Toufik Hasni, conseiller en Transition énergétique : « Le solaire thermique est l’avenir de l’Algérie »
Les énergies renouvelables sont un atout en les mains de l’Algérie, a estimé hier l’expert et conseiller en transition énergétique, Toufik Hasni. Intervenant dans une émission de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, l’expert et consultant en transition énergétique, Toufik Hasni, qui a eu à diriger la premier entreprise consacrée au renouvelable la Neal, a préconisé d’opter pour les énergies renouvelables afin de garantir la sécurité énergétique du pays. « L’Algérie doit aller vite vers les énergies renouvelables pour assurer sa sécurité énergétique », a-t-il affirmé en faisant remarquer que « la sécurité énergétique n’est ni dans le pétrole ni dans le gaz mais dans le solaire ».
« Le potentiel de l’Algérie est l’un des plus importants du monde en ce qui concerne l’énergie en général et le solaire en particulier », a indiqué l’expert en transition énergétique. Celui-ci a précisé « que le potentiel du solaire représentaitl’équivalent de 37.000 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an ». Chiffre représentant, explique M. Hasni, à peu près dix fois la consommation mondiale et qui est « largement suffisant pour assurer la sécurité énergétique de l’Europe et quelques pays de l’Afrique ».
Par ailleurs, M. Hasni a mis l’accent sur la nécessité d’être plus concurrentiel au niveau international en estimant qu’ « on ne peut pas être compétitif avec les Chinois qui fabriquent 5.000 mégawats de panneaux photovoltaïques par an » pour de nombreuses raisons. Le premier inconvénient, expliquet-il, réside dans les prix qui « ne seront donc pas concurrentiels sur le marché », en plus du fait qu’il est nécessaire d’opter plus pour le solaire thermique au lieu de rester dans la technique photovoltaïque qui ne fonctionne que 2000 heures par an.
« C’est pour cela que je dis qu’il y a des créneaux où on peut rivaliser comme le solaire thermique par exemple, qui est constitué essentiellement de verre et plaques métalliques. Des matières disponibles dans notre pays », préconise par conséquent M. Hasni, qui a indiqué que cette démarche « nous permettra d’intégrer 75 % des équipements, alors qu’avec le photovoltaïque on ne pourra pas dépasser les 40 % d’intégration nationale ». Aussi, mettant en exergue la concurrence, l’expert et conseiller en transition énergétique n’a pas manqué d’appeler les responsables du pays à œuvrer pour que « l’Algérie se positionne aujourd’hui sur le marché, car si on ne le fait pas, c’est quelqu’un d’autre qui va le faire à notre place. On doit, donc, s’inscrire dans cette évolution si on ne veut pas être mis de côté ».
Pour lui, « la levée des contraintes et la libération de toutes les initiatives d’investissement sont les préalables incontestables pour réussir la diversification de nos ressources énergétiques et nous permettre de nous adapter aux marchés futurs ». « Nous avons tous les atouts pour assurer la sécurité énergétique, à condition de comprendre que nous ne pouvons plus vivre en nous attachons aux visions du passé », explique enfin M. Hasni qui a affiché un grand optimisme quant à l’avenir de l’Algérie en la matière.
Kamel Nait Ameur