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Restrictions à l’importation de prêt-porter : Les inquiétudes des franchisés

Les opérateurs économiques activant dans le domaine de l’importation et de la vente en l’état de l’habillement et chaussures se sont dits prêts à « accompagner les producteurs locaux pour bénéficier de l’expertise des marques internationales qu’ils représentent et pour lancer la production en Algérie pour la commercialisation locale ainsi que pour l’exportation ». Un processus qui, selon eux, nécessite de « réunir les conditions objectives nécessaires ». Entre temps, ils expriment leur préoccupation « quant au devenir de leurs activités en raison des restrictions d’importations de produits destinés à la revente en l’état ».

L’Exécutif se penche actuellement sur la filière textile et cuir. C’est dans cette optique que des « assises nationales sur l’état et les perspectives de développement de l’industrie du cuir et du textile », ont été organisées par le ministère de l’Industrie les 30 et 31 janvier dernier. A ce titre, et quelques jours seulement après la tenue de ces assises, un groupe d’opérateurs économiques activant dans le domaine de « l’importation et de la revente en l’état, les représentants de marques internationales et des enseignes connues sous le nom de franchise », se sont réunis avec la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA),Saida Neghza, selon un communiqué de l’organisation patronale transmis à notre rédaction. Ils se sont dits, à cet effet, « pleinement préparés et engagés » à se mettre au diapason de la politique économique nationale visant à « à développer l’économie nationale et à promouvoir les exportations », et ce, « en concluant des partenariats qui garantissent le transfert du savoir-faire dans les domaines du prêt à porter, de la chaussure et du textile au service de l’économie nationale ». Ces franchisés ont, par ailleurs, « montré leur entière volonté d’accompagner les producteurs locaux pour bénéficier de l’expertise des marques internationales qu’ils représentent et pour lancer la production en Algérie pour la commercialisation locale ainsi que pour l’exportation ». Ils ont même, selon le même communiqué, « tenu des négociations directes avec les différentes marques étrangères et les usines de productions locales, qu’ils ont visitées pour traiter les questions techniques et préparer la production et l’exportation dès que possible ». Néanmoins, ajoutent-ils, « le processus de production nécessite la réunion de conditions objectives nécessaires ». Et d’ici là, il semble que leur situation, dans le moment actuel, est plutôt difficile, si l’on croit les termes du communiqué. Ainsi, ces opérateurs économiques ont exprimé « leurs préoccupations quant au devenir de leurs activités en raison des restrictions d’importations de produits et de matériaux dans le cadre de la revente en l’état », avant d’ajouter que « les magasins de tous les centres commerciaux du pays sont presque vides ». Ils avancent le chiffre de « plus de 30.000 postes d’emploi », directs ou indirects liés à cette activité.Il est vrai que plusieurs mesures ont été prises dans le but de faire baisser la facture des importations, notamment pour ce qui est des biens produits localement. Lors de ces assises sur l’état et les perspectives de développement de l’industrie du cuir et du textile, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a d’ailleurs indiqué que « les importations de l’Algérie en textile et cuir avaient connu un recul sensible en 2022 », par rapport à 2021 puisqu’elles avaient chuté à 749 millions de dollars durant les 11 premiers mois de l’année passée, contre 1,1 milliards de dollars en 2021.

Programmes d’importation

Donc, au-delà de la reprise, même relative, de la production nationale, cette baisse s’expliquerait par les restrictions imposées par les autorités dans le souci de réguler le marché et de faire baisser la facture, pour ce qui est des importations des produits destinés à la revente en l’état. Et l’habillement est vraisemblablement concerné aussi. Il faut dire à ce propos qu’au-delà des produits des marques internationales, dont la bonne qualité est avérée, les importations concernent aussi de l’habillement et chaussures, sans marques précises, à l’origine douteuse, et qui peuvent même avoir des conséquences sur la santé. C’est dans ce sens-là que ces opérateurs qui se sont réunis chez la CGEA ont tenu à préciser que « les produits commercialisés sont d’une haute qualité » et « garantissent les mêmes conditions de vente appliquées à l’étranger comme garantie, échange et retour ». Ils sollicitent, à cet effet, les services du ministère du Commerce pour leur communiquer « les programme d’importations à court et moyen terme, ainsi que les sommes allouées à chaque agent par I’agence ALGEX », ce qui, selon leurs dires, « leur permettrait d’exercer sereinement leur activité et de respecter tous les engagements envers leurs fournisseurs, usines de production locales, travailleurs, centres commerciaux, …etc ». Dans tous les cas de figure, les autorités sont décidées, selon toute vraisemblance, à tout mettre en œuvre pour encourager la production locale, y compris donc dans la filière textile et cuir. D’ailleurs, lors de la même réunion, la Présidente de la CGEA a souligné, face aux opérateurs réunis, « la nécessité de respecter les instructions des hautes autorités du pays, qui visent à développer la production nationale et à promouvoir les exportations en dehors des hydrocarbures ». Les assises organisées les 30 et 31 janvier dernier avaient, rappelons-le, comme objectif de « sensibiliser les opérateurs à la nécessité d’adhérer aux démarches du ministère de l’Industrie visant à organiser les chaînes de valeur de ces deux filières industrielles, à réhabiliter le produit national, à accroître sa compétitivité et à améliorer sa qualité, de manière à satisfaire les besoins du marché national et à créer la richesse, la valeur ajoutée et des postes d’emplois pour les jeunes ».

Elyas Nour

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