Sécurité alimentaire : L’Algérie dans une position confortable
L’Algérie vient de confirmer sa position confortable en matière de sécurité alimentaire en se trouvant à la zone verte dans le classement de l’indicateur mondial de la sécurité alimentaire (GFSI) établi par Economist Impact.
Première au niveau maghrébin, huitième dans le monde arabe et 54e au niveau mondial, l’Algérie s’assure d’être dans une position qui éloigne quelque peu les craintes quant à sa sécurité alimentaire, notamment grâce à des revenus hydrocarbures qui lui permettent de couvrir ses besoins en recourant à l’import et à la constitution de stocks stratégiques, mais aussi grâce à une politique agricole qui lui a permis d’augmenter les rendements en produits frais. Une sécurité alimentaire que l’Algérie compte consolider à travers le développement massif des cultures stratégique, et qui devient aujourd’hui une priorité au regard des bouleversements qui caractérisent les marchés dans le sillage de la pandémie de covid-19 et de la crise en Ukraine.
Ces deux facteurs, à eux seuls, sont suffisants pour démontrer la pertinence et l’importance de cette stratégie à court, à moyen et à long terme pour assurer la couverture des besoins nationaux en produits alimentaires. C’est une question de souveraineté mais c’est aussi une question vitale pour des nations. A ce sujet, l’Algérie qui est déjà à l’œuvre par sa stratégie basée sur la priorisation des cultures stratégiques et la gestion préventive de ses stocks stratégiques se trouve confortée par l’indice international.
En fait, l’indicateur qui a mis en évidence la pertinence des politiques nationales mises à l’œuvre dans ce domaine se base, pour ses conclusions, sur 58 paramètres dont notamment les prix et la disponibilité des produits alimentaires, la qualité et surtout la capacité à résister aux crises appliquées aux 113 pays concernés par le classement. Le même indicateur fait ressortir par ailleurs que la crise engendrée par la pandémie du Covid 19 et son impact a atteint son pic en 2019. Une crise qui a fait reculer 70 pays dans le classement de cette année à cause notamment de son impact haussier sur les prix.
Par ailleurs, il faut noter qu’à travers les indicateurs qui ont concouru au classement, il ressort que les pays les plus touchés par la crise alimentaire mondiale sont ceux qui vivent des situations conflictuelles ou carrément en guerre. C’est en effet ce facteur qui a concouru à ce que plusieurs pays arabes se retrouvent en bas du classement à l’instar du Yémen qui vit une guerre atroce depuis 2015 , la Syrie depuis 2011 et le Soudan qui est également depuis 2011 proie à un conflit politique.
Enfin, au sujet du classement de l’Algérie, il convient de rappeler que l’évolution positive réalisée dans le secteur de l’agriculture a largement contribué à faire face aux deux crises du Covid 19 et de la guerre en Ukraine. L’autosuffisance réalisée dans plusieurs produits agricoles aura ainsi épargné à notre pays de grandes difficultés durant le confinement mondial. C’est grâce à l’agriculture nationale que les marchés ont été régulièrement approvisionnés malgré les quelques perturbations liées surtout à l’organisation des circuits. Parallèlement à cette approche, les pouvoirs publics ont fondé leur stratégie sur le développement des cultures stratégiques afin de se défaire de la dépendance des importations dans notamment les filières céréalières et les fourrages.
Une stratégie qui se base notamment sur le développement de l’agriculture saharienne, via la création d’un office dédié lequel a attribué pas moins 78.000 hectares en concession à des investisseurs depuis sa création. Cette superficie globale est répartie sur sept périmètres situés dans cinq wilayas du sud (Adrar, Timimoun, El-Menea, Ouargla et Illizi), a détaillé le directeur de l’ODAS, précisant que l’Office a validé 139 projets d’investissement consacrés exclusivement aux cultures stratégiques et à l’agroalimentaire, notamment dans la céréaliculture et les semences.
Kamel Nait Ameur