Le Makhzen a augmenté de 114% les exportations de phosphate sahraoui : Le pillage des richesses sahraouies s’accélère !
Le Makhzen exploite les tensions géopolitiques actuelles pour accélérer le pillage des richesses sahraouies. Selon le dernier rapport du Western Sahara Ressources Watch, l’occupation marocaine a augmenté ses exportations de phosphate sahraoui de 114%, durant le Premier trimestre 2022.
Selon le rapport que le WSRW a publié récemment sur sa page Facebook, le pillage des phosphates du Sahara occidental a connu une « sérieuse augmentation », avec l’exploitation illégale 470 889 tonnes de phosphate sahraoui au premier trimestre 2022, contre 220 000 tonnes au premier trimestre 2021. Le rapport a souligné que les médias ont rapporté que l’occupation marocaine a exploité la situation en Ukraine pour augmenter les exportations de phosphate.
Notons dans ce contexte que le WSRW a indiqué que que 26 navires ont quitté le territoire sahraoui en 2021 chargé avec 1,4 million de tonne de minerai de phosphate, une augmentation par rapport à la moyenne du million de tonnes exportées chaque année entre 2019-2020. À titre de comparaison, les exportations moyennes du Maroc à partir du territoire occupé au cours des années 2012- 2018 étaient de 1,8 million de tonnes. Un doublement des prix du phosphate en 2021 entraîne que les exportations illégales sont de plus en plus lucratives, pour une possible valeur de 349 millions de dollars.
Le même observatoire qui observe toutefois le retrait de nombreuses entreprises et d’importants clients du territoire sahraoui, en raison de l’illégalité de cette activité, à l’image d’entreprises chinoises et brésiliennes, observe toutefois la montée d’autres nations qui deviennent des partenaires importants de l’exploitation illégale du phosphate saharaoui.
Le WSRW observe ainsi qu’un changement massif s’est opéré dans labase clients depuis 2011. Le nombre d’entreprises importatrices est passé de 15 en 2011 à 7 en 2021.
Or, les importations vers l’Inde, le Mexique et la Nouvelle-Zélande constituent plus de 92% des envois de cargaison du minerai de la zone de conflit du Sahara Occidental.
Le Mexique prendra bientôt le relais de l’Inde comme client le plus important du minerai de phosphate sahraoui dont les exportations illégales effectuées par l’occupant marocain ont atteint 1,4 million de tonnes en 2021, a alerté récemment le Western Sahara Resource Watch. Aussi, la normalisation entre le Maroc et l’entité sioniste constitue également une nouvelle voie de l’exploitation illégale des richesses sahraouies. Le WSRW a récemment fait part « premier transport jamais enregistré de minerais de phosphate », depuis la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et l’entité sioniste en 2020. La cargaison de 5.000 tonnes de minerai, qui a quitté le territoire sahraoui occupé le 17 février, est arrivée à destination vers le 1er mars.
L’organisation souligne l’illégalité de l’exploitation des richesses sahraouies, notamment le phosphate par le Maroc. Elle rappelle ainsi que l’ONU qualifie le Sahara Occidental de territoire non autonome – une colonie – sans puissance administrante.
Selon l’ONU, la « souveraineté permanente sur les richesses et les ressources naturelles » est un « élémentfondamental du droit à l’autodétermination ».2
Le Bureau des affaires juridiques des Nations Unies a analysé la légalité de l’exploration et exploitation pétrolière au Sahara Occidental, une activité d’extraction des ressources – actuellement dans sa phase exploratoire – qui est d’une nature similaire à l’extraction du phosphate. L’ONU a conclu que « si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara Occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international applicables aux activités touchant aux ressources minérales des territoires non autonomes. » Le WSRW rappelle enfin qu’une série d’arrêts de la Cour européenne de justice,le dernier du 29 septembre 2021, affirme le droit du peuple sahraoui au consentement, et établit que ce consentement doit être obtenu auprès du représentant légal de ce peuple, le Front Polisario, avant l’exploitation de ces richesses.
Chokri Hafed