Deux accords stratégiques signés hier entre Alger et Rome : Consolider des rapports stratégiques
La coopération stratégique entre l’Algérie et l’Italie dans le domaine de l’énergie a été actée à l’occasion de la visite hier à Alger du président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi. Une visite au cours de laquelle il a eu des entretiens avec le président de la République Abdelmadjid Tebboune, ainsi qu’avec le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane.
La visite du président du Conseil des ministres italien a permis de de formaliser les accords devant porter la coopération entre Alger et Rome à un niveau stratégique supérieur. Il s’agit bien entendu d’énergie et de gaz notamment. Dans ce contexte, le déplacement de Mario Sraghi à Alger a été mis à profit pour signer deux accords dans le domaine de l’énergie, l’un institutionnel entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays et l’autre technique entre Sonatrach et Eni. Des accords qui formalisent les négociations menées entre les deux géants énergétiques depuis quelques jours, notamment en ce qui concerne la hausse des livraisons de gaz algérien à l’Italie à l’échéance 2022-2023, mais consolident aussi la coopération entre les deux pays dans les divers domaines liés à l’énergie, notamment dans les énergies renouvelables. Bien rien n’ait été précisé concernant les volumes supplémentaires de gaz à livrer, ces accords devront asseoir les bases d’une coopération élargie entre les deux pays.
Ainsi, le président de la République et le président Conseil des ministres italien qui ont eu des entretiens au Palais d’El Mouradia ont présidé la cérémonie de signature de ces accords/
Le premier accord est une Déclaration commune d’intentions visant à renforcer la coopération dans le domaine de l’énergie, signée, côté algérien, par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, et côté italien, par le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio.
Tandis que le second accord portant sur la livraison de gaz par l’Algérie à l’Italie, a été signé, côté algérien, par le P-dg de Sonatrach, Toufik Hekkar, et côté italien par le P-dg du Groupe ENI, Claudio Descalzi. Selon les précisions de la Sonatrach l’accord « permet d’accélérer le développement des projets de production de gaz naturel, en conjuguant les efforts des deux sociétés, et d’augmenter les volumes de gaz exportés en utilisant les capacités disponibles du gazoduc Enrico Mattei (Transmed) ». Cet accord permet aussi aux deux sociétés de « fixer les niveaux des prix de vente de gaz naturel, en ligne avec les conditions du marché, pour l’exercice 2022-2023 conformément aux clauses contractuelles de révision des prix », précise la Sonatrach. Un accord qui permet à l’Algérie de consolider sa position en tant que l’un des fournisseurs principaux en gaz du marché italien dans une conjoncture de tensions sur le marché européen du gaz aggravées par le conflit en Ukraine. D’ailleurs Mario Draghi a indiqué au sorti de l’audience avec le Président Abdelmadjid Tebboune que « son pays s’employait à renforcer ses capacités énergétiques, notamment dans le domaine du gaz, notamment, en raison de la situation en Ukraine ». Une coopération appelée à dépasser e domaine des fournitures en gaz pour toucher d’autres sources de génération d’énergie. Ainsi, le président du Conseil des ministres italien a indiqué que son pays était prêt à travailler avec l’Algérie pour développer les énergies renouvelables et l’hydrogène vert, tout en souhaitant accélérer la transition énergétique pour créer davantage d’opportunités de développement.
Une réunion gouvernementale en juillet
Au-delà de ce rapprochement mû par les impératifs de l’heure, Alger et Rome entendent jeter les bases d’une coopération stratégique solide qui doit concerner divers domaines. Dans ce sens, Draghi qui a rappelé que l’Algérie est le premier partenaire commercial de l’Italie dans le continent africain avec des échanges en forte croissance, a indiqué que son pays œuvrait à renforcer et consolider davantage ses relations de coopération. Il a tenu dans ce sens à mettre en avant l’enracinement de ces relations de coopération qui se renforce davantage. Et de rappeler dans ce sens la dernière visite du président italien en Algérie au mois de novembre dernier, qui permis de porter ces relations à un nouveau niveau. Des rapports appelés à se consolider davantage à l’occasion de la visite du Président Tebboune en Italie prévue au mois de mai prochain, laquelle sera suivie d’une rencontre de haut niveau entre les Gouvernements des deux pays en juillet prochain. L’occasion d’élargir la coopération à divers domaines.
Samira Ghrib