L’UGCAA fustige le nouveau cahier des charges : La banane malade des monopoles !
Les prix de la banane, fruit grandement consommé durant le Ramadhan et qui est devenu au fil des ans le baromètre de l’évolution des prix des fruits sur le marché, ont flambé. Cédé à 700 DA le kilo, son prix a dépassé dans certaines wilayas les 1.000 DA.
Des prix qui suscitent de nombreuses interrogations. Si la spéculation est pointée du doigt, cela ne suffit pas pour expliquer une telle hausse. C’est du moins l’avis de l’Union générale des commerçants et artisans algériens qui pointent du doigt une réglementation qui favorise les monopoles. « Le cahier des charges mis en place par le ministère du Commerce quant à l’importation de la banane encourage le monopole ». C’est ce qu’a déclaré le représentant du bureau d’Oran de l’Union générale des commerçants et artisans algériens Mourad Abed. Il a expliqué que «les conditions exigées dans ce cahier de charge excluent la concurrence donnant l’occasion à peu d’offres accordées à deux à trois importateurs seulement». «Du coup, la concurrence n’a plus de place cédant face au monopole », a-t-il déploré appelant à la révision de ce texte». «Si l’on revoit cette réglementation et qu’on ouvre ce créneau à la concurrence, nous ramènerons la banane à des prix allant entre 110 et 140 DA le kilo », estime-t-il. «Nous n’importons pas de produits médicaux pour mettre en place toutes ces mesures draconiennes», a-t-il déclaré à « La Sentinelle ». Dans un communiqué qu’elle a rendue public, l’Union Générale des commerçants et artisans a appelé à une révision du système de licences d’importation de bananes, mettant ainsi à l’indexe le ministère de l’Agriculture lui attribuant la responsabilité de la hausse vertigineuse qu’a connu la banane ces derniers jours. Le rédacteur du document a expliqué que «l’objectif des licences obligatoires d’importation de bananes était de soutenir la production nationale de fruits ainsi que de protéger les agriculteurs et producteurs algériens, mais les titulaires de ces licences profitent de l’absence de concurrence et de l’augmentation de demande de bananes pour doubler la marge bénéficiaire et augmenter les prix de manière exagérée ». Le document précise que «la situation actuelle appelle une révision du régime des licences d’importation et des conditions de ces licences, car elles sont devenues un facteur favorisant le monopole et la spéculation et le doublement des prix des produits importés». L’Union générale des commerçants et des artisans algériens a également proposé de confier au ministère du Commerce et de la Promotion des exportations la supervision des licences d’importation, au lieu du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, qui reste celui qui est compétent pour encourager la production locale et accompagner les agriculteurs et les éleveurs».
Notons par ailleurs, que ce fruit très prisé par les Algériens fait l’objet de beaucoup de spéculation. Aussi, les services de la Sûreté nationale ont annoncé mardi avoir saisi au niveau de la capitale et de plusieurs wilayas une quantité de 1.243 tonnes de bananes destinées à la spéculation. La consommation nationale moyenne de bananes est estimée à 300.000 tonnes par an, pour une valeur d’environ 180 millions de dollars.
Salim Abdenour