autorités palestiniennes, « les équipes de la défense civile continuent d’extraire des dizaines de martyrs sous les décombres (…) en utilisant des méthodes manuelles et primitives, alors que 160 martyrs ont été récupérés au cours des dernières 24 heures ».

Pour sa part, le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), James Elder, a déclaré qu’il était arrivé dans la bande de Ghaza peu avant la trêve humanitaire et constaté que la situation était encore pire qu’il ne l’avait imaginée. James Elder a indiqué que les dégâts causés aux bâtiments et aux hôpitaux étaient ‘’extrêmement importants’’ et qu’un grand nombre de personnes ont été contraintes de se déplacer et de vivre dans des conditions difficiles. ‘’La situation est catastrophique, avec plus de 1,5 million de personnes déplacées, alors que les enfants devraient être à l’école ou apprendre un métier dans des écoles professionnelles’’, a-t-il souligné. Et le porte-parole de l’Unicef d’ajouter : ’’Il y a actuellement 30 000 personnes ici (un camp de déplacés) et les femmes sont obligées d’attendre des heures pour faire leur besoin en raison de la pénurie d’eau’’. Le responsable de l’Onu a fait observer que l’accès au nord de la bande de Ghaza reste très difficile, notant que le retour des personnes et les problèmes sécuritaires ralentissent également l’arrivée des convois [de secours]. ‘’Tout le monde et plus encore les enfants, a besoin de repos. Il y a actuellement un million d’enfants qui souffrent d’une certaine forme de traumatisme et de stress qui affectent leur santé mentale. Les enfants de Gaza ne peuvent guérir lorsqu’ils se retrouvent loin de chez eux, dans des camps endurant le froid et sans accès à ce dont ils ont besoin’’, a expliqué le porte-parole de l’Unicef.

De son côté, le Programme alimentaire mondial  a souligné que la population de l’enclave palestinienne et tout particulièrement les femmes et enfants, risque la famine si l’approvisionnement humanitaire en nourriture ne continue pas.

« Grâce à cette pause, nos équipes ont pu agir sur le terrain et se rendre dans des zones où nous n’avions pas pu nous rendre depuis longtemps. Ce que nous voyons est catastrophique », déplore la directrice du PAM pour le Moyen-Orient, Corinne Fleischer, dans un communiqué. Selon le PAM, alors que l’agression sioniste en est à sa septième semaine, il est « hautement probable que la population de Ghaza, notamment les femmes et les enfants, sont à haut risque de famine si le PAM n’est pas en mesure de fournir un accès continu à de la nourriture ».   Une trêve de six jours n’est « pas suffisante pour avoir un impact significatif », estime le PAM, appelant à la « fourniture ininterrompue et régulière » de nourriture à Ghaza.  Depuis le début de l’agression sioniste actuelle, le PAM a fourni une aide alimentaire à 759.082 personnes à Ghaza. Pour l’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance, les livraisons d’aide les plus importantes dans le nord de ce petit territoire depuis l’agression sioniste en cours ne sont qu’ »un début ». « C’est un bon début. Certainement le bon type d’aide, du carburant, des médicaments, de la nourriture, de la chaleur », a déclaré son porte-parole James Elder, depuis Ghaza par liaison vidéo, au cours d’un point de presse à Genève. Toutefois, a-t-il mis en garde, les besoins sont si énormes que cette aide est loin de suffire. « L’aide doit être multipliée (…). Ici, tout est une aide d’urgence », a-t-il ajouté. Margaret Harris, de l’Organisation mondiale de la santé, a abondé dans le même sens. « Les besoins sont énormes. Le montant de l’aide que nous avons pu obtenir est encore minime », a noté la porte-parole de l’OMS lors du même point de presse. La population de l’enclave palestinienne Ghaza, et tout particulièrement les femmes et enfants, risque la famine si l’approvisionnement humanitaire en nourriture ne continue pas, avait auparavant mis en garde mardi le Programme alimentaire mondial (PAM).

Lyes Saïdi

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