Avenir de Djamel Belmadi : Le doute plane
Belmadi était très touché après la terrible défaite qui a frappé les Fennecs contre le Cameroun.
« On est effondrés ». Quelques minutes après la terrible élimination face au Cameroun (1-2) qui l’a laissé hagard sur la pelouse de Blida, Djamel Belmadi s’est présenté en conférence de presse, en reconnaissant une déception incommensurable. « Je ne sais pas si on a failli mentalement. À dix secondes d’un Mondial, il y a une erreur de concentration… de lucidité… » Mais fidèle à sa ligne de conduite, le sélectionneur algérien s’est montré droit dans ses bottes, et surtout offensif vis-à-vis de l’arbitrage qui n’a pas été au niveau selon lui. « Je le dis aujourd’hui sans peur : ces arbitres ne respectent pas notre pays. Ils viennent ici ? Voient ce travail, et ne nous respectent pas. Ces deux dernières années, je n’ai jamais vu un seul arbitre qui ne soit pas agressif quand tu viens lui parler. Je ne cherche pas d’excuses, ce sont des faits. Ramy après une sommation a eu un jaune. Leur gardien a pris du temps 50 fois et a eu un carton en toute fin de match. C’est insupportable. Les arbitres le savent… » Par la suite, Belmadi a tenté d’anticiper de manière cinglante les critiques qui ne vont pas manquer de tomber. « Certains, présents ici ou sur les plateaux télé aussi se réjouissent de ce qui s’est passé. Il y a des chances que je fasse plaisir à certains journalistes, à certains ici et sur les plateaux TV qui t’écaillent pour des lobbys… Les jours à venir et les temps qui suivent vont être difficile », a lâché le sélectionneur qui s’est néanmoins montré clair. Pas question de décider de son avenir sans prendre le temps de la réflexion. Belmadi a répondu avec franchise, tout en mettant en garde sur les risques d’un nouveau chamboulement… « Je sais que la question de mon avenir intéresse du monde. Ces quatre ans à la tête de cette sélection ont été quatre années de bonheur au vu du travail effectué. Il n’empêche qu’on avait un objectif, et on ne peut pas passer à côté de ça. Difficile de parler d’avenir. Tout le monde est abattu. On ne se voyait pas rater cette coupe du monde. À dix secondes… Un bilan sera fait mais pour l’instant la déception domine. (…) L’Algérie est une grande nation et elle se relèvera. Je n’ai jamais voulu m’accrocher à un trône. Le jour où je ne me sens inutile à mon pays, je saurai quoi faire. Il y aura une réflexion dans les jours à venir. La fédération, les joueurs, et tous les acteurs de ce sport doivent travailler ensemble pour permettre d’aller de l’avant. Ce qui est important c’est que cette EN doit être bien entourée. S’il faut changer? On changera », a lâché le sélectionneur avant de prévenir. « Je ne parle pas de mon cas mais attention à l’instabilité. Cela n’a jamais rien de bon dans le football ». Djamel Belmadi sait qu’il peut au moins compter sur le soutien réconfortant de Rigobert Song, le sélectionneur camerounais évidemment ravi de son coup qui lui a rendu un bel hommage. « Quand l’Algérie a marqué, on a senti ici que tout le monde pensait que c’était fait. Mais mes joueurs ont compris que rien n’était fini. On a pas faibli dans notre attention. Les Algériens ont perdu leurs réflexes. On a su en profiter et marquer. Je tiens à féliciter cette équipe d’Algérie et son entraîneur Djamel Belmadi qui a effectué un grand travail. Cette équipe mérite beaucoup d’encouragements et du temps pour l’avenir », a estimé le sélectionneur des Lions Indomptables.
R. S.