Annaba : Les logements de la discorde
Le secteur du logement continue de faire des mécontents dans la wilaya d’Annaba où les mouvements de contestation se multiplient.
L’affichage des listes des bénéficiaires de logements dans les différentes communes de la wilaya continue de susciter le mécontentement des postulants. Une réaction justifiée par plusieurs demandeurs de logements, par de supposés « dépassements qui impactent les vrais ayants droit ». C’est le cas au niveau de la commune de Sidi Amar, relevant de la circonscription administrative d’El Hadjar où plusieurs demandeurs de logements ont été écartés d’une liste comprenant 250 unités LPL. Cette liste de la discorde a été à l’origine d’un large mouvement de contestation observé par des centaines de citoyens. Pour manifester leur colère et surtout leur déception, les protestataires ont, après un sit-in organisé devant le siège de la daïra d’El Hadjar, marché depuis le siège de cette administration jusqu’au siège de la wilaya d’Annaba. Cette action phénoménale à laquelle ont pris par des femmes et des hommes sur plus de 10 km, était un appel de détresse lancé aux autorités locales de la wilaya d’Annaba. Certains des contestataires que nous avons interrogés ont dénoncé « les irrégularités dans la confection de ladite liste de 1250 lgts ». Selon plusieurs interlocuteurs, « l’ancienneté de leurs dossiers devraient leur ouvrir le droit à un logement », nous dit-on. Avec des documents à l’appui, les dossiers de demande de logements, présentés par la plus grande majorité des interlocuteurs, remontent à 1998 ainsi que ceux remontant à avant 2014, ont été écartés de cette liste, ont expliqué les protestataires. Les bénéficiaires portés sur cette liste de 250 lgts LPL, selon nos interlocuteurs, sont de nouveaux demandeurs de 2015 et au-delà. Signalons que la liste des 250 lgts affichée le 6 mars courant , a fait l’objet de recours dans les délais réglementaires. Or, aucune suite n’a été émise par les responsables du secteur, ce qui a suscité la grogne des protestataires. Ce silence inexpliqué a ravivé la colère des demandeurs de logements, au point d’avoir marché quelques 13 km. Les contestataires demandent l’annulation de ladite liste, « en raison des dépassements »ont-ils dit, des membres de la commission d’enquête. Au-delà, les contestataires ont dénoncé la présence de personnes de la même famille sur la liste des lgts affichée, ce qui est selon eux, interdit par la loi. Pour rappel, ces mêmes contestataires ont vécu la même situation en 2017. À cette époque, les autorités s’étaient engagées à satisfaire leurs demandes avec la prochaine attribution. Ce qui n’a pas été le cas pour cette fois encore. Les contestataires, dont la patience a été mise à rude épreuve, revendiquent outre l’annulation de la liste, l’ouverture d’une enquête afin de débusquer « les agissements mafieux » dans ce secteur à Annaba. À défaut d’une réaction sérieuse du coté des autorités locales de la wilaya, les contestataires, se sont dits, prêts à radicaliser leur mouvement et menacent d’observer une action, le jour de la visite du ministre de l’Habitat, de la Ville et de l’Aménagement du territoire, Tarek Belaribi, à la wilaya d’Annaba, prévue au cours de la semaine prochaine. En attendant le dénouement de cette situation, il est utile de noter qu’un quota de 500 logements a été attribué à Séraidi, El Eulma, El Chorfa, et Guirech.
Sofia Chahine