Lutte contre la corruption : Garantir la protection des lanceurs d’alerte
La lutte contre la corruption demeure une préoccupation majeure des pouvoirs publics qui comptent renforcer le dispositif de lutte et de prévention.
Les pouvoirs publics prévoient de réviser prochainement la loi de 2006 relative à la lutte contre la corruption et instituer un organe chargé d’enquêter sur les signes d’enrichissement des agents publics. L’installation prochaine de la Haute Autorité de transparence et de lutte contre la corruption assurera la veille et aura pour mission d’être à l’écoute des dénonciateurs des faits de corruption. Une question demeure, quelles dispositions pourront permettre de garantir la protection des lanceurs d’alerte.
Dans ce sens, le Conseiller du ministre de la Justice, Garde des sceaux, le magistrat Abdelaziz Boudraa, chargé également des études et de synthèse au ministère de la Justice, a affirmé que «le gouvernement garantit la protection du lanceur d’alerte sur des affaires de corruption dans les institutions gouvernementales et privées, et ce en dissimulant toutes ses données et ses coordonnées personnelles». Intervenant hier sur les ondes de la chaine 1 de la radio nationale, Abdelaziz Boudraa a expliqué que «le lanceur d’alerte est appelé à présenter un document officiel prouvant sa véritable identité auprès de l’autorité de contrôle en charge de transparence et lutte contre la corruption». Il soulignera «la nécessité d’impliquer la société civile et d’unir les efforts pour prévenir et combattre la corruption à travers la mise en place d’un réseau interactif». La même source a révélé que « la loi n° 06-01 relative à la prévention et à la répression de la corruption sera modifiée au cours de l’année en cours afin de renforcer les dispositions visant la prévention contre la corruption. Le projet, selon le Conseiller du ministre comprend «des mécanismes qui permettent à cette autorité suprême de prévention et de lutte contre la corruption d’exercer ses pouvoirs sans aucune pression, d’autant plus que la constitution en a fait une institution indépendante». Le chargé des études et de synthèse auprès du ministère de la Justice a également expliqué que «l’Algérie a pris des mesures importantes pour lutter contre la corruption et a ratifié tous les accords internationaux visant la lutte contre ce phénomène aux effets négatifs sur les plans économique, social et politique ». Le même responsable a indiqué que «dans le cadre du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant la moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption et en vertu de la constitution du 1er novembre 2020, l’Autorité nationale de prévention contre la corruption a été promue au rang d’autorité suprême de prévention et de lutte contre la corruption». «Cette instance est devenue l’une des institutions de contrôle importante dans la Constitution algérienne», a-t-il indiqué. L’invité de la Radio nationale a, par ailleurs, affirmé que «la commission d’enquête sur l’enrichissement financier injustifié des employés du secteur public vise la moralisation de la vie publique, le renforcement de la transparence la bonne gouvernance, et ce en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune ». Il a, en ce sens, indiqué que «la commission d’enquête sur l’enrichissement illicite constitue l’une des structures spécialisées au sein de l’autorité suprême chargée de la prévention et de la lutte contre la corruption». «Elle a été créé en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du Conseil des ministres qui s’est tenu le 2 janvier», ajoutant que « l’une de ses attributions les plus importantes est de recevoir les déclarations de propriété des agents publics».
Salim Abdenour