Économie

Interdiction de l’importation des biens produits localement : Les réserves de l’Anexal

La décision des autorités d’interdire l’importation de marchandises produites localement suscite des réactions divergentes. Tandis que certains experts saluent la volonté du gouvernement de protéger la production nationale, le président de l’Association des exportateurs algériens a critiqué la manière hâtive et inattendue dont cette décision a été annoncée. 

Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale chaîne Trois, le président de l’Anexal, Ali Bey Nasri a estimé que la décision du ministère du Commerce et la note de l’Association Professionnelle des Banques et des Établissements Financiers (ABEF) qui s’en est suivie « engendre des dommages aux importateurs ». Il estime aussi que par certains aspects, cette décision peut être contre-productive dans la mesure où certains produits portés sur la liste des interdits à l’import ne sont pas produits de manière suffisante en Algérie. Il cite ainsi le cas de la pièce de rechange. « Il ya aussi des médicaments qui ne sont pas encore produits en Algérie notamment ceux destinées au cancéreux et un certains types de diabétiques », explique-t-il.

La décision, ajoute-t-il, a grandement déçu les opérateurs qui s’accordaient, ajoute-t-il, sur le fait qu’ « il aurait été souhaitable que les autorités discutent avec les organisations patronales sur cette question pour installer et restaurer un climat de confiance de collaboration ». 

En fait, il y a quelques jours, l’Association Professionnelle des Banques et des Établissements Financiers (ABEF) a, dans un courrier destiné aux directeurs des banques et établissements financiers, listé les nouvelles mesures prises au sujet des opérations d’importations. L’ABEF écrivait-elle, « a été rendue destinataire, ce jour, par l’entremise du ministère des Finances, d’un courrier émanant du ministère du Commerce et de la Promotion des Exportations, ayant trait à la mise en service d’une plateforme électronique, pour le produit national, interactive et accessible à tous les secteurs et opérateurs économiques ». En effet, au chapitre des « règlementation et rationalisation des importations », l’Association Professionnelle des Banques et des Etablissements Financiers affirme dans son courrier que « À ce titre, il est demandé aux banques d’exiger préalablement ce document pour toute opération de domiciliation bancaire, sollicitée par les opérateurs économiques activant dans le domaine de l’importation pour la revente en l’état, et ce dès réception de la présente ».

La nouvelle note semble aussi répondre aux instructions du président de la République, réitérées à plusieurs reprises afin de limiter les importations à l’essentiel et d’arrêter l’importation de biens produits localement. Il est utile de rappeler dans ce sens, que dans la perspective de la mise en œuvre de ces instructions, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a lancé au mois de février 2021 la plateforme du Fichier national du produit algérien, englobant toutes les données relatives aux produits, aux sociétés et aux secteurs d’activités. Une plateforme qui doit être l’assise de la régulation de l’importation en fonction des capacités de production de chaque produit, l’évaluation des opportunités d’exportation dans chaque secteur, en ciblant les filières nécessitant la promotion et l’appui, la définition des régions de domiciliation des zones industrielles et logistiques et leur adaptation à la densité du tissu industriel et agricole.

Kamel Nait Ameur

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