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Aveux des terroristes capturés à Collo : De l’endoctrinement assis sur une rupture avec la réalité

La Télévision nationale a poursuivi hier la diffusion des aveux des terroristes capturés le 16 mars dernier à Collo dans la wilaya de Skikda. Des révélations qui lèvent le voile sur la manière dont la religion est instrumentalisée pour mener des jeunes gens vers les voies de la perdition et comment ils sont coupés de la réalité afin de les maintenir dans vision déformée entretenue par des croyances et mythes infondées. 

Hier, c’était au tour des aveux du terroriste Djilali Abdelkader alias Moussa, qui rejoint les maquis terroristes en 2015,et du terroriste Zerrouk Belkacem, dit Abou Anes qui a rejoint les groupuscules terroristes en 2005, d’être diffusés. Le terroriste Zerrouk Belkacem a dit « avoir craint » une maltraitance par les forces de l’Armée après s’être rendu aux éléments de l’Armée Nationale Populaire (ANP), suite à l’opération de ratissage effectuée récemment dans les bois d’Oued Douar à Skikda. L’appréhension, poursuit-il, émanait de « l’image fausse » inculquée dans l’esprit des terroristes, affirmant que « le traitement réservé par les éléments de l’armée était inattendu, en ce sens que l’image que j’avais en tête était une sorte de voile derrière lequel tout était obscur ». « Maintenant que je me suis rendu, je vois plus clair, je regrette et il m’est impossible de mener encore une fois cette vie rude, car nous étions déphasés », a-t-il reconnu. Le terroriste capturé qui a rejoint les groupes terroristes dans la wilaya de Jijel, a évoqué l’activité de ces groupes qui, à l’époque, trouvaient de l’aide auprès des éléments de soutien à travers les opérations d’approvisionnement en produits alimentaires de base. Néanmoins, a-t-il dit, ce soutien « a commencé à diminuer progressivement à partir de 2013 en raison du siège imposé par les forces armées ». Il a en outre reconnu son implication dans nombre d’opérations terroristes, dont l’attaque qui a ciblé les membres d’une société de gardiennage dans la région de Tizraren et qui s’est soldée par la mort de neuf personnes, en sus d’autres opérations terroristes menées contre les membres de l’ANP et la Garde communale dans les massifs de Babor, au nord de la wilaya de Sétif.

Concernant l’opération de ratissage qui a permis sa capture avec le reste du groupe terroriste, Zerrouk Belkacem dit Abou Anes a indiqué que les forces armées ont pu imposer un siège qui a poussé les terroristes à se réfugier dans une grotte étroite où ils sont restés pendant plusieurs jours avant d’être découverts par l’ANP.

Une fois la cachette découverte, l’émir du groupe terroriste, Tayeb Youssef, dit Oussama Abou Sofiane Enighassi, a engagé une discussion avec les membres de l’ANP qui ont demandé au groupe de rendre les armes, avant de secourir les éléments et les transférer vers leur siège.

De son côté, le terroriste arrêté, Djilali Abdelkader, dit Moussa a indiqué qu’après leur arrestation, les éléments de l’ANP ont assuré les soins médicaux nécessaires aux blessés et leur ont réservé un bon traitement « contrairement à ce qu’on croyait en raison des idées répandues parmi les terroristes ». Le terroriste capturé a dit regretter ses activités criminelles, qualifiant ses actions « d’erreur à ne pas commettre par les autres ».

Revenant sur son activité criminelle, il a affirmé «avoir pris attache avec Omarb Mesrour l’ayant conduit vers le groupe terroriste ». Auparavant, il fréquentait, disait il, un certain Ould Mekhloufi Mohamed l’ayant hébergé pendant une longue durée avant de faire la navette entre Fort de l’eau et Dellys, avant de rejoindre un certain Hocine. Dans ses révélations, le terroriste Djilali Abdelkader alias Moussa a cité plusieurs noms l’ayant pris en charge, orienté avant de l’enrôler dans le groupe terroriste à Sidi Ali Bounab. C’est dans cette forêt, a-t-il ajouté que «j’ai rencontré un groupe de terroristes de 07 personnes dont Bouchaib, Chiblou, Mohamed alias Boumhala, Krimou, Abdelghani, Abderrahmane». A Sidi Ali Bounab, nous sommes restés environs 6 mois avant de quitter les lieux pour un autre ou nous sommes également restés  pendant une période durant laquelle j’ai été armé par une grenade, un fusil à canon scié, puis un fusil à pompe ». «C’est à Oued El Hamam, que j’ai pris le Semionov et  été par la même entrainé, en compagnie de plusieurs autres personnes, pendant 3 mois », a-t-il indiqué, ajoutant que  «notre instructeur s’appelle Abdelkader, il est de Dellys».  Avant-hier, les deux terroristes, Benhamida Rachid dit Hodaifa et Zemmouri Abdelhak dit Elhadj, capturés récemment dans la wilaya de Skikda, ont qualifié l’action armée adoptée par l’organisation terroriste à laquelle ils appartenaient de « projet voué à l’échec », reposant sur de « fatwas faussées » émises par des personnes « qui ne sont pas crédibles ». Dans des aveux diffusés samedi par la Télévision algérienne, le terroriste Benhamida Rachid, qui a rejoint les groupes armés en 1996 à Boumerdès, a adressé un message aux résidus du terrorisme encore isolés dans les maquis, dans lequel il avance que, d’après son expérience personnelle, « l’action armée est un projet raté et voué à l’échec ». Et de poursuivre: les fatwas suivies par les jeunes fourvoyés étaient « mal interprétées », et même émises par des personnes « qui ne sont pas crédibles ». Le terroriste capturé a également dit « regretter » d’avoir emprunté une mauvaise voie et opté pour « le mauvais choix », appelant à éviter cet itinéraire dont la finalité est incertaine. De son côté, le terroriste Zemmouri Abdelhak, qui a rejoint les groupes terroristes en 2003 dans la région de Boumerdes, a indiqué que les membres de l’ANP ont partagé avec les éléments du groupe terroriste capturés leurs ravitaillements, soigné les blessés et les ont transportés vers leur détachement. A ce titre, il a adressé un message aux résidus du terrorisme les appelant à ne pas croire les mensonges qui se répandent dans leurs rangs sur le type de traitement qu’ils reçoivent s’ils déposent les armes, soulignant qu’un « bon traitement leur est réservé et que des soins médicaux leur ont été prodigués par les forces de l’ANP ». Il a reconnu son implication dans nombre d’opérations terroristes dans les wilayas de Boumerdes et Bejaia, avant d’être envoyé, avec d’autres éléments, dans la région de l’Est, où il était actif sous le commandement de l’émir du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Abdelmalek Droukdel, dit « Aboumoussab Abdelwadoud ». Il a ajouté que les groupes terroristes de la région de l’Est avaient souffert, depuis 2019, d’un encerclement rigoureux imposé par les forces de ANP, et subi une pression énorme en raison des signalements n’ayant pas permis à leurs membres de rester longtemps dans une seule région. En raison de cet étau sécuritaire, le groupe terroriste auquel il appartenait avait été contraint de rechercher toutes les sources d’approvisionnement possibles pour survivre, y compris « la collecte du pain jeté ou même le vol du bétail des citoyens », a-t-il dit. Evoquant l’opération minutieuse de ratissage menée par les forces de l’ANP dans la forêt de Oued Edouar à Skikda qui s’est soldée par l’arrestation des éléments du groupe terroriste, le terroriste capturé a estimé que cette opération était efficace et reposait sur l’élément de surprise, en ce sens que les terroristes n’ont eu d’autre choix que de se rendre après plusieurs jours d’encerclement. Pour rappel, ces aveux interviennent dans le cadre de la poursuite de la diffusion des aveux exclusifs livrés par les terroristes capturés le 16 mars dernier, par des détachements de l’ANP dans la forêt d’Oued Edouar près de la commune de Beni Zid, Daïra de Collo dans la wilaya de Skikda. L’opération a permis la capture de sept terroristes et la découverte du corps d’un  autre terroriste, blessé lors de l’opération menée le 19 février dernier ».

Salim Abdenour

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