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Révision du système des subventions : La voie du dialogue

Question sensible est intimement liée au caractère social de l’État, la question de la réforme des subventions fera l’objet d’un débat national dans le cadre d’une commission qui représentera toutes les composantes de la société. Annoncée et intégrée dans le cadre de la loi de finances pour 2022, la question du ciblage des subventions, vitale pour la restauration des équilibres budgétaire nécessite la sensibilisation des citoyens à l’importance de ses enjeux. 

Une commission nationale chargée de la révision des subventions publiques sera mise sur pied vers la fin du mois de mai prochain, a fait savoir avant-hier samedi le président de la république M. Abdelmadjid Tebboune lors de sa traditionnelle rencontre avec les représentants des médias nationaux. Cette commission chargée de réfléchir aux moyens de passer de subventions généralisées vers des subventions orientées aux véritables bénéficiaires, précisait-il, composée de représentants de « l’Assemblée populaire nationale (APN), du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques ainsi que toutes les forces vives du pays qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisée ». Aussi, tout en assurant que le gouvernement ne prendra aucune décision unilatérale, M. Abdelmadjid Tebboune a fait état de la « levée ,d’ici la fin de l’année, des subventions sur certains produits dans le cadre d’un mécanisme national ». Le fait est que la révision des subventions permettra non seulement de cibler ces dernières et de les orienter vers les ménages vulnérables du premier quintile et vers ceux de la classe moyenne, en excluant les ménages les plus riches de l’aide de l’État, mais aussi de restaurer les équilibres budgétaires et de dégager des fonds qui seront dédiés à l’amélioration des revenus des ménages et de leur pouvoir d’achat. 

Justement, parmi les mesures phares annoncées lors de cette même rencontre figurent aussi des décisions visant à améliorer les conditions sociales des Algériens et à protéger leur pouvoir d’achat. Des mesures qui seront renforcées, annonce-t-il, par ‘ »une augmentation des salaires et de l’allocation chômage interviendra d’ici la fin de l’année et entrera en vigueur début janvier 2023″. M. Abdelmadjid Tebboune citera cependant les mesures déjà effectives à l’instar de l’augmentation du point indiciaire et des pensions de retraite, ainsi que la réduction de l’impôt sur les salaires des fonctionnaires et des non-salariés, outre l’instauration de l’allocation chômage en Algérie, seul pays au niveau africain et arabe à initier pareille mesure, en sus de la carte Chiffa dont a bénéficié la catégorie des chômeurs.

Toutefois, estime-t-il, « la solution radicale face à l’envolée des cours des produits alimentaires et à leur pénurie sur les marchés internationaux est de renforcer la production nationale ». Une démarche découlant de l’importance accordée par l’Etat à l’augmentation des niveaux de production locale qui constitue « la base de la sécurité alimentaire du pays », ajoute-t-il, tout en expliquant avec pédagogie que cet objectif passe  par l’augmentation du « rendement des terres agricoles dédiées à céréaliculture pour passer d’une moyenne de 20 quintaux/hectare actuellement à 40 quintaux/hectare, relevant que la moyenne dans certains grands pays producteurs de céréales pour ne citer que les Etats-Unis s’élevait à 120 quintaux/hectare » via notamment « l’utilisation des techniques agricoles adéquates en matière d’irrigation ainsi que l’intensification de la production des semences ».

Accorder  l’exclusivité d’importation de ces produits aux instances publiques et d’exclure les importateurs privés ainsi que l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen sont aussi des mesures destinées à faire face à la flambée des prix à l’international parallèlement à la lutte implacable contre la spéculation illicite notamment après sa criminalisation et la condamnation de ses auteurs à des peines allant jusqu’à 30 ans d’emprisonnement. Enfin, rassurant quant aux retombées de la situation prévalant actuellement à l’international, le président de la république n’a pas manqué de rappeler que  « l’Algérie possède actuellement des réserves pouvant couvrir une période de huit mois. Nous sommes à la veille de la campagne de moisson dans le Sud ainsi qu’au Nord dans deux mois ».

Kamel Nait Ameur

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